Les petites et moyennes entreprises industrielles (PMI) investissent de plus en plus dans les outils logiciels ainsi que le numérique pour doper leur développement et créer davantage de valeur. Face à cette réalité, le chef d’atelier a vu son rôle considérablement évoluer dans l’entreprise, devenant alors un acteur-clé de sa rentabilité.
S’il y a une dizaine d’années, le chef d’atelier se cantonnait à un rôle de sous-traitant interne, avec des commandes à exécuter indépendamment de l’environnement de son entreprise, il représente actuellement un maillon essentiel de sa société, devant savoir travailler avec les outils numériques, placés au cœur de sa fonction. Certaines formations (BTS) ne manquent d’ailleurs pas d’enseigner ces nouvelles technologies.
Situé au croisement des différents services, il doit désormais répondre aux sollicitations tant des commerciaux qui cherchent à obtenir de l’information sur la disponibilité des produits finis, que des fournisseurs, ou encore des services de gestion et de comptabilité, qui lui réclament des données précises pour le calcul de la rentabilité. Autant de fonctions que le chef d’atelier doit gérer chaque jour pour produire en temps et en heure, et satisfaire tant son entreprise que ses partenaires industriels.
Le chef d’atelier est appelé à prendre en charge différentes taches dans l’entreprise, comme la gestion des stocks, notamment face à l’explosion des prix des matières premières, élément crucial pour la rentabilité de l’entreprise. Il participe également aux réunions de prévisions des ventes (PIC/PDP).
Du gestionnaire à l’inventeur
De même, dans le calcul de besoin net, il se trouve en position stratégique. Bien loin d’opérer un simple ordre d’achat, comme dans ses fonctions initiales, il doit désormais « passer » un besoin du client, indiquant le prix, les contraintes inhérentes à la commande. Le tout pour le satisfaire au mieux en temps et en heure. L’arrivée du numérique lui permet d’ailleurs de pouvoir la surveiller via des tableaux de bord par clients, et non plus comme avant par machine.
Dans cette optique, le chef d’atelier endosse aussi un rôle d’inventeur avec le bureau d’études, pour concevoir un produit correspondant intégralement aux souhaits du client. Par sa position d’intermédiaire, il se trouve le plus à même pour connaître les caractéristiques essentielles voulues par le client et peut intervenir rapidement dans la conception du produit désiré.
Dans les petites et moyennes entreprises industrielles, qui exportent avec succès leurs produits, le chef d’atelier doit s’occuper également de la maintenance des outils de production pour éviter toute défaillance inopportune de machines.
Autant de missions pour un poste, avec pour objectif premier de produire à date fixe, et surtout au coût prévu. Car si la production se déroule en temps et en heure, au coût demandé, l’entreprise peut améliorer ses stocks de 20 à 30% et ainsi gagner en rentabilité. Certaines entreprises industrielles, qui avaient autrefois délocalisé, l’ont bien compris et relocalisent des produits milieu de gamme à forte valeur ajoutée.