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Les jeunes ont-ils raison de se détourner de certains métiers ?

15/2/14



http://www.lemonde.fr/blogs/


 

Les jeunes ont-ils raison de se détourner de certains métiers ?

Des centaines de milliers de futurs bacheliers sont aujourd'hui en train de se creuser les méninges pour remplir les grilles de la procédure APB (Admission post bac) et donc, pour essayer de se tracer un avenir - vers les études supérieures et, par la suite, vers la vie professionnelle. De quel type d'emploi rêvent-ils ? Quelles sont au contraire les grandes familles de métiers qu'ils souhaitent éviter ? De nombreuses études ayant été conduites ces dernières années sur le sujet, on peut tenter de dessiner les principales lignes de leurs envies et de leur projet professionnel.

A priori, un très grand nombre de ces candidats au bac se verraient bien, s'ils réussissent leurs études, travailler ensuite dans une grande entreprise ou une administration (pour cause de stabilité de l'emploi, évidemment), de préférence au siège ou près du centre de décision. Dans quels métiers ? Si possible, dans ceux du marketing, de la finance, du management ou de la stratégie, ou encore dans les services... Quels sont au contraire les postes dont beaucoup se méfient ? Ceux qu'offrent les petites structures (pme), mais aussi les emplois en régions, et de façon générale ceux de la production, des chantiers, de la construction, des usines, ou encore de la vente.

Certes, tous les futurs bacheliers ne se reconnaîtront pas dans cette typologie "à la hache". Et les exceptions sont heureusement nombreuses. Reste que tous ces métiers "idéaux", pour autant qu'on puisse en juger, traduisent plutôt une sorte de glissement généralisé de la production vers des activités toujours plus "virtuelles", plus théoriques, où le numérique joue un rôle croissant, où le contact avec la matière et même avec autrui est de plus en plus absent. Vers des activités "dématérialisées", en quelque sorte. Même pour de  futurs ingénieurs.

Une évolution qui recoupe d'ailleurs un des maux actuels de notre économie : la désindustrialisation, le "fabless" - même si les pouvoirs publics tentent d'enrayer le mouvement.

Dès lors, la question se pose : ces métiers qui ont la cote sont-ils vraiment le bon choix pour les jeunes ? Sont-ils pour eux un gage d'épanouissement ? Rien n'est moins sûr. Certes, ce mouvement semble épouser l'extraordinaire poussée du numérique, qui tend à aspirer massivement les compétences. Certes, les conditions de travail et les perspectives de rémunération jouent un rôle important dans ces représentations.

Mais elles ne sont pas les seules à prendre en compte. Le contact avec la matière ou avec les autres, la confrontation presque physique avec le réel débouchent, il faut le rappeler, sur la satisfaction et la fierté d'avoir produit quelque chose de "solide" et de palpable - qu'il s'agisse d'une automobile, d'un pont, d'une pièce de plastique ou d'un matériau sophistiqué. Ce type de travail est aussi une façon de trouver sa place dans le monde, et permet de structurer la personnalité. Il n'est pas certain que passer une grande partie de sa vie assis à son bureau, devant un ordinateur, ou en réunion, soit aussi gratifiant.

Nombre de professionnels de l'orientation observent d'ailleurs que de plus en plus de jeunes diplômés qui exercent une de ces professions généralement jugées attractives, décident après quelques années de jeter l'éponge pour se tourner vers un métier manuel - artisanat, restauration, profession artistique, agriculture ou élevage... Vers un métier qui, à leurs yeux, "fasse sens". Quitte à voir leur rémunération amputée.

Vaste et surtout complexe débat, l'auteur de ces lignes en est bien conscient. Mais le sujet mérite d'être évoqué, à l'heure où tant de questions se posent sur l'emploi des jeunes et sur l'évolution même du travail. Et où tant de déceptions et de frustrations se font jour - même chez ceux qui ont décroché un poste.

 
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32 commentaires à Les jeunes ont-ils raison de se détourner de certains métiers ?

  1. Tiens, au temps où je lisais « Fortune » (au 20e siècle), il y avait eu un article sur les étudiants d’université qui renonçaient à la finance ou au creative writing pour choisir un « no non-sense job ». L’expression vit toujours. Regarder ce qui est sorti en premier quand j’ai consulté google.com :https://dallas.craigslist.org/ftw/lab/4299157944.html .

  2. C’est sur que c’est plus amusant d’etre à un poste d’où le moindre pet se ressentira sur toute la hiérarchie. Encore faut il que celle ci accepte de suivre.

  3. Je crois que si de nombreux diplômés « décident après quelques années de jeter l’éponge » et donc d’être déclassés, c’est aussi et peut-être surtout parce qu’il n’y a plus assez de jobs pour les dizaines de milliers d’étudiants formés chaque année en marketing et surtout en ressources humaines et sociales (225 000 je lisais récemment pour ces derniers !!).

    D’un autre côté si nombre de nos plus brillants ingénieurs n’ont jamais exercé de métier d’ingénieur et se sont précipités vers la banque et la finance, ce n’est pas non plus pour « faire sens », c’est pour faire de l’argent ! C’est aussi pour faire de l’argent, pour avoir des responsabilités élevées, et pour ne pas se faire doubler … en salaire … par leurs petits copains d’écoles de commerce que beaucoup d’ingénieurs font un MBA à l’INSEAD, à HEC ou à Harvard et oublient alors aussitôt tout ce qu’ils ont appris de technique

    Ce qui semble certain derrière tout ça, c’est que les métiers scientifiques et techniques ont été peu à peu insidieusement dévalorisés en France. Et nous le payons cher de manière directe et indirecte. La réindustrialisation n’est pas pour demain tant le cancer est profond chez nous. Il suffit de lire les pages Sciences du Monde ou du Figaro pour comprendre que sciences et techniques n’intéressent plus grand monde en France. Dans les derniers Figaro la page « Sciences » était en réalité une page … « Médecine » à 100%.

    Pour nos grands quotidiens, les sciences, c’est la médecine et tout ce qui concerne l’espace, la météo, le réchauffement climatique, la planète.

    Alors la descente aux enfers de la France va pouvoir continuer, même si, en effet, les Responsables politiques parlent d’innovation, de réindustrialisation, sans jamais d’ailleurs avoir vu ni une usine, ni même une entreprise. On est bien en France, pays des grandes idées générales qui n’atterrissent jamais.

    Par ailleurs parler de « projet professionnel » des jeunes dans un pays où le système d’orientation n’est guère qu’un immense bricolage et où, en outre, il y a par exemple des milliers (7000, je crois) de masters dont on ne sait pas trop à quoi ils mènent faute d’infos, précisément, n’a pas de sens. Je me souviens d’un article de Patrick Fauconnier dans Challenges qui mettait en relief le grand vide français alors que nos voisins allemands et anglais ont, eux, des systèmes d’orientation ultra performants, alimentés en temps réel.

    Rédigé par : robert avezou | le 11 février 2014 à 08:31 | RépondreSignaler un abus |
    • La section sciences du Monde enregistre au contraire d’excellents résultats d’audience. Je pense en particulier aux articles de P. Barthélémy, qui est pour moi un excellent vulgarisateur, même si d’autres (celui sur l’astronomie par exemple) attirent du monde.
      Il est clair que le nombre de masters est bien trop vaste et illisible pour le commun des mortels, mais il me semble que des mesures ont été prises à ce niveau.

      Pour le reste, vous idéalisez nos voisins., et en particulier du Royaume-Uni (juste derrière nous en 2012).
      Pour le reste, vous semblez adeptes du « tout fout l’camps, rien n’va plus », par exemple quand vous parler de « descente aux enfers ».

  4. Lire « Ce que sait la main » de Richard Sennett et « Eloge du carburateur. Essai sur le sens et la valeur du travail » de Matthew Crawford.

  5. L auteur semble ignorer que les bachelier d aujourd hui sont né dans les nées 90 et qu ils ont donc toujours connu delocalisation et chomage massif.
    Donc ca vous etonne qu ils preferent travailler dans une grosse societe (moins de chance de se retrouver au chomage et si la societe a des difficultes, l etat peut la renflouer, meme si c est un canard boiteux (cf Heuliez ou PSA)) ou dans un metier qui n a pas de contact avec la production (qui est de toute facon massivement reoriente vers les pays a bas cout)
    Apres, pour parler des metiers techniques, comment voulez vous qu un ingenieur veuille faire du technique car c est un suicide professionnel. Non seulement il sera bien moins paye qu ailleurs mais en plus il n a aucun espoir de carriere. En france, un inge qui veut progresser hierarchiquement doit laisser tomber la technique et faire du management. Évidement, une economie qui ne produit que du powerpoint va a terme se casser la figure, mais au niveau individuel, c est un bon choix.
    C est pas pour rien qu on est le pays ou les SSII (aka marchand de viande) sont le plus present: on considere qu on peut acheter du temps de cerveau comme du papier toilette.

    • Aujourd’hui, un ingénieur se dirigeant vers le technique est peut être un suicide professionnel mais:
      Demain, ce ne sera peut être plus la même chose. Les entreprises manque de plus en plus d’ingénieurs techniques, et se mettent à embaucher des techniciens pour faire le boulot des ingénieurs. A terme, cela peut être un avantage pour une « denrée en voie de disparition ».
      De plus, les ingénieurs techniques n’ont aucun mal à trouver du boulot, et les SSII se les arrachent de plus en plus (pas encore a prix d’or, mais ça grimpe).

      Rédigé par : nimportekoi | le 11 février 2014 à 10:27 | RépondreSignaler un abus |
      • Les SSII sont un véritable fléau sur le marché du travail des ingénieurs : conditions de travail déplorables, précarité, salaires misérables et délit de marchandage (Elles sont devenues des agences d’intérim en toute illégalité). Elles entretiennent en plus le mythe d’une pénurie de main-d’œuvre alors qu’elle foutent à la porte les ingénieurs de plus de 40 ans. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle « les marchands de viande », dans la profession.

        Les ingénieurs qui bossent dans la finance sont minoritaires. Et ceux qui ont fait le choix de la R&D galèrent, en tout cas parmi mes connaissances. Un article récent du monde expliquant que le nombre d’emplois dans la R&D a diminué, je pense donc que c’est une tendance de fond. Certes la R&D n’est qu’une partie de la technique, mais c’est quand même assez révélateur.

        • Certes, les SSII sont un fléaux. Mais il ne faut pas non plus les accabler de tous les maux. Certains ingénieurs apprécient cette pseudo précarité, car cela leur permet de changer de poste tous les ans, et ainsi découvrir différents métiers. Les salaires ne sont pas non plus si différents (en tout cas dans mon domaine) que dans de grand groupes, et en tout cas, l’augmentation chaque année y est bien supérieur.
          Oui, les emplois en R&D diminuent, mais j’ai l’impression que le nombre d’ingénieurs qui veulent s’orienter la dedans diminue encore plus vite.
          Aujourd’hui, même les ingénieurs qui sortent d’une école ultra technique cherchent à faire du « management merchandising avec conf call et budget line »‘
          C’est triste, et cela explique le déclin de la france par rapport à l’allemagne au plan industriel.

          Rédigé par : nimportekoi | le 11 février 2014 à 11:39 | RépondreSignaler un abus |
          • Franchement, je ne suis pas sûr que la majorité des ingénieurs cherchent à faire du « management etc… ». Ceci-dit, je n’en sais rien, moi je déteste cette évolution du métier et je ne suis pas le seul, mais mon expérience personnelle est forcément limitée…

            Le système des SSII n’était à mon avis pas vicié dès le départ, par contre il y a eu une grave dérive ces dernières années. Mais c’est vrai qu’il faut être plus nuancé.

            Je pense que le déclin industriel est la cause et non la conséquence du désintérêt des ingénieurs pour la technique. Un exemple, bien qu’il ne s’applique pas vraiment aux ingénieurs : Il devient difficile dans certains laboratoires de recruter des étudiants pour des thèses et on pallie au problème en recrutant des étudiants étrangers. Mais le problème fait suite à des années de difficulté d’insertion des docteurs en France, difficulté qui est connue des étudiants. Il ne faut donc pas en déduire que les étudiants français ne s’intéresse pas à la recherche.

            Mais, je pense qu’on est globalement d’accord sur l’absence de considération pour la technique dans notre pays.

            Rédigé par : Trempe | le 11 février 2014 à 12:08 | |
        • Les SSII sont effectivement un véritable fléau. Le déclassement massif des professions de l’ingénierie, c’est eux (pour ceux qui doutent, merci de bien vouloir consulter les registres du tribunal des Prud’hommes de Boulogne Billancourt). Il faut donc bien qu’ils propagandent ‘pénurie, pénurie’ pour remplir le magasin. Pénurie qui n’existe d’ailleurs plus depuis 2001, il faut le rappeler.

      • @nimportekoi
        Je doute que demain les inges techniques soient une denree rare meme s ils sont moins nombreux qu aujourd hui. Pourquoi ? tout simplement car le tissus « tchnologique » de la france disparait encore plus vite que le nombre d inges. Regardez Alcatel par ex, le peu qu il en reste est devenu une societe chinoise (non seulement la prod est fait en chine mais aussi au moins la moitie de la R6D) !
        Quand a croire que les SSII vont s arracher des gens a prix d or, je suppose que vous ne savez pas comment fonctionne une SSII. C est pourtant simple: un marchand de viande (leur petit nom dans le milieu) gagne de l argent en embauchant au moins cher vu qu il ne peut guere influer sur le prix de vente : ses clients sont des gros groupes (SG, Thales …) et ont des contrats cadre avec ladite SSII. Et croire qu un commercial de SSII va sacrifier sa marge, c est comme comme croire au pere noel

        PS: les SSII communiquent enormement sur le nombre d embauches. Outre la propagande (dire qu on embauche permet d attirer les CV et aussi faire croire aux analystes financiers que ca marche bien car le benefice est directement proportionnel au nombre de personnes) les SSII doivent embaucher enormement juste pour compenser les gens qui les quittent. Il y quelques annees, Altran avait un taux de demission de 33 % (autrement dit en 3 ans vous aviez renouvele tout le cheptel. A part des SSII vous connaissez beaucoup de societes qui ont de tel taux ?). Dans le cas d altran, il leur fallait recruter 1/3 des effectifs juste pour rester au meme nombre de personne…

        • Un ingénieur a une définition de la technique beaucoup plus large que la mécanique, l’informatique…

          Ingénieur, c’est plus créateur et industrialisateur (le contraire de l’artisan qui crée mais ne systématise pas la transmission à grande échelle), et il se trouve qu’aujourd’hui, on crée plus dans l’immatériel.

          Les ingénieurs ne se sont pas évaporés, ils sont juste là où ils sont le plus libres de le faire, en temps, argents…

          Par exemple, toute l’ingénierie financière est allée très loin, trop loin. Mais ce sont des techniques utiles, qui appliquée à d’autres thèmes peuvent donner des débouchés intéressants.

          Par contre, le management est un autre soucis. Parfois, il est nécessaire de pousser les projets techniques et donc de mouiller la chemise, quitte à se détacher des équations. Si cela devient trop marqué, c’est là qu’est le soucis.

        • Je connais bien les SSII, et je peux donc affirmer une chose: Lorsque le client à choisit un ingénieur d’une SSII, celle ci ne peux plus reculer sous peine de perdre le contrat. A ce moment, il suffit à l’ingénieur de demander 15% de plus que ce qu’il voulait initialement (car il a potentiellement une offre ailleurs), et la société est obligée de s’aligner en grignotant ces marges qui sont bien entendu conséquentes.

          Rédigé par : nimportekoi | le 14 février 2014 à 13:21 | RépondreSignaler un abus |
  6. @ r.avezou . On ne peut mieux résumer le problème Français !Le mépris de
    l’éducation pour le travail manuel et la désaffection dans l’orientation vers l’apprentissage , contrairement a l’Allemagne avec sa politique envers les apprentis , la méconnaissance pratique des Politiques , tout cela mène a la perte du savoir faire industriel en France .

    • Ou alors on peut regarder les courbes de répartition des emplois entre les différents secteurs et se rendre compte que les emplois dans les secteurs agricole et industriel sont en chute libre et qu’il serait vraiment stupide de la part des bacheliers de s’orienter vers ces secteurs.
      Quand à la différence avec l’Allemagne :
      http://institutdeslibertes.org/le-chemin-de-croix-europeen-deuxieme-station/

      Rédigé par : niethil | le 11 février 2014 à 15:50 | RépondreSignaler un abus |
    • Merci Patrick. Oui, nous semblons comme congelés dans l’Histoire, comme les mammouths l’ont été dans le permafrost il y a quelques millénaires. Le rapport de la Cour des Comptes présenté hier l’a hélas confirmé une fois de plus. Quant au « choc de simplification » censé décongeler la France pour lui permettre de rebondir on ne voit pas comment il pourrait réussir à court terme tant le mal est profond. Il suffit d’écouter nos Politiques ou de lire les pages « Sciences » ou « Economie » de nos grands quotidiens pour comprendre l’étendue du désastre

      Rédigé par : robert avezou | le 12 février 2014 à 10:31 | RépondreSignaler un abus |
  7. Faire un tel article sans utiliser une seule fois l’expression secteur tertiaire, c’est très fort bravo. Il est vrai que les employés du secondaire et surtout du primaire (cf. le taux de suicide des agriculteurs) ont l’air incroyablement épanouis… Personnellement je ne vois pas en quoi la désindustrialisation serait un mal. Parce que c’est « réel »? Donc votre métier de journaliste c’est du « virtuel »? Bonjour le niveau de la réflexion, même les jeunes que vous décrivez sont moins manichéens dans leur approche…

  8. C’est facile de fustiger les jeunes ingénieurs… Mais leur laisse-t-on tout simplement le CHOIX ? De ma promotion d’élèves ingénieurs, la plupart auraient rêvé de se faire embaucher dans une *vraie* boîte, de faire un travail d’ingénieur, avec des besoins de fortes compétences techniques.
    La réalité est bien plus dûre : les entreprises ne veulent pratiquement plus recruter de jeunes. Non, mais elles veulent bien payer une fortune des consultants (qui sont ces mêmes jeunes diplomés qu’ils n’ont pas voulu embaucher).
    Les boîtes de consulting / SSII ont tout compris, elles embauchent les jeunes diplômés en 2-3 semaines (contre des process de recrutement de parfois 6 mois pour les entreprises, et avec en face des centaines de candidats !)
    Mais les jeunes sortant des études doivent encore payer leur loyer, vivre, alors souvent, le choix par défaut du consulting/SSII se dessine. Pas par passion, mais par nécessité, et pour pouvoir aussi rentrer dans le milieu du travail.

    Peut-être devrions-nous remettre en question la génération au dessus, qui a délocalisé tous les départements un tant soit peu technique en banlieue de toutes les villes, au profit des départements de marketing et de finance (reléguant ainsi les ingénieurs et techniciens en employés de seconde zone), ou encore refuse de donner leur chance à des jeunes pleins de motivation et de créativité, et quand ils le font, les cantonnent à des créateurs de powerpoint ?

    Les jeunes ne sont pas que de petits c*ns ingrats, ils ont aussi envie d’avoir un job qui a du sens, qu’on leur donne leur chance et peut-être aussi de revoir ce modèle de leur parents qui leur hérisse les poils (travail en costard, maison à Suresnes, rêve d’acheter une grosse berline, de passer ses vacances au bord de la piscine au Club Med ou dans une grosse station de ski…)
    Peut-être que tout le monde devrait se remettre en question au lieu de leur jeter la pierre.

    Rédigé par : Geekette | le 11 février 2014 à 11:34 | RépondreSignaler un abus |
  9. C’est facile de fustiger les jeunes ingénieurs… Mais leur laisse-t-on tout simplement le CHOIX ? De ma promotion d’élèves ingénieurs, la plupart auraient rêvé de se faire embaucher dans une *vraie* boîte, de faire un travail d’ingénieur, avec des besoins de fortes compétences techniques.
    La réalité est bien plus dure : les entreprises ne veulent pratiquement plus recruter de jeunes. Non, mais elles veulent bien payer une fortune pour des consultants (qui sont ces mêmes jeunes diplomés qu’ils n’ont pas voulu embaucher, cherchez l’erreur).
    Les boîtes de consulting / SSII ont tout compris, elles embauchent les jeunes diplômés en 2-3 semaines (contre des process de recrutement de parfois 6 mois pour les entreprises, et avec en face des centaines de candidats !)
    Mais les jeunes sortant des études doivent encore payer leur loyer, vivre, alors souvent, le choix par défaut du consulting/SSII se dessine. Pas par passion, mais par nécessité, et pour pouvoir aussi rentrer dans le milieu du travail.

    Peut-être devrions-nous remettre en question la génération au dessus, qui a délocalisé tous les départements un tant soit peu technique en banlieue de toutes les villes, au profit des départements de marketing et de finance (reléguant ainsi les ingénieurs et techniciens en employés de seconde zone), ou encore refuse de donner leur chance à des jeunes pleins de motivation et de créativité, et quand ils le font, les cantonnent à des créateurs de powerpoint ?

    Les jeunes ne sont pas que de petits c*ns ingrats, ils ont aussi envie d’avoir un job qui a du sens, qu’on leur donne leur chance et peut-être aussi de revoir ce modèle de leur parents qui leur hérisse les poils (travail en costard, maison à Suresnes, rêve d’acheter une grosse berline, de passer ses vacances au bord de la piscine au Club Med ou dans une grosse station de ski…)
    Peut-être que tout le monde devrait se remettre en question au lieu de leur jeter la pierre. Les aspirations des uns ne sont pas nécessairement les aspirations des autres.

    Rédigé par : Geekette | le 11 février 2014 à 11:36 | RépondreSignaler un abus |
    • Allemagne, Suisse, Luxembourg, pour ne citer que les destinations proche et facile.
      Les entreprises françaises, arrivent à faire comprendre à tous les jeunes, même les plus diplômés qu’ils ne sont pas les bienvenus.
      Alors autant aller dans des pays qui nous accueillent à bras ouvert pour des postes, salaires et avantages sans communes mesures avec ce qu’il est possible d’avoir en France.

      • Triste a dire mais Paul a raison. En France, vous devez travailler en banlieue parisienne, car c ets quasiment le suel endroit qui recrute, vous taper des heures de transport car vous avez pas les moyens de vous loger plus pres (ou vous n etes pas suicidaire (dans le cas de St Denis)).
        Dans mon cas personnel, c etait meme pire: j etais trop vieux (39 ans) meme pour des SSII. Ca donc ete RMI ou RFA. Et franchement je regrette qu une seule chose: n avoir pas fait le choix de m expatrier tout de suite

  10. Cet article pose la question du but recherché dans le travail. Il y en a qui travaillent pour s’épanouir, d’autres pour se gaver de fric, d’autres, pour avoir une petite vie tranquille… Certains choisissent un métier pour ce qu’il est vraiment, d’autres pour ce qu’il rapporte (ce n’est pas une critique).
    La production (au sens large), par exemple, ça implique souvent de bosser en travail posté (2×8 ou 3×8) ou le samedi. Même passionnés, beaucoup de gens ne veulent pas de ces métiers pour des raison pratiques (vie de famille…).

    Un article intéressant à ce sujet:
    http://rue89.nouvelobs.com/2011/10/15/petit-je-voulais-etre-boulanger-mais-jetais-bon-en-maths-225582

    Rédigé par : Kilkenny | le 11 février 2014 à 12:50 | RépondreSignaler un abus |
  11. Merci @Geekette, vous exprimez exactement ce que je pense et vis, je me sens moins seul. Je rajouterai le fléau que représente l’apprentissage. Les apprentis, personnes payées au lance-pierres, qui sont jetées à la fin de leur contrat pour être remplacées par d’autres apprentis. Et qui occupent donc une place stable qui pourrait être occupée par un jeune diplômé en CDI. Le discours (vécu) de ces entreprises qui créent du vrai : « vous êtes jeune, vous embaucher représente un *risque* pour nous ». A partir de là la messe est dite…

    Moins d’accord sur le dernier paragraphe ;)

    • Je confirme, vous n’êtes pas seuls :)

      Stage, apprentissage, thèse sont progressivement étendus et imposés sous prétexte de formation mais ça permet surtout d’avoir de la main d’œuvre pas cher. J’ajouterais qu’il s’agit bien souvent d’un vrai travail et que la formation est inexistante.

      Le jour où on verra une embauche comme une opportunité et non plus comme un risque, on aura fait un grand pas.

  12. @ geekette

    Merci pour avoir très bien exprimé ce fait que la situation qui est laissée aux jeunes et celles que leurs aînés ont construite.

    Accuser les jeunes ingénieurs (nous, car j’en suis un) de cette situation, de cette désaffection, c’est un non sens. La technique est loin d’avoir disparue, mais l’égoïsme est les barrières d’entrée à l’emploi sont telles aujourd’hui que les jeunes (comme toutes les jeunesses d’ailleurs) parent au plus pressé, mais essaient de ne pas hypothéquer l’avenir.

    Il y a de la lumière au fond du tunnel, mais il faut reconnaître que le monde qu’on nous présente est moche. Les jeunes sont donc soit blasés, soit sur-adaptés (multi diplômés, haute maîtrise des outils technologiques de communication…), ce qui dans les deux cas est un problème pour les générations plus âgées.

    • *est, non pas ‘et’ dans la première phrase.

      Vice-versa dans la troisième phrase. Je taperai plus lentement la prochaine fois.

    • Attention, il faut éviter de réduire le problème à une opposition stérile entre jeunes et vieux, bien que ce soit très tentant quand on est jeune…

      Il s’agit plutôt d’un problème de rapport de force (dans la société et dans les entreprises) entre un parti purement financier et court-termiste et un parti pour qui le sens du travail prime. Il y a des gens de tous âges qui résistent à la powerpointisation de l’entreprise !

  13. Tiens j’avais pas conscience de faire un job deconnecte du reel… Je suis programmeur pour une compagnie de e-commerce et in fine j’aide les gens a faire leurs courses sans avoir a se deplacer. Je trouve ca « solide » et « gratifiant » merci. Meme mes precedents jobs, qui n’impactaient pas directement mr tout le monde, aidaient a ameliorer la productivite et donc faciliter le travail de beaucoup d’employes.
    On ne quitte pas ce genre de job, au defi intellectuel excitant, pour du manuel afin de retrouver « du sens ». On quitte ce genre de job principalement parce qu’on en peut plus de l’ambiance deletere dans la plupart des grandes entreprises francaises. Pour ma part, j’ai emigre voila plusieurs annees pour pouvoir continuer d’exercer mon metier avec passion !
    Et pas d’offense a l’auteur, mais ce genre d’article, ca fait un peu combat d’arriere garde : « Il n’est pas certain que passer une grande partie de sa vie assis à son bureau, devant un ordinateur, ou en réunion, soit aussi gratifiant. » Pas certain pour l’auteur apparemment, mais pour beaucoup de gens ca l’est.

    Rédigé par : Nefelpitto | le 12 février 2014 à 10:54 | RépondreSignaler un abus |

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