A l'heure où le nombre de chômeurs atteint un niveau record, trouver un travail tient parfois du parcours du combattant. En particulier pour les jeunes diplômés, qui paient souvent leur manque d'expérience, selon un sondage de l'Ifop pour le cabinet Deloitte, publié il y a quelques jours.

Parmi les 1.001 jeunes interrogés moins de 3 ans après la fin de leurs études, seuls 51% ont déjà décroché un emploi, une baisse de 4 points par rapport à l'an dernier. Et ils ont trimé pour obtenir ce sésame, envoyant en moyenne 27 CV (contre 16 l'an dernier), le tout durant 11 semaines, soit une de plus qu'en janvier 2013.

Seul motif de satisfaction pour ces jeunes, la plupart occupent des emplois stables. En effet, 77% ont décroché un CDI (+9 points) et 88% sont à temps plein (+4 points). Sur ce plan, les diplômes des grandes écoles constituent toujours un avantage puisque 76% des jeunes sortis de ces établissement il y a moins de 3 ans ont un emploi, dont 88% en CDI.

Pour ceux qui pointent toujours à Pôle Emploi, c'est une toute autre histoire. En moyenne, ces derniers ont débuté leurs recherches il y a 22 semaines (5 mois), contre 15 semaines (3 mois et demi) en janvier 2013. Au cours de cette période, les opportunités sont restées rares, avec seulement 3 entretiens, voire même aucun pour 40% d'entre eux.

Principal frein à l'embauche : le manque d'expérience, cité par 50% des répondants, loin devant l'absence de carnet d'adresses (9%). Ils sont aussi 56% à affirmer avoir du mal à trouver des annonces correspondant à leur profil.

Evidemment, ces mois d'incertitudes pèsent sur leur moral. Une majorité des jeunes toujours en recherche d'emploi (57%) doutent désormais sérieusement de leurs chances d'en trouver un dans les 6 prochains mois. Et 13% sont même totalement découragés.

Enfin, 27% envisagent de s'expatrier afin de trouver le job de leurs rêves. A ce titre, les pays anglo-saxons figurent parmi les destinations de choix : le Canada récolte 38% des voix, devant les Etats-Unis (32%), le Royaume-Uni (26%) et l'Australie (18%). Parmi eux, 28% disent vouloir rester à l'étranger pour toute la durée de leur carrière. De quoi alimenter les craintes d'une fuite des talents…