
1. Cheers In : distribuer du Made in France à l'étranger
Les idées les plus simples sont souvent les meilleures. «Importer du made in France dans un pays étranger reste un filon intéressant, à condition de cibler un pays à taux de natalité élevé, où le pouvoir d’achat est en hausse et les infrastructures en bon état», constate Renaud Redien-Collot, directeur des affaires internationales de Novancia Business School. Cheers In, lancé en 2011 par Grégoire Prouvost et Cédric Bourlet, en est une bonne illustration. Les deux Lillois, qui s’étaient expatriés en Chine trois ans auparavant, ont eu l’idée toute bête d’importer des bières françaises dans l’empire du Milieu. «Le segment des bières de caractère n’existait pas là-bas, or, avec l’explosion de la classe moyenne et du e-commerce, et l’appétence des Chinois pour le haut de gamme, le potentiel est énorme», expliquent-ils. Après une étude de marché à Shanghai, les deux expatriés ont lancé une boutique, qui leur sert de showroom, et un site de vente en ligne. La start-up, lancée avec 20 000 euros et soutenue par Xavier Niel (Free), compte déjà 10 000 clients et vise le million d’euros de chiffre d’affaires en 2014.
2. Netatmo : miser sur les objets connectés
En 2020, la planète comptera 80 milliards d’objets connectés, ces appareils bardés de capteurs capables d’échanger des informations en temps réel. Des bracelets affichant nos données corporelles ou des systèmes permettant de commander à distance notre électroménager sont déjà sur le marché. Netatmo, la station météo connectée lancée en 2011 par Fred Potter (le fondateur des balances connectées Withings), nous proposait de surveiller sur un smartphone ou une tablette la température, l’humidité ou le taux de gaz carbonique d’une habitation, pour chauffer ou aérer les pièces en conséquen-ce. Les nouveaux gadgets de cet innovateur : un bracelet con- tre les coups de soleil (il indique la protection solaire à utiliser) et un thermostat pour régler à distance le chauffage d’une maison ou d’un immeuble. «Le secteur est porteur mais évolue très vite», prévient Fred Potter. Autre précision : il vend à 80% à l’étranger.
3. Fitizzy : s’imposer comme un intermédiaire incontournable

Une start-up doit savoir dès le départ comment elle gagnera de l’argent. Un modèle classique consiste à créer un service qui facilite les achats, puis à prélever une commission auprès des boutiques qui en auront profité. Shazam et AlloCiné touchent ainsi un pourcentage sur les MP3 et les places de cinéma qu’ils font vendre. Fonctionnant sur un modèle économique similaire, Fitizzy calcule, pour tout achat de vêtements sur Internet, la taille à choisir en fonction des mensurations du client, de la marque et de la coupe. Gaultier Monier et Sébastien Ramel, les cofondateurs, espèrent devenir aussi incontournables que PayPal.
4. Cabinet Marnez : se faire prêter des salariés
Les premières embauches sont les moments les plus risqués lorsqu’on crée sa boîte. Plutôt que de recruter en CDI (trop dangereux) ou en free-lance (trop cher), il est possible d’«emprunter» le salarié d’une autre société, en le rémunérant au prorata du temps passé. La pratique est légale tant qu’elle ne donne pas lieu à une commission ou à un profit. «Nous manquions de visibilité pour embaucher un dessinateur, explique Fabienne Marnez, gérante d’un cabinet d’architectes à Neuilly. Pendant six mois, nous en avons donc “emprunté” un à une autre agence, ce qui nous a permis de prospecter sans risque. Nous avons remporté des appels d’offres et avons pu créer trois emplois par la suite.» Plusieurs sites Web (Flexojob, B2b-en-trade) centralisent les offres de prêts de salariés.
5. La ruche qui dit oui ! : parier sur l'économie collaborative
L’économie du partage (share economy) est en plein essor. «La France est particulièrement en pointe dans ce domaine», affirme Benjamin Tincq, qui anime le réseau OuiShare. Après le logement (Airbnb…) et la voiture (Drivy…), d’autres créneaux sont susceptibles d’être exploités. Guilhem Chéron, un ex-designer, s’est par exemple lancé dans la distribution alimentaire de proximité en créant La Ruche qui dit oui ! L’idée ? Des particuliers regroupent les commandes de leurs voisins et amis, commandent aux producteurs via le site et redistribuent les produits livrés moyennant une petite rémunération. Plus de 300 personnes ont ainsi ouvert une «ruche» et alimentent 50 000 clients. La start-up, qui se rémunère en prélevant une petite commission, réalise 800 000 euros de chiffre d’affaires.
6. TheTops : recruter des ambassadeurs réputés
Obtenir la caution d’une personnalité : efficace pour se faire connaître et s’acheter une légitimité. «Et c’est à la portée d’une PME, assure Quentin Bordage, de l’agence Brand & Celebrities. A condition de bien choisir son ambassadeur et d’imaginer un partenariat plus original et plus cohérent qu’une campagne de pub.» La célébrité peut, par exemple, prêter son image en échange d’une partie du capital, codévelopper des produits… L’exemple à suivre est celui du site TheTops, lancé fin 2012 par Vincent Redrado, qui ne fait que du «brand ambassador», c’est-à-dire qu’il propose des produits testés et recommandés par des experts connus : des sauces japonaises approuvées par Thierry Marx, des accessoires de sport sélectionnés par le cycliste Laurent Jalabert… Le business model est malin : les ambassadeurs sont payés à la commission.
7. Talend : cibler les prescripteurs
La tactique fonctionne particulièrement bien avec les produits B2B : séduire les utilisateurs «finals» – à savoir les salariés en entreprise –en leur offrant une version gratuite pour qu’ils persuadent leurs responsables de se procurer les options payantes. Talend s’est introduit de cette manière sur le marché florissant des bases de données géantes (le big data). «N’ayant pas les moyens d’IBM ou d’Oracle pour accéder directement aux grands comptes, nous proposons un produit open source, donc gratuit, aux développeurs, explique le fondateur, Bertrand Diard. Ceux-ci font ensuite pression sur leurs supérieurs pour acquérir notre version améliorée.» Lancé en 2006, Talend a déjà levé 73 millions d’euros et se dit aujourd’hui rentable avec, à son actif, plus de 2 500 clients, dont Google, Orange et eBay.
8. Citycake : soigner son pitch
Trop de créateurs bâclent la préparation de leur présentation à des partenaires ou à des investisseurs. Or, tout se joue là, quelle que soit la qualité du projet. En moins de dix minutes, très souvent, il faut prouver qu’on a la bonne équipe, qu’on répond à un vrai besoin, qu’on crée de la valeur, qu’on a des stratégies pour se développer… Et, plus important, il faut séduire. «J’ai mis au point deux formats, raconte Benjamin Chemla, cofondateur, en 2012, de Citycake, un service de livraison de gâteaux et de chocolats de grands pâtissiers à Paris. Un format court de cinq minutes avec quatre arguments chocs, et un autre, de dix minutes, avec des slides où sont exposés des chiffres. J’ai passé deux semaines à les répéter pour être au point.» Efficace : en trois mois, il a levé 400 000 euros auprès de 20 business angels.
9. Des bras en plus : opter pour le low cost
Après l’aérien, de nombreux secteurs se sont essayés au low cost dans les années 2000, observe Pascal Perri, du cabinet de conseil en stratégie PNC. La bonne nouvelle, c’est qu’il reste beaucoup à faire dans ce domaine !» Il suffit ainsi souvent de repenser le modèle économique d’un produit ou d’un service pour pouvoir en casser le prix. Massoud Ayati, Zafar Baryali et Farid Lahlou, trois copains de promo à Nanterre, ont par exemple trouvé comment faire du low cost dans le déménagement : ils ont modulé leurs tarifs en fonction de l’aide apportée par le client ou ses amis, aux déménageurs notamment. «Nous avons fixé un tarif plancher, que nous augmentons en fonction des options choisies : nombre de déménageurs, durée (demi-journée ou journée), taille bdu camion…» détaille Farid Lahlou. Les prix varient aussi selon la période (verte, jaune ou rouge). Des bras en plus réalise déjà 1 million d’euros de chiffre d’affaires.
10. Le bootcamp : dématérialiser sa boîte
On peut avoir les pieds sur terre et travailler dans les nuages. Le cloud permet de stocker, de mutualiser et de dématérialiser données et services. Mais les plus malins des entrepreneurs ne se contentent pas d’utiliser cet espace virtuel pour leurs serveurs. L’ère du cloud management permet de lancer sa start-up à Marseille, de recruter des développeurs à Bangalore ou Varsovie, d’avoir un logisticien à Hong Kong ou un commercial à New York… Valérie Orsoni a inventé une méthode minceur, baptisée LeBootCamp (8,5 millions de dollars de chiffre d’affaires), qu’elle décrit comme l’anti-Dukan : elle a autant de likers que le gourou des régimes sur Facebook (60 000 environ) et plus de 30 000 followers sur Twitter. Elle emploie 15 personnes. Les coachs (consultations téléphoniques) résident dans le sud de la France ainsi qu’à Madrid et à Montréal ; le marketing et le développement commercial se trouvent à Lille, la direction et la comptabilité dans la Silicon Valley. «Ce mode de fonctionnement nous permet à la fois d’être très réactifs et de réaliser des économies importantes : en dix ans, le gain réalisé grâce au cloud management atteint au moins 1,5 million de dollars par rapport à une gestion classique.»
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