Appliquer une démarche environnementale telle que l’ISO 14001 permet d’augmenter de 16 % la productivité de ses salariés. C’est le résultat d’une étude menée par les chercheurs de l’université Paris Dauphine dans le cadre de la chaire "Performance des organisations".

Les chercheurs de l’université de Paris Dauphine viennent de tordre le cou à une idée reçue. Celle selon laquelle les démarches environnementales (et les changements organisationnels qu’elles impliquent) sont un frein à la productivité. "Nous sommes parvenus à démontrer l’influence positive des normes et autres labels environnementaux sur la productivité, mais aussi sur le niveau de formation des salariés et sur la cohésion entre les collaborateurs", affirme Sylvie Rolland, directrice de la chaire "performance des organisations" créée par l’université parisienne et l’Afnor.

Sanja Pekovic, docteur en économie qui a conduit cette étude, a pris comme point de départ plusieurs bases de données gouvernementales : l’EAE (enquête annuelle des entreprises), la COI (changements organisationnels et informatisation) et les relevés DADS (déclaration annuelle de données sociales). Elle a basé ses calculs sur un échantillon représentatif de 5220 salariés, tous issus d’entreprises différentes, et qui ont accepté de participer à l’enquête. "Différents modèles mathématiques, comme la méthode des triples moindres carrés, ont été appliqués aux résultats de l’enquête. Ceci a permis d’éliminer tous les effets “parasites” tels que la taille et le secteur de l’entreprise, le temps de travail, le niveau d’études du salarié, etc.", assure la chercheuse.

Il en résulte un tableau à double entrée présentant l’influence des démarches environnementales sur les trois paramètres (productivité, formation et cohésion). "L’ISO 14001 a un impact positif sur la motivation des salariés et sur leur développement personnel. La norme améliore les relations entre collègues, et les investissements en formation qu’elle implique ont un effet bénéfique sur la productivité,annonce Sanja Pekovic. Notre conclusion est que les entreprises qui adoptent les standards environnementaux ont des salariés 16 % plus productifs."

L’ISO 14001, LEVIER DE MOTIVATION

Pour la première fois, une étude semble donc parvenue à prouver de manière scientifique que les démarches environnementales ne devaient pas être vues comme des contraintes, mais comme des leviers de rentabilité et de motivation des salariés. Sanja Pekovic a d’ailleurs vu ses travaux récompensés par un prix de la prestigieuse Academy of Management américaine, dans la catégorie"impact de la recherche sur les pratiques des entreprises".

Pour Sylvie Rolland, reste à espérer que ces résultats parviendront à faire changer les mentalités. "Les pouvoirs publics eux aussi ont leur rôle à jouer, ils doivent mettre l’accent sur l’intérêt que de tels engagements peuvent apporter aux entreprises, note la directrice de la chaire. De notre côté, nous allons poursuivre nos travaux pour essayer de voir si ce chiffre de 16 %, qui est une moyenne, peut être affiné secteur par secteur".

Frédéric Parisot










 

Environnement rimerait désormais avec productivité

par : Les Affaires

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(Photo: Bloomberg)

En réduisant son empreinte énergétique par une démarche environnementale en milieu de travail, une organisation améliorerait du même coup la productivité de ses salariés de 16%.

Respecter les normes environnementales (ex. : ISO 14001) favoriserait la formation des salariés et la cohésion des collaborateurs, selon une étude de l'université Paris Dauphine citée par Usine nouvelle.

Les calculs de l'étude sont fondés sur des bases de données gouvernementales et sur un échantillon de 5220 salariés d'entreprises différentes. Les effets «parasites» et variables ont été éliminés.

Elle suggère que les changements organisationnels nécessaires aux démarches environnementales ont un impact positif sur la motivation et le développement personnel. En plus d'améliorer les relations entre collègues. Tandis que les investissements en formation impliqués améliorent la productivité.

«Pour la première fois, une étude semble donc parvenue à prouver de manière scientifique que les démarches environnementales ne devraient pas être vues comme des contraintes, mais comme des leviers de rentabilité et de motivation des salariés», en conclut Usine nouvelle.

PAR DOMINIQUE LEMOINE