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LA TITRISATION, VRAI COUPABLE DE LA CRISE ?

1/11/13


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LA TITRISATION, VRAI COUPABLE DE LA CRISE ?

 

 

LA TITRISATION, VRAI COUPABLE DE LA CRISE ?

La titrisation est une pratique des banques qui leur permet d'accorder des crédits sans prendre de risque. Mais en 2008, cette pratique a mis à mal les marchés financiers, jusqu'à provoquer une crise planétaire. Explications.

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MOTS-CLÉS :

 

TITRISATION - CRISE FINANCIÈRE - CRISE BANCAIRE - SUBPRIMES - CRÉDITS

TRANSCRIPT

 

Qu'est-ce que la titrisation ? C'est un procédé qui a été inauguré dans les années 80, voire 70, qui s'est développé de manière industrielle à la fin des années 90, début 2000, et qui consiste, pour une banque, à faire ceci : cette banque accorde un crédit, et transforme la créance qu'elle détient en un actif financier, un titre, qu'elle peut revendre sur les marchés financiers. C'est le grand fantasme de l'économie de marché en tant que celle-ci veut substituer le marché financier comme source de crédit à la banque. De manière schématique, les économies européennes sont essentiellement construites sur l'articulation entre un secteur bancaire d'un côté et un secteur industriel. Les banques accordent un crédit pour financer les investissements industriels. Ceci marche pour 60 à 70% des financements des entreprises. En Europe seulement 20 à 40% des financements proviennent des marchés. Aux Etats-Unis c'est le contraire. 60% des financements proviennent des marchés et 40, ou même 30% proviennent du secteur bancaire. Toute la difficulté, c'est que le métier traditionnel du banquier c'est d'aller voir son vieux copain industriel avec qui il a peut-être étudié, de faire un resto avec lui, et de faire un business-plan sur 10 ans. Le banquier, convaincu de la rentabilité et de la capacité de l'industriel à rembourser capital et intérêts, lui accorde un crédit. Sur les marchés financiers, on ne peut demander à un fond de pension californien si telle PME de Haute-Savoie est rentable ou non avant de lui accorder un crédit. Il y a donc une énorme difficulté dans la prétention des marchés financiers à se substituer au secteur bancaire qui est : comment transmettre la bonne information ? Ce qui, du côté bancaire, se fait de manière pittoresque. Comment transférer cela sur les marchés financiers ? Ceci afin que les fonds de pension aient la bonne information pour prêter au bon endroit. Et la titrisation a été pensée par un certains nombre de financiers, comme la solution à ce problème là car, à temps cru, elle permettait d'éliminer tout risque. C'est donc : "j'accorde un crédit, je le transforme en un actif financier échangeable sur les marchés, mais je ne vais pas vendre le crédit tout seul, isolé, je le mets dans un mille-feuilles avec pleins d'autres créances et je vais expliquer à mon client : "Regardez : Il est impossible que tous ces débiteurs, qui correspondent à ces créances, fassent défaut en même temps, jamais." Vous êtes donc sûr que le produit que je vous vends est aussi fiable que le lever du soleil, puisque, même si un débiteur local, par exemple, ne peut honorer sa dette, il n'y aura pas d'effet domino, et cela n'affectera pas la totalité du mille-feuilles. Cet instrument est donc fiable et vous n'avez plus besoin de vous poser la question de savoir si telle PME de Haute-Savoie est rentable ou non. Peut-être non, mais, en moyenne, l'ensemble du mille-feuille est rentable. C'est ça le fantasme de la titrisation. On s'est rendu compte, trop tard, en 2007, 2008, 2009, que cette vertu magique de la titrisation, qui serait d'éliminer le risque en le diluant, n'existe pas. La titrisation n'élimine pas le risque, aucun actif financier ne le fait. Au contraire, la titrisation l'a finalement concentré. On s'est rendu compte qu'il y a une très forte corrélation entre les différents débiteurs, des tranches du mille-feuilles. L'exemple paradigmatique, c'est le crédit subprime aux États-Unis. Une bonne partie de ces mille-feuilles était construite sur des créances accordées à des ménages pauvres, qui s'étaient endettés pour acheter leur maison. Dès la première vague de défaut des ménages américains, ne pouvant honorer leurs dettes, la banque créancière a saisi la maison, a essayé de la revendre sur le marché, et ceci a bien-sûr fait chuter le cours de l'immobilier aux États-Unis. Cette chute a mis en difficulté pleins d'autres ménages débiteurs, qui sans cela auraient pu honorer leurs dettes, mais ne le pouvaient plus, car la valeur de leur maison s'était effondrée. À ceci a suivi une 2ème vague de défaut, des ménages pauvres américains. En réalité toutes les couches du mille-feuilles étaient atteintes. Chaque couche étant contaminée par la précédente. C'est un effet domino qui s'est répandu sur l'ensemble de la planète financière, lié à l'effondrement de la bulle construite sur les subprimes américains. Mon point de vue, défendu par certains chercheurs économistes et financiers, est que la titrisation n'est pas l'instrument magique qui permettra de faire des marchés financiers la source de financement absolue de l'économie réelle. Ceci d'autant plus qu'étant donné le caractère catastrophique du système bancaire européen, un certain nombre d'apprentis-sorciers voudraient ressusciter la titrisation en vue d'écouler des dettes publiques ou bien celles des banques elles-mêmes, ce à quoi je réponds : "Attention, c'est extrêmement dangereux !"

http://www.thinkovery.com/la-titrisation-vrai-coupable-de-la-crise


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