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Après le Web 2.0, le capitalisme 2.0… Une question de confiance

7/8/13


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La compétitivité est-elle le seul mot d’ordre du capitalisme ? On pourrait le croire parce que celle-ci est encore dans tous les discours qui se tiennent lorsqu’on évoque la croissance, le développement, la prospérité économique, financière et partant, sociale. pourtant, qu’il s’agisse d’un pays ou d’une entreprise, de nouveaux paradigmes se mettent en place, comme l’a exprimé dans sa communication aux treizièmes rencontres d’Aix-en-Provence, Yan Algan*, du Cercle des Economistes.

C’est le fondateur de l’école des «Chicago Boys» et prix Nobel d’économie, le professeur Milton Friedman qui disait: « La responsabilité sociale de l’entreprise est de faire du profit. Ce qui permet à Yann Algan de statuer que le capitalisme «n’était ni moral, ni immoral, mais juste amoral. Pourtant, ce modèle d’organisation des entreprises et de la société semble à bout de souffle et s’accompagner d’un coût économique et humain gigantesque».

En effet, c’est la coopération entre les différents acteurs qui aujourd’hui semble être la clé et la condition de la croissance économique, ce qui fut établi dès 1972 par Kenneth Arrow, prix Nobel d’économie qui considérer que celle-ci ne dépendant pas de facteurs économiques traditionnels tels l’accumulation du capital ou le travail, mais de la confiance: «virtuellement, tout échange commercial contient une part de confiance, comme toute transaction qui s’inscrit dans la durée. On peut vraisemblablement soutenir qu’une grand part du retard économique d’une société est due à l’absence de confiance réciproque entre ses citoyens», écrivait-il dans «Gifts and Exchanges», in Philosophy and Public Affairs, vol 1, 1972. Cette position est assumée par Yan Algan  qui considère que: «l’intuition d’Arrow a été confirmée par une multitude de travaux qui ont mis en lumière la relation entre la confiance et une variété de phénomènes économiques tels que l’investissement et l’innovation, le développement des échanges entre pays, le choix des actifs financiers, la taille et l’organisation des entreprises ou encore la croissance». Pour ce membre du Cercle des Économistes, «les pays où la confiance est élevée et où les relations de travail sont peu hiérarchisées se spécialisent dans les secteurs où l’innovation et la recherche et développement sont prépondérantes. C’est en particulier le cas du développement du capitalisme 2.0». «Ce nouvel âge du capitalisme fondé sur des relations de coopération n’a pas qu’un avantage économique, il permettrait de combiner performance économique et performance sociale». En effet, les chercheurs en sciences sociales ont découvert que la prospérité induite par le capitalisme classique n’a pas généré une hausse du bien-être dans les mêmes proportions. Et l’économiste Yann Algan de préciser que : «cette relation distendue entre bien-être et richesse a été confirmée dans l’ensemble des pays de l’OCDE. C’est le «paradoxe d’Easterlin», du nom de celui qui l’a découverte et qui établit que «la principale source du bien-être ne provient pas du revenu individuel absolu, mais de la qualité des relations sociales».

On conclura avec Yann Algan que: «seul un capitalisme coopératif permettra de lutter contre le pessimisme et l’anxiété des populations». «De la possibilité de pouvoir faire confiance aux autres, de pouvoir croire en la capacité des entreprises, et des autorités publiques à réguler les risques tant économiques (crise financière, fermetures d’entreprises…), environnementaux (Tchernobyl, Fukuyama…), que sanitaires (crises dela vache folle, grippe H1N1), dépend en grande partie notre aptitude à surmonter nos angoisses les plus profondes et à concilier croissance et bien-être».

Un constat que tous peuvent partager, dans le Nord développé comme dans le Sud émergent, à l’échelle d’un pays, d’une société, d’une entreprise.

Fahd YATA

Yann Algan est économiste et universitaire, né le 3 avril 1974 à Paris. Il est Professeur à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) où il assure notamment le cours magistral de macroéconomie de première année et co-dirige avec Pierre Cahuc le master « Economics and Public Policy » (EPP) en lien avec l’École polytechnique et l’Ensae.

Yann Algan a reçu le Prix du meilleur jeune économiste de France décerné par Le Mondeet le Cercle des économistes en 2009. Le livre La société de défiance a reçu le prix du meilleur Essai (Lire-RTL-LCI) en 2007 et le prix du livre d’économie, remis par Christine Lagarde en 2008. Il est membre du Cercle des Economistes.


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