Nul besoin d’être visionnaire pour constater que quel que soit le secteur d’activité, les modes de travail ont considérablement changé ces dernières années sous l’impulsion du numérique. Tablettes, smartphones, applications et au-delà des outils, le cloud computing et le travail collaboratif modifient l’espace professionnel en donnant accès partout et à tout moment à l’environnement de travail.

Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’être à un poste fixe pour recevoir ses courriels, consulter des fichiers, travailler en équipe ou même se réunir avec un interlocuteur à l’autre bout du monde.

Le bureau mobile est une réalité. Etre en déplacement ne signifie plus ne pas « être au travail ».

Au contraire, l’écosystème connecté rend le salarié nomade plus performant. Ainsi, Prisma Media a décidé il y a trois ans, d’équiper sa force commerciale (40 personnes environ) et ses salariés les plus nomades de tablettes numériques. Le gain a été immédiat : « Auparavant, les commerciaux prenaient des notes et devaient rentrer au bureau faire leur saisie. Désormais, ils peuvent travailler de n’importe où. Tous les argumentaires de vente et tous les outils de gestion ont été récrits afin d’être utilisables sur tablettes. Cela a permis de rendre les gens plus autonomes », précise Franck Barlemont, Chief Innovation Officer du Groupe Prisma Media.

La messagerie instantanée basée sur des solutions de voix sur IP, l’accès au très haut débit mobile (4G) qui permet aujourd’hui de faire de la visioconférence dans des conditions optimales mais aussi l’utilisation des réseaux sociaux d’entreprise font entrer le travail collaboratif dans une nouvelle ère. Ce bouleversement, tant technologique que culturel, est donc source d’opportunités pour les salariés -et a fortiori pour les entreprises- qui deviennent plus réactifs, mieux informés et plus efficaces. Outre la mise à disposition de tablettes, Prisma Media a également déployé 200 smartphones et développé une application pour les demandes d’engagement d’achat. Là aussi, le résultat est spectaculaire :

« Nous avons gagné 3 à 4 jours par demande. Car celui qui valide les commandes n’est plus obligé d’être derrière son ordinateur dans l’entreprise. Il peut le faire n’importe quand », souligne Franck Barlemont.

En contrepartie le modèle engendre de nombreuses questions notamment concernant la sécurité et la gouvernance. En permettant l’accès des données à l’extérieur, l’entreprise en effet prend le risque que l’information soit interceptée et dégradée. Comment être certain lorsqu’un salarié se connecte via la borne wifi d’un lieu public (aéroport, restaurant…) que les données ne seront pas attaquées ? De même, que faire lorsqu’un collaborateur perd ou se fait voler un terminal mobile qui contient des données sensibles ? Dans ce contexte, l’entreprise doit s’assurer de l’intégrité et de la protection des données. D’abord, en mettant en place des filtres logiciels qui empêchent les intrusions et sécurisent les accès, mais également en déployant des solutions de MDM (Mobile Management Device, gestion des terminaux mobiles).

Celles-ci vont permettre non seulement de gérer les flottes de mobiles (et d’avoir une idée précise du parc en circulation), de mettre à jour les applications, mais aussi d’effacer les données du terminal qui a disparu.

Enfin, la généralisation des solutions numériques ne peut se concevoir sans une évolution de la gouvernance du cadre de travail. L’entreprise devra notamment être attentionnée à bien faire respecter les limites entre temps et usages personnels et professionnels que ces outils - qui servent souvent sans distinction aux deux - peuvent remettre en question.

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