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L’AGILITÉ : POURQUOI, QUOI, COMMENT ?

4/4/14






 

L’AGILITÉ : POURQUOI, QUOI, COMMENT ?

POURQUOI ?

Le contexte environnemental des organisations se caractérise aujourd’hui par quatre grandes évolutions : 

 

  • La montée de la complexité et, de façon liée, une perte de sens ;

 

  • La montée de l’individualité, qui plaide pour une reconnaissance de la capacité de l’individu à penser et à agir, donc à avoir son libre arbitre et ses exigences, qu’il soit placé dans une posture de consommateur sur un marché ou de producteur dans une organisation ;

 

  • La montée de l’incertitude, qui impose naturellement la nécessité d’anticiper pour améliorer encore nos capacités de réaction. En effet, nous postulons qu’anticiper les scénarios du futur permet de s’y préparer et de réagir plus vite le moment venu ;

 

  • La montée de l’interdépendance, qui sous-tend le principe de partage du pouvoir tant à l’intérieur d’une organisation qu’entre les acteurs de l’économie d’un secteur par exemple. Cette interdépendance s’interprète aussi sous l’angle de la coopération croissante entre acteurs publics et privés.

 
Ces quatre tendances placent les organisations face à un nouveau paradigme managérial à l’opposé de tout ce qu’on a appris depuis l’émergence de la société de consommation. 

Ainsi, par exemple, l'entreprise d’aujourd’hui doit être plus adaptable et plus flexible et évoluer beaucoup plus vite qu’hier. 

Si l’entreprise des années 60 peut être considérée comme un bloc unique, hiérarchique et centralisé, l’entreprise d'aujourd’hui ressemblerait plutôt à un ensemble de petites unités appartenant ou non juridiquement à la même société : ces différentes unités partagent des choses, des valeurs, des processus, ce qui permet à chacune d’évoluer dans la même direction. 

Elles sont très interconnectées entre elles et très rapidement. Cela signifie que si l’une capte un changement de l’environnement, le signal est directement renvoyé aux autres unités. Toutes peuvent changer de direction de manière quasi instantanée. 

L'entreprise dispose pour ce faire des outils informatiques, pour la gestion interne et pour les relations avec les clients et les autres acteurs de l’environnement. Cela permet essentiellement la rapidité d’action qui constitue l’enjeu d'aujourd’hui.
 
Dans la sphère publique, on assiste au même mouvement de décentralisation des centres de pouvoirs et d’action. La démocratie locale et participative se met progressivement en place, en mobilisant de nouveaux référentiels.

QUOI ?

Ces quatre mouvements inéluctables poussent l’entreprise à adopter sept principes managériaux complémentaires qui caractérisent ce qu’on appelle désormais l’agilité : 

 

  • La capacité d’anticipation des ruptures de son environnement mais aussi des conséquences de ses propres décisions et actions,
  • La coopération, tant en interne de façon à rechercher un optimum collectif plutôt qu’un maximum par fonction, qu’en externe vis-à-vis de tous les acteurs de son environnement grâce à de multiples conventions renégociables à loisir, 
  • L’innovation permanente dans son offre client grâce à un mix « coûts maîtrisés - valeur créée »,
  • Une offre globale s’appuyant bien sûr sur des produits toujours plus performants mais aussi sur des offres de services et une relation personnalisée avec chaque client,
  • Une culture client généralisée dans une organisation par processus où chacun est client de l’autre et réciproquement,
  • Une complexité à échelle humaine visant à favoriser la reconfiguration des équipes ou des services,
  • Une culture du changement faisant de celui-ci un allié souhaité plutôt qu’un ennemi craint.

COMMENT ?

L’entreprise agile, qui adopte ces sept principes, doit proposer une solution globale, au prix d'une offre standard mais avec un haut niveau de différenciation, incluant service et information. Pour réussir ce pari,elle ne peut plus répondre seule. 
 
L’équipe qui va répondre est une équipe mixte, pluri fonctionnelle,interne et externe à l’entreprise. L’entreprise peut ainsi répondre à la demande non seulement en coopérant avec des experts ou des sous-traitants mais également avec un concurrent ou avec un fournisseur. L'alliance se fera au sein d'une équipe projet ou d'une entreprise commune et sera régi par une convention modifiable dès qu’un acteur de l’alliance en ressentira le besoin. 

L’organisation publique agile repose sur les mêmes fondamentaux : une culture nouvelle du changement, le souci du « client », l’innovation (dans les services délivrés et les pratiques managériales), la coopération (entre institutions, mais aussi avec le secteur privé), etc. 

L’entreprise agile est donc constituée d’unités à taille humaine dotées d’une culture d’agilité et orientées vers une finalité commune claire. Elle colle au client, développe son écoute de l’environnement et noue un grand nombre d’accords (convention) avec un grand nombre d’acteurs autour d’elle pour l’aider à répondre aux menaces qui l’entourent et aux opportunités pour co-développer sans cesse de nouvelles solutions. 

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