
A 33 ans, Youness Bourimech a créé huit sociétés et a fondé le Club des entrepreneurs à Bondy, en Seine-Saint-Denis. Il raconte son parcours d’autodidacte et son expérience de chef d’entreprise.
Management : Vous avez créé votre première boîte à 21 ans, dans le nettoyage, avec votre père. Depuis, vous en avez lancé sept autres, dans divers secteurs. Quels sont vos moteurs pour entreprendre ?
Youness Bourimech : J’aime travailler, je m’éclate en montant des affaires ! Et je ne compte pas m’arrêter là. Depuis tout jeune, j’ai envie de réussir. Mon ambition, ce n’est pas de posséder des choses, mais de les réaliser.
Management : Comment vous est venu ce goût pour l’entrepreneuriat ?
Youness Bourimech : J’ai toujours eu un tempérament de commercial et je prends plaisir à diriger. Quand j’étais étudiant à la fac de sport, c’est moi qui organisais les soirées et ça fonctionnait hyper bien. J’ai aussi été entraîneur de handball à 16 ans. Mon plaisir consistait déjà à gagner et à satisfaire mon équipe. Je continue à me servir du sport pour manager : je mets ma casquette d’arbitre, d’attaquant… Aujourd’hui, j’organise régulièrement des matchs de foot avec mes salariés. Un short, un maillot, il n’y a plus de patron sur le terrain ! C’est important.
Management : Vous n’avez pas eu de réelle formation académique. Est-ce une force ?
Youness Bourimech : Oui, dans la mesure où cela m’a permis de ne pas rester cantonné à un seul domaine d’activité. Du coup, tout est possible ! J’ai pu monter des entreprises dans des secteurs aussi variés que le bâtiment, la restauration… En revanche, il y a une chose qu’on apprend dans les écoles et qui me manquait au début – comme c’est le cas pour beaucoup de jeunes des quartiers –, c’est la patience. Or dans les affaires, il est crucial d’en avoir… Depuis, j’ai quand même suivi plusieurs cursus. Les plus récents, c’était à l’Ecole des ponts et chaussées et à Sciences po. J’étais le seul entrepreneur et le seul Bondynois ! Ces formations me permettent d’avoir du recul. Un recul que je prends aussi en demandant conseil à des sages comme Jacques Attali. Avec eux, c’est comme si j’avais lu 100 bouquins ! Après, je fais ma propre sauce.
Management : Quelles sont, selon vous, les qualités d’un patron ?
Youness Bourimech : Un bon patron, c’est plein de choses ! C’est d’abord un humaniste proche de ses clients, et le serviteur de ses salariés qui doivent être contents de travailler pour lui. C’est une personne qui a des rêves et qui les réalise. Qui ne flambe pas et qui partage. C’est surtout quelqu’un qui montre l’exemple et qui transmet son énergie à ses équipes.

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