14 janv. 2014 -
Une enquête Ipsos pour le Ministère du Redressement Productif dans le cadre du colloque « Rebondir » organisé le 13 janvier.
L’échec est quelque chose de négatif et de stigmatisant qu’il en difficile de surmonter, en particulier dans le monde du travail. Si 36% des personnes interrogées estiment qu’il est facile de surmonter un échec professionnel, la majorité (62%) n’est pas d’accord avec cette affirmation (65% des cadres et 68% des professions intermédiaires).
Pourtant, l’échec peut être une expérience enrichissante et même pour beaucoup un passage obligé pour réussir professionnellement. Tous les Français ou presque (94%) pensent qu’on apprend toujours de ses échecs. Dans le même esprit, la majorité (71%) estiment que pour réussir sa vie professionnelle, il faut savoir prendre des risques quitte à se mettre de temps en temps en situation d’échec (78% des hommes, 75% des cadres).
Dans ce contexte, les Français considèrent qu’on dévalorise trop souvent les gens qui subissent un échec dans leur vie professionnelle (à 83%, 87% chez les cadres et 88% chez les professions intermédiaires). Ils constatent qu’en France, avoir une seconde chance est plutôt exceptionnel, notamment pour les créateurs d’entreprises. Pour 69% des personnes interrogées, on ne redonne pas assez leur chance aux entrepreneurs qui ont connu un échec.
L’échec est mal accepté et de ce fait, mal encadré. Pour une large majorité de Français (77%), les entrepreneurs qui ont connu un échec professionnel ne sont pas suffisamment accompagnés par les pouvoirs publics pour leur permettre de rebondir, contre 12% pour qui ils sont bien accompagnés.
Pourtant, d’après les Français, un certain nombre de mesures permettrait de les aider efficacement à rebondir professionnellement. C’est le cas par exemple de la généralisation des échanges d’expérience entre entrepreneurs « débutants » et « confirmés » (une mesure que 80% jugent efficace) ou de la mise en valeur des réussites accomplies par les entrepreneurs ayant échoué une première fois (efficace pour 71%).
Plusieurs acteurs peuvent également être mobilisés pour infléchir la représentation négative de l’échec. L’école en premier lieu. Elle pourrait enseigner les vertus de l’expérience et lutter contre les préjugés à l’égard de l’échec (73% des Français pensent qu’une telle mesure serait efficace pour aider les entrepreneurs à rebondir). Les banques ensuite, dont les chargés de clientèle pourraient être sensibilisés au fait qu’un échec entrepreneurial est une expérience positive (une mesure efficace pour 64%). Enfin les pouvoirs publics pourraient communiquer davantage sur les dispositifs de soutien aux entrepreneurs (efficace pour 67% des personnes interrogées).