L’instinct dans la création d’entreprise a toute sa place. Mais certains domaines restent moins enclins au feeling. Recrutement, financement, … Utiliser (uniquement) son instinct peut parfois se révéler hasardeux… Revue de détails.
Une fois l’entreprise crée, il convient de la développer et de la pérenniser. Et qui dit développement, dit recrutement. Un recrutement qui se fera, à l’instar de nombreuses entreprises, par le biais du sacro-saint curriculum vitae et de la lettre de motivation. Mais comment faire la différence parmi les dossiers de candidats dotés de bagages académiques solides (école de commerce, …). Eh bien, pourquoi ne pas utiliser tout simplement son instinct ? Cela permettra de trouver les réponses à certaines questions qui ne font pas directement appel à l’intellect :
S’imprégner de la culture d’entreprise, la motivation, l’ambition, … Des éléments qui permettent de mettre en lumière certains talents. Et il semble que l’instinct est un moyen de repérer ce potentiel. Cela semble avoir réussi à de célèbres entrepreneurs qui ont su dénicher la perle rare. Steve Jobs a découvert une pépite en la personne de Jonathan Ive, actuel désigner contemporain de produits utilisés dans le monde entier comme l’Ipad ou encore l’Iphone.
Créer son entreprise impose de prendre des décisions. Des décisions pour lesquelles on s’appuiera sur des documents comptables et financiers par exemple. Mais il semble que dans certains secteurs comme celui de la mode, la part de feeling supplante les chiffres. On peut lire sur le blog (businessoffashion.blog) que « c’est cette confiance en son instinct plus que tout autre chose, qui a permis à Jenna Lyons en partenariat étroit avec le PDG pile nucléaire Millard « Mickey » Drexler, de ressusciter J.Crew, entreprise new-yorkaise de vente sur catalogue. » apprend-on dans l’article. L’aspect commercial demande de l’instinct : « trouver la juste mesure entre créativité et aspect commercial, un tournant très compliqué à prendre pour J.Crew et que Jenna Lyons, présidente et directrice artistique de la marque, a « su bien négocier » et il s’agit à nouveau « d’instinct » pour elle.
Cependant, lorsque l’on crée sa petite entreprise, l’aspect commercial nécessite une feuille de route bien établie. Pour une raison simple. Savoir où l’on va, permet de gagner du temps et de l’argent. Il s’agira dès lors de cibler rigoureusement sa prospection et se constituer un fichier. Ensuite, vient la phase de communication via divers vecteurs (presse, flyers, etc.). La communication passe également par le réseau qu’il faut « cultiver ». Autrement dit, facebook, responsables d’entreprises, etc., il faut choisir dans ce réseau les personnes les plus à même de répondre positivement aux objectifs du moment. Enfin, quelle meilleure carte de visite, qu’un entrepreneur qui maîtrise parfaitement son domaine. Donc là, pas de place à l’instinct.
L’instinct est-il un bon moyen de financer son entreprise ? Il semble qu’en la matière, un certain rationalisme s’impose. Au risque de faire passer l’entrepreneur à côté de certaines opportunités. Selon Alain Belais, directeur général de l’Agence pour la création d’entreprise (APCE), 34% des créateurs vont encore à l’instinct sur le financement et 17% ignorent qu’ils existent des prêts d’honneur et des micro crédits ». Mais pas de financement externe (hors ressources propres) sans une étude de marché ou un business plan bien construit. Ils constituent en quelque sorte un passeport auprès des financeurs institutionnels. Et cela a un impact sur la pérennité de l’entreprise. D’après l’organisme d’aide aux PME Oséo, trois quart ayant eu recours à un accompagnement financier, « passent le cap des cinq d’existence » contre seulement la moitié de ceux qui ne le sont pas.