Les participants à une rencontre sur la continuité de l’activité des systèmes d’information dans les entreprises algériennes ont souligné la nécessité pour les entreprises de mettre en place un plan de continuité d’activité et de reprise sur incident pour maintenir leur activité économique et commerciale en cas de sinistre et de crise grave pouvant affecter leurs infrastructures et leur systèmes d’information.
Animée par les experts d’Ernst & Young, cette rencontre, qui a regroupé des responsables des systèmes d’information, des responsables des risques opérationnels, des responsables de la sécurité des systèmes d’information d’entreprises publiques et privées, a été l’occasion de débattre de cette thématique en tant qu’enjeu stratégique et opérationnel. En effet, selon Sami Zaoui, associé conseil à Alger, le plan de continuité d’activité va permettre à l’entreprise d’être conforme aux régulations et aux réglementations en vigueur, d’être proactive dans la gestion des crises et de minimiser les impacts sur le business, préserver les actifs de l’entreprise et assurer également la continuité du service. Cela va permettre, dira le même expert, « d’accroître la résilience de l’entreprise, de rassurer les actionnaires et clients et d’améliorer l’image de marque de l’entreprise ».  
Il expliquera aussi que la mise en place d’un plan de continuité d’activité nécessite en plus des expertises des métiers propres à l’entreprise, des compétences dans la gestion des risques opérationnels et de la mise en place de nouveaux processus métiers qui transforment la mise en place des processus en intégrant l’approche risque. Pour ce qui est de la dimension d’un plan de continuité d’activité, cet expert dira que ce dernier va au-delà d’un simple plan de secours informatique car il intègre toutes les fonctions de l’entreprise et la fonction des technologie d’information IT, reste l’un des éléments constituant le plan de continuité d’activité

Une priorité  pour l’entreprise
De son côté Sofiane Chafai, manager conseil à Ernst & Young Alger, a souligné dans sa présentation que la problématique de la continuité de l’activité des systèmes d’information dans les entreprises est en réalité un sujet qui n’est pas nouveau, mais c’est toujours un sujet d’actualité et une priorité grandissante pour les directions et les systèmes d’information. Selon l’enquête mondiale sur la sécurité de l’information réalisée par le cabinet Ernst & Young en 2013, 68% des entreprises dans le monde considèrent la mise en place du plan de continuité d’activité et de reprise sur incident (PCA) comme une action prioritaire.
L’enquête en question a montré que de grands progrès ont été réalisés par les entreprises dans la gestion et le traitement des risques et menaces identifiés. Cependant, explique-t-il, 17% du panel seulement, déclarent que la fonction de la sécurité de l’information répond pleinement à leurs besoins. L’étude a mis en relief, « la nécessité de mettre en place des programmes de sensibilisation, d’allouer d’avantage de ressources pour l’implantation de solutions de sécurité innovantes et de supporter ces efforts par le top management garant d’une bonne gouvernance ».

La sécurité informatique, une nécessité
En ce qui concerne les entreprises algériennes, une enquête menée en marge du Salon Med IT, tenu en septembre dernier, a montré que les plans anti-sinistre ne figurent pas parmi les dépenses les plus importantes pour la sécurisation de l’infrastructure réseau. D’autant plus que ces plans « sont pour plus de 62% des entreprises algériennes à moins de 25% de leur budget », a-t-il expliqué, ajoutant que la maturité des pratiques en matière de sécurité informatiques n’est pas tout a fait atteinte, puisque nos « entreprises ont une marge de progression dans le domaine ».
L’enquête a montré également, selon l’expert, que pour l’année 2014, la sécurité informatique et les solutions de mobilité figurent parmi les investissements les plus importants des entreprises nationales. « Cela nous amène à conclure que contrairement à l’année 2013, la sécurité informatique pourrait figurer parmi les priorités des entreprises afin notamment d’accompagner la mise en place de solutions de mobilité », a-t-il souligné. L’investissement des entreprises algériennes en 2014 concernera aussi l’infrastructure IT et les applications de métier spécifique.
Salima Ettouahria