Entrepreneurs d'Asie : Jacques Pickering conseille les entreprises à Singapour
Par Antoine Blanc et Florent Pain | 08/11/2013
Chaque semaine, partez à la découverte d'un Français qui a créé son entreprise en Asie. Des portraits uniques, chassés par nos deux explorateurs-entrepreneurs, Antoine et Florent.
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Avec Pickering Pacific, Jacques Pickering a donné un nouvel horizon à sa carrière
Cette semaine, Antoine et Florent, du blog Entrepreneurs d'Asie, font escale à Singapour. Ils sont partis à la rencontre de Jacques Pickering, 44 ans, dans ses bureaux singapouriens. Ancien avocat d'affaire chez Clifford Chance à Paris et Londres, puis spécialiste M&A chez Heinz aux Etats-Unis et en Australie, Jacques Pickering a créé en 2003 un cabinet de fusions-acquisitions à Singapour spécialisée dans les opérations mid-cap en Asie Pacifique.
CRÉATEURS ET SAC À DOS : À LA DÉCOUVERTE DES ENTREPRENEURS FRANÇAIS EN ASIE
Si les débuts ont demandé beaucoup de travail, Pickering Pacific a su, au gré de deals réussis et de partenariats avec des banques européennes, acquérir une véritable crédibilité en Asie qui lui permet aujourd'hui d'envisager l'avenir sereinement.
Présent principalement à Singapour et à Shanghaïavec un bureau de représentation, Jacques Pickering envisage désormais de faire grandir sa société en ouvrant des bureaux dans les grandes capitales d'Asie du Sud-Est, comme il nous l'explique dans la vidéo de notre entretien.
L'analyse d'Antoine et Florent
Si l'achat de prestations de conseil financier est le lot de toutes les grandes entreprises occidentales, les grandes entreprises asiatiques (hors Japon) restent jusque-là très hésitantes, n'y voyant pas de réelle valeur ajoutée. Tout comme l'Europe a mis près de vingt ans de plus que les Etats-Unis à accepter le recours à de chères banques d'affaires ou boutiques M&A, l'Asie reste, relativement à son poids économique, en retard par rapport au monde occidental sur ce plan-là.
Pour autant, année après année, les choses changent, comme nous le confiait Jacques Pickering : « Le marché chinois commence tout juste à accepter le recours à des intermédiaires, surtout pour les grosses opérations ». Et en particulier, les clients asiatiques sont prêts à s'offrir un intermédiaire lorsqu'il s'agit d'acheter une société présente aux Etats-Unis ou en Europe, marchés lointains et moins bien compris : « Nous commençons à travailler depuis deux ans sur des dossiers où l'Est achète l'Ouest, mais c'est complètement nouveau ». Surtout, les grosses sociétés asiatiques ont profité de la crise prolongée en Europe pour faire des achats « soldés ».
Cependant, la tendance qui voit l'Asie passer du statut de vendeur à celui d'acheteur est une tendance lourde qui va bien au-delà de l'effet d'opportunité lié à la crise européenne. Pour preuve, alors que les sociétés asiatiques comptaient pour 13% (en volume) des achats transfrontaliers en 2005, elles en sont aujourd'hui à 25%, et devraient représenter plus de 30% des achats en 2020(1).