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Ce fut l'un des engagements les plus spectaculaires de François Hollande. Le nouveau président s'était engagé à "inverser la courbe du chômage" d'ici à la fin de l'année. Si l'on s'en tient aux chiffres, c'est donc fait : le nombre d'inscrits à Pôle emploi, en hausse depuis mai 2011, a fortement reculé en août, où 50 000 demandeurs d'emploi sans activité sont sortis des listes qui recensent désormais 3,23 millions de personnes. En considérant les demandeurs d'emploi ayant une activité réduite, on dénombre 62 700 inscrits de moins en métropole, soit un total de 4,78 millions de personnes, a annoncé leministère du Travail.
Pas un "retournement" (Sapin)
Pourtant la nouvelle du jour mérite d'être relativisée : même Michel Sapin a refusé mercredi d'évoquer un "retournement". Dans un communiqué, le ministre du Travail, Michel Sapin, a souligné que "les résultats d'un mois ne font pas un retournement" tout en maintenant son "objectif" d'une "inversion durable de la courbe du chômage à l'horizon de la fin de l'année".
La baisse observée en août, d'une ampleur inégalée depuis près de 13 ans pour la catégorie A (sans aucune activité), s'explique par la conjonction de deux phénomènes : d'un côté, une hausse des sorties des listes de Pôle emploi, de l'autre, une baisse des entrées. Parmi les motifs de sortie des listes, le ministère du Travail souligne une hausse "exceptionnelle" des "cessations d'inscriptions pour défaut d'actualisation". Cela signifie qu'un très grand nombre de personnes (77 500 de plus qu'en juillet, soit une hausse de 38,8 %) ont disparu des listes faute d'avoir informé Pôle emploi, comme elles y sont obligées, de l'évolution de leur situation. En clair, il n'est pas exclu qu'il s'agisse d'un "oubli" et qu'un certain nombre d'entre elles refassent leur apparition dès septembre. Quoi qu'il en soit, le ministère prend soin de préciser qu'"aucun incident dans le système d'information de Pôle emploi" ou "changement dans les modalités d'actualisation" "n'a pu être identifié pour expliquer cette hausse exceptionnelle".
Le chômage des jeunes en baisse
Deuxième phénomène, donc : en août, les nouvelles inscriptions à Pôle emploi ont fortement diminué (- 9,4 %). Les fins de missions d'intérim ont chuté de 9,5 %, les fins de CDD de 6,9 % et les licenciements économiques de 1,6 %. Août est aussi le quatrième mois consécutif de reflux chez les moins de 25 ans, ce qui fait dire à Michel Sapin que, pour les jeunes, "l'inversion de la courbe est déjà une réalité". Au total, en incluant les demandeurs d'emploi dispensés de recherche, 5,39 millions de personnes pointaient à Pôle emploi à la fin du mois dernier en métropole. Autre bémol, les demandeurs d'emploi inscrits depuis plus de 3 ans sont en hausse de 1 % et dépassent les 560 000.