E-ENCYCLOPEDIE-  -ETRAVE- 
 


                        Visiteurs depuis fin 2012
 


 
 -
    
 Copyright  W4N1B4                                        
                                                                                                                                                            1962 arrivée inaugurale du France à New-York  peint par Marie-Marin     
 

7 clés essentielles pour en finir avec le perfectionnisme toxique (1/2 et 2/2)

19/8/13


http://ceclair.fr/perfectionnisme-toxique-22

 

 

Ceci est ma contribution à l’Evénement inter-blogueurs A la Croisée des Blogsdu mois d’août, organisé par Régis du blog Moment Présent sur le thème "Eloge de l’imperfection”.

Perfectionniste

On considère habituellement le perfectionnisme comme un atout pour réussir ses études et mener une carrière prestigieuse. Ca paraît évident : si l’on veut avoir une chance de devenir un expert dans un domaine, mieux vaut être méticuleux et discipliné plutôt que brouillon et négligent.

Pourtant, lorsque ces valeurs sont poussées à l’extrême, le bon perfectionnisme laisse place au perfectionnisme toxique. On devient obsédé par la réussite. Chaque échec personnel, aussi mineur soit-il, est vécu comme un drame. On se sent obligé de tout contrôler, par peur de déplaire ou de courir un quelconque danger, même improbable.

Dans un précédent article sur le perfectionnisme, nous avions énuméré les différentes caractéristiques qui distinguent le bon perfectionnisme du perfectionnisme toxique. Aujourd’hui, nous irons un peu plus loin en explorant 7 clés essentielles pour éviter de tomber dans le piège du perfectionnisme toxique…

 

1. Apprenez la nuance

Les perfectionnistes vivent dans un monde binaire, où toute expérience se solde, soit par une réussite, soit par un échec cuisant. D’où une insatisfaction permanente.

Pour bien comprendre cette tendance, il faut remonter dans l’enfance. Les perfectionnistes ont souvent grandi dans un environnement hautement compétitif. Parfois ce sont les parents qui ont poussé leur enfant à obtenir des résultats toujours parfaits, sous peine de ne plus les aimer. Parfois c’est un entourage rude dans les différentes expériences qu’ils ont vécues qui les a poussés à toujours se donner à fond pour survivre à leur condition.

Pour illustrer cette intolérance à l’échec que la vie et les normes sociales nous font subir, le film "Happiness therapy" nous livre un message détonant. Le héros et l’héroïne du film doivent participer à une compétition de danse semi-professionnelle, alors qu’ils ne sont que des amateurs. Le challenge est d’autant plus risqué que le père du héros a misé une somme importante pour laquelle ils doivent obtenir un score minimum de 5 sur 10.

Après une représentation modeste, mais courageuse, les juges dévoilent enfin leur verdict, et un score de 5 sur 10 apparait sur l’écran ! Comme vous vous en doutez, toute la famille saute de joie ! D’où un effet extrêmement comique, étant donné qu’ils sont en dessous de tous les autres compétiteurs, qui les regardent d’un air médusé.

On le voit bien ici, l’important est qu’ils se sont donné un objectif atteignable pour leur niveau, et qu’ils l’ont réussi !

Souvent, dans notre quotidien, nous avons du mal à valider nos succès lorsqu’on se rend compte que d’autres personnes font mieux que nous. Au contraire, pourquoi ne pas vous inspirer de cet exemple pour célébrer un résultat imparfait à partir du moment où vous vous êtes bien battu et que vous avez donné le meilleur de vous-même ?

2. Allez à l’essentiel

Les perfectionnistes ont tendance à couper les cheveux en quatre, et à peaufiner le moindre détail insignifiant. Pour eux, c’est la seule manière d’obtenir un résultat acceptable. Rien que pour écrire un email basique, ils affinent la moindre tournure de phrase et mettent trois fois plus de temps que les autres à l’envoyer.

Afin de tout maîtriser, ils passent aussi beaucoup de temps à organiser, planifier et préparer avec minutie leurs tâches quotidiennes. Cela les soulage de savoir que tout imprévu est éliminé du champ des possibilités.

Pourtant, cette minutie a un prix. Car ils finissent par s’épuiser sur des tâches qui ne leur apportent que peu de valeur dans leur travail. A cause de cela, les résultats sont en dents de scie, certaines tâches étant très bien réalisées tandis que d’autres n’ont pas pu être achevées, faute de temps.

Pour éviter ce piège, cessez de rester tout le temps le nez dans les détails. Faites preuve d’esprit de synthèse en évaluant votre projet dans sa globalité, et demandez-vous : quel est le but de mes actions ?

Inspirez-vous du principe de Pareto : demandez-vous si ce que vous faites fait bien partie des 20% des tâches qui vous apportent 80% des résultats.

3. Soyez vous-même

Les perfectionnistes ont souvent un faible niveau d’estime de soi. Ils se sentent inférieurs aux autres, et à cause de cela, ils ont peur d’être rejetés parce qu’ils ne seraient pas aussi brillants que leur entourage.

Pour être à la hauteur, ils font donc tout leur possible pour paraître parfaits. Et cela est épuisant, car il faut une attention constante pour paraître plus brillant que l’on est réellement.

Vous vous souvenez de la fable de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf ? Comme dans cette fable, il est probable qu’un certain narcissisme inconscient donne aux perfectionnistes la volonté de paraître toujours plus performants.

Mais gare à la crevaison. La plus insignifiante des remarques est parfois suffisante pour provoquer un profond malaise chez les perfectionnistes. D’où, l’instabilité de leur estime de soi.

Or, les gens autour de vous n’ont pas forcément envie de vivre avec quelqu’un de parfait. La franchise et l’authenticité sont aussi des qualités. Une personne qui a du caractère et certaines faiblesses aura l’air plus naturelle qu’une personne qui ne veut montrer que ses atouts. Et cela permet de nouer des relations plus riches avec son entourage.

Même lors d’un entretien d’embauche, on ne vous demandera pas d’être parfait. Vous avez tout à fait le droit de ne pas tout savoir faire. Un candidat à l’allure "trop parfaite" peut même paraître suspect.

Au final, privilégier l’être sur le paraître s’avère nettement plus avantageux pour bâtir une estime de soi élevée.

 

 

7 clés essentielles pour en finir avec le perfectionnisme toxique (2/2)

 

Ceci est ma contribution à l’Evénement inter-blogueurs A la Croisée des Blogsdu mois d’août, organisé par Régis du blog Moment Présent sur le thème "Eloge de l’imperfection”.

L'obsession du perfectionnisme

De retour avec notre article sur le perfectionnisme toxique, voici les quatre clé restantes pour éviter de tomber dans le piège du perfectionnisme toxique  :

 

4. Placez la barre moins haut

Les perfectionnistes ont des ambitions tellement démesurées qu’ils ne les atteignent jamais, ou alors au prix de sacrifices démesurés. Rabaisser ses prétentions pour arriver à des objectifs de vie atteignables est pourtant essentiel.

Dans le livre Toujours mieux de Frédéric Fanget J’ai trouvé pour vous un parallèle très intéressant entre le perfectionnisme et le saut à la perche. Il faut savoir que lors des compétitions, les perchistes choisissent eux-même la hauteur à partir de laquelle ils vont s’élancer.

Ce choix est stratégique. En effet, un athlète trop ambitieux risque d’échouer au premier coup, ce qui lui donnera un score de zéro. A l’inverse, il ne s’agit pas non plus de choisir un objectif trop prudent, autrement, il se fatiguerait et risquererait d’être trop épuisé pour sauter une barre qu’il devrait normalement passer.

Comme pour le saut à la perche, il est important lorsqu’on se fixe un objectif, de bien se connaître pour évaluer le meilleur compromis entre performance et accessibilité.

Cette règle est non seulement valable pour un objectif donné, mais aussi pour la charge de travail globale. Beaucoup de perfectionnistes ont les yeux plus gros que le ventre : ils surestiment leur capacité de travail, et aboutissent à un emploi du temps surchargé.

Au final, ils se sentent débordé rien qu’à la vue de cette liste de tâches interminable, et accomplissent moins que s’ils avaient eu une charge de travail raisonnable. Il est donc important de remettre les pieds sur terre, et d’être patient dans l’accomplissement de ses tâches.

5. Osez vous faire plaisir

Comme ils se sentent contraints de réaliser toujours plus d’objectifs aussi grandioses les uns que les autres, les perfectionnistes ne prennent plus le temps de se faire plaisir.

Et c’est assez paradoxal : les perfectionnistes devraient être heureux de réaliser de belles performances, à force de travail et de détermination. Pourtant, ils restent toujours insatisfaits et convaincus que ce n’est pas suffisant.

Peut-être, me direz-vous que l’efficacité personnelle, qui est le thème de ce blog, est incompatible avec le plaisir puisqu’elle vise à atteindre la performance, et donc de sortir de notre confort habituel. Pourtant l’efficacité optimale ne s’obtient pas en poussant nos capacités physiques dans leurs derniers retranchements.

Ce mode de fonctionnement ne peut tenir qu’à court terme. Car à force de se donner à fond, nous tournons cette hargne et cette agressivité vers notre propre corps, d’où le déclenchement de maladies somatiques comme l’ulcère d’estomac ou l’eczéma. C’est ainsi que le corps se rebelle, implorant l’esprit pour qu’il s’arrête un moment de travailler.

Les perfectionnistes doivent donc réapprendre à tolérer l’inaction : redécouvrir le plaisir de la contemplation et de la satisfaction de soi dans l’instant présent. Pour cela, on se tournera vers certaines pratiques tournées vers le corps comme le yoga ou la méditation.

Ce sera aussi l’occasion de lâcher un moment cette obsession du contrôle dont font preuve les perfectionnistes pour retrouver la joie de l’improvisation et de la spontanéité.

6. Développez votre assertivité

A cause de leur complexe d’infériorité, l’assertivité est une capacité qui fait souvent défaut aux perfectionnistes. Qu’est-ce que l’assertivité ? Il s’agit de la capacité à s’affirmer et à défendre ses droits sans pour autant nuire aux autres.

Le scénario classique est le surmenage de l’employé qui ne sait pas dire non aux demandes exagérées de ses collègues et supérieurs hiérarchiques. Guidé par la soif de reconnaissance, le perfectionniste préfèrera se surcharger de travail plutôt que de refuser.

Pour réussir à dire non, plusieurs méthodes existent. Par exemple la technique du disque rayé consiste à dire non clairement et avec persévérance, ce qui suffit en général pour repousser une demande trop insistante.

Vous pouvez aussi reformuler avec empathie les demandes de votre interlocuteur (je comprends que tu sois en retard, et que le client est pressé …), sans pour autant céder.

A l’inverse, ne vous privez pas de demander de l’aide. Les perfectionnistes ont souvent du mal à demander de l’aide car ils ont peur que cela trahisse une faiblesse de leur part et que cela les dévalorise. Poutant, il est naïf de croire que l’on peut toujours se débrouiller tout seul. Et même si vous êtes capables de résoudre le problème, réfléchir à deux est souvent plus efficace.

Moi-même, qui suis responsable d’une équipe de développeurs informatiques, je n’hésite pas à demander que l’on me prête main forte lorsque je suis bloqué sur un problème. Vous verrez que dans certains cas, cela peut vous épargner des heures de travail, sans pour autant accaparer le temps de votre entourage.

7. Apprenez à mieux vivre vos erreurs

Enfin, les perfectionnistes ont beaucoup de mal à tolérer leurs erreurs, qu’ils ruminent parfois pendant des jours, allant même jusqu’à les traumatiser durablement. Il s’agit là encore d’un problème de nuance.

Il y a certes des métiers où l’erreur est dramatique. Lorsqu’un chirurgien opère à coeur ouvert, la moindre négligence se paye très cher. De même pour certains secteurs de pointe comme les chaines d’assemblage d’automobile par exemple.

Pourtant les perfectionnistes attachent beaucoup trop d’importance à certaines situations anodines qu’ils perçoivent comme des échecs cuisants. Par exemple lorsque vous butez sur une pierre dans la rue, est-ce que vous regardez anxieusement autours de vous pour voir si quelqu’un vous a vu ? Ou est-ce que vous continuez tranquillement votre chemin sans vous soucier du regard des autres ?

Cette intolérance à l’imperfection peut aussi provoquer de véritables paralysies. C’est le cas du fameux syndrome de la page blanche, où l’on n’arrive pas à commencer une oeuvre, parce qu’on se sent obligé d’écrire d’emblée la version finale. A l’oral, cela peut aussi se traduire par des hésitations intempestives ou même le béguaiement.

Il s’agit alors de recadrer l’interprétation que nous faisons de nos erreurs, afin de mieux évaluer si elles valent vraiment la charge émotionnelle que l’on y attache.

Tout comme on soigne les allergies, vous pouvez vous désensibiliser aux erreurs en vous exposant plus graduellement à des situations qui vous semblent actuellement intolérables, comme par exemple laisser une faute d’orthographe dans un email, ou vous habiller de manière plus détendue.

Vous pouvez aussi vous mettre peu à peu dans des situations pour lesquelles vous ne vous êtes pas ou peu préparé. Par exemple, pratiquer l’improvisation théâtrale ou le freewriting peur vous aider à mieux tolérer votre imperfection et à vous relaxer dans des situations où le degré d’incertitude augmente.

J’espère que vous avez apprécié ces quelques clés pour éviter les mauvais côtés du perfectionnisme. Je vous propose de partager votre expérience du perfectionnisme dans les commentaires de cet article…

 



Mots-clefs :

Articles similaires (en théorie) :
Perfectionnisme toxique / perfectionnisme constructif : comment faire la différence ?

Dopez votre autodiscipline en adoptant des règles personnelles solides
Célébrer l’imperfection
Maîtrisez vos dépenses de temps avec le budget temps


Mots-clefs :

Articles similaires (en théorie) :


12 astuces pratiques pour en finir avec vos tâches difficiles
Il y a un an sur C’éclair! – février 2010
Il y a un an sur C’éclair! – mars 2008

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégorie

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !



Créer un site
Créer un site