Vu d'en haut
Derrière la cruauté du paradoxe, une leçon de management par un serial entrepreneur, auteur avec Capucine Graby de « Grandeurs et misères des stars du Net »
Marc Simoncini, entrepreneur & auteur avec Capucine Graby de “Grandeurs et misères des stars du Net”
La nouvelle économie se nourrit de rebonds. Ceux des entrepreneurs dont le moteur est l’envie de faire bouger les choses. Rapidement. Cette rapidité obligée d’exécution impose le risque, donc l’échec. En connaisseur expérimenté de ce type de parcours – deux superbes réussites, autant d’échecs -, Marc Simoncini analyse avec la journaliste Capucine Graby* ces trajectoires des “stars du Net” pour finalement identifier la discrète cause de leur réussite : un échec transformé en puissant levier de revanche, tant est mal considéré par l’environnement économique ce faux pas.
Cette rançon payée à l’adversité. En contrepoint des success stories sucrées jusqu’à l’écoeurement des années 80 et passées de mode, ces “échecs stories” campées comme des rites initiatiques ouvrent sur une nouvelle ère. Sans doute aussi une autre façon de manager, un autre rapport à l’argent, surtout une micro-économie émergente autant que différente. Histoire d’une génération dont les défaites sont les constituants indispensables des victoires à venir mais surtout qui sait transformer les spasmes de la crise en opportunité, l’adversité apparente en tremplin pour de nouvelles aventures.
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Capucine Graby : Lors d’une émission de télévision sur iTélé, nous avions mis en évidence ce thème du livre : l’échec comme moteur de l’action, comme élément décisif d’un entrepreneur actuel. Primo, ceux de Marc, analysés puis surmontés, pour s’intéresser ensuite aux aventures vécues par les principaux entrepreneurs du Net. Nous les avons analysées pour découvrir que les causes des plus belles réussites mettaient en évidence, parfois de façon inavouée, à l’origine, un échec. Certes, il n’y a jamais d’aveux spontanés ! Il a donc fallu les rencontrer les uns après les autres, gratter un peu le vernis pour se rendre compte que souvent, un échec avait été un ressort salutaire pour la réussite qui a suivi.
Comme Pierre Kosciusko-Morizet ayant connu un petit échec dont nous lui avons fait prendre conscience avant de créer PriceMinister. Même s’il en a tiré des leçons pour recommencer dans d’autres contextes. Du coup, ça lui a donné la “niaque” car il voulait absolument être entrepreneur. Or il avait échoué en France ; il est donc parti aux Etats-Unis pour ensuite copier “half.com” – vente à moitié prix de produits d’occasion. Il a senti qu’il y avait une opportunité en France et qu’il fallait aller très vite. Il savait très bien que leur valeur ajoutée, c’est la rapidité. Il nous a raconté qu’il avait eu l’idée un soir, en regardant Internet, et qu’aussitôt, il avait lâché son appartement, quitté son boulot.Il n’en a parlé à personne, il fallait aller vraiment vite !
L’échec, considéré outre-Atlantique, dénoncé en France
Marc Simoncini : Dans notre livre nous avons développé une première partie un peu sociologique sur l’échec, démontrant qu’effectivement, dans les sociétés américaine ou même japonaise, il faut avoir échoué pour être capable de réussir. L’échec y est reconnu, légitimé. D’ailleurs, leurs cabinets de recrutement sont très friands de parcours semés d’embûches. Bill Gates prend l’échec comme un cadeau et le patron de Procter dit célébrer ses échecs. Discours que l’on entend très peu en France où, a contrario, il faut que le parcours soit le plus lisse possible. Et où les entrepreneurs ayant trébuché se retrouvent rapidement au ban de l’infamie. Certains estiment scandaleux de se retrouver dans un fichier ! Personnellement, j’ai réussi, et pourtant je suis dans le fichier des faillites de la Banque de France !
Or, il n’y a pas un entrepreneur ayant réussi qui ne se trouve dans le fichier des faillites de la Banque de France ! Il faut donc payer cher l’échec, puisqu’il y a une sanction, une prime d’hostilité… Il y a le traumatisme du tribunal, il faut passer devant le procureur ! C’est compliqué à vivre. Il se trouve que j’ai été “blanchi”, on m’a dit : “vous pouvez recommencer”, mais on aurait très bien pu m’interdire de remonter une boîte durant 10 ans. Aussi la peur de se replanter est-elle traumatisante et la deuxième fois, on fait beaucoup plus attention ! Parce qu’on saute sans parachute. Le premier, on ne sait pas à quoi on s’attend. Le deuxième, on sait…
C.G. : Certains ont raconté des histoires et faits qu’ils ne voulaient plus retrouver dans le livre après, se disant : “cela va devenir public, cela peut me porter préjudice” On a eu pas mal de retours d’entrepreneurs disant que ça leur avait donné une bouffée d’oxygène… en leur permettant vraiment de comprendre ce qui s’était passé. D’autres se disaient : les plus grands se sont plantés, moi aussi, je peux y aller…
M.S. : Qu’est-ce que ça fait du bien de parler de ses échecs car parler de ses réussites est un cauchemar. Je ne sais même pas s’ils auraient accepté ces entretiens pour parler de leur réussite. Probablement, non. Une success story, c’est arrogant… Humainement, un cauchemar. C’est vraiment générationnel. Pour les entrepreneurs des années 80, c’était le succès, la réussite, les bagnoles, etc. Avez-vous vu un patron de la nouvelle économie ayant cigares et yacht, évoluant dans le port de Marseille ? C’est la génération d’avant, les Bolloré, les Pinault, les Arnault. Les entrepreneurs de l’Internet n’ont pas de vignobles.
La roche Tarpéienne
C.G. : Parmi les chutes les plus retentissantes des entrepreneurs du Net, la plus intéressante est sans doute celle de Denys Chalumeau qui devait vendre Promo-vacances le 10 septembre 2001. La banque d’affaires avait trouvé un ou deux repreneurs à des sommes astronomiques, 200 millions d’euros. Il était alors riche sur le papier et se dirigeait pour signer ce deal ferme.Il appelle son associé : “Tu peux sortir le champagne.” Au volant de son Espace, machinalement, il tourne le bouton de son autoradio et entend, de façon lancinante, les annonces sur le drame des twin towers ! Et là, immédiatement, il comprend que c’est fini. Réalisant que le tourisme mondial va s’effondrer. Soudain le superbe rêve vire au cauchemar. Tout s’est arrêté d’un coup : en un mois, lui qui n’avait plus de trésorerie se retrouve avec des salaires à régler. Il entre au tribunal de commerce, couvert de honte. Ruiné, il est obligé de céder la propriété familiale de Saint-Malo.
En fait, Denys n’avait jamais vraiment réussi à faire sortir cet échec et ce livre a été une forme d’exutoire, de thérapie. Du coup, maintenant, il le vit super bien. Il est vrai qu’entre-temps, il a transformé la situation catastrophique – personnelle, psychologique et professionnelle – en levier pour rebondir et finalement le porter vers le succès avec la vente du site “Se Loger” pour 650 millions d’euros dix ans plus tard !
Le danger de l’affect
M.S. : Il était très affecté par les amis qu’il avait mis dans cette galère. Dans les start-up, on devient pote avec les gens avec qui on bosse, donc très proches. Ce ne sont pas des salariés mais des copains. Et quand vous entraînez vos copains dans un truc que vous n’avez pas prévu… Du coup, il a vécu le choc de l’échec plus le choc émotionnel en mettant tous ses copains dans une situation délicate. Sa principale erreur ? construire cette boîte avec autant d’investissement affectif. Cela ne peut pas marcher. Vous avez un problème, du jour au lendemain vous devez licencier 50 personnes.
Si c’est 50 copains, vous vivrez un drame ! Il faut savoir prendre du recul. Dans la première boîte que j’avais, on était tous potes puis quand j’ai créé Meetic, j’étais seulement ami avec les trois, quatre managers. Quand j’ai vendu Meetic, je suis parti du jour au lendemain. Sans affect. Aujourd’hui, nous sommes seulement quatre dans Jaïna. Je crois que nous sommes copains. Je veux uniquement des relations professionnelles, mais c’est beaucoup moins rigolo.
La vitesse imposée par le numérique
M.S. : Dans le numérique, un entrepreneur va tellement vite qu’il fait tout en courant. Comment voulez-vous sauter à toute vitesse sans rater deux, trois marches ? Impossible. Trébucher est inéluctable dans ce type d’exercice. Certes, il y a des univers où l’on va tellement doucement que finalement, entre deux pas, la probabilité de tomber est très faible. Ensuite, il y a des gens qui secouent des tapis pendant qu’on avance. La crise, les fournisseurs, les clients, l’environnement… Un seul nous a avoué ne pas avoir connu d’échec, Jacques-Antoine Granjon, qui dit n’avoir vécu que des erreurs, pour le moment. C’est pourtant le plus stressé sur l’éventualité de l’échec avec cette obsession : la roche Tarpéienne est si proche du Capitole. Il sait que cela peut arriver inopinément et très rapidement.
Dans le numérique, après la bulle des années 2000, tant d’entrepreneurs sont devenus des patrons de jeunes start-up. L’opinion se disait : “Ils créent des boîtes et se plantent.” Désolé mais finalement, ce sont bien des patrons ! Toute une génération s’étant plantée en 2000, du coup, l’échec est devenu normal. On s’est dit “ce n’est pas grave”. On ne parlait plus de faillite, d’ailleurs on n’entend plus ce mot-là depuis des décennies. Ce n’était plus infamant, ces échecs étaient virtuels. Des centaines de boîtes ont bel et bien explosé mais il n’y avait pas de plans sociaux, pas des gens qui brûlaient des pneus. Cela a été moins traumatisant que ce que l’on vit maintenant.
A l’origine de toutes ces créations d’entreprise, on trouve toujours un moteur puissant, une vraie envie que vous donnent de nouveaux projets, la participation à une aventure. Quand vous investissez dans le projet d’un jeune, vous êtes dedans. C’est un jeu. Regardez donc la facilité – tout est relatif – avec laquelle ces entrepreneurs ont construit leur succès, par rapport aux générations précédentes : il en fallait deux pour construire une usine qui vaut aujourd’hui un dixième de ce que vaut PriceMinister. Cela a été très facile de créer Meetic il y a 10 ans. Donc, nous avons un détachement beaucoup plus affirmé du fait de cette facilité. Si on avait travaillé 40 ans dans une boîte, je ne suis pas sûr que l’on distribuerait si facilement l’argent gagné.
Notre chance : la crise va être terrible
M.S. : Depuis, les conditions se sont singulièrement durcies. Notre seule chance ? La crise va être terrible. Donc, les opportunités vont être énormes et les succès de demain vont naître sur les ruines d’aujourd’hui. Plus il y aura de ruines, plus il y aura de chances. Tout cela s’écroule doucement. Il faut pousser l’édifice maintenant puisque ce n’est plus possible.
Nous sommes des créateurs de richesse dans un système où il y a d’énormes problèmes. Petit à petit, cela change mais il faudrait que cela change beaucoup plus vite car la crise est terrible, donc il faut que la prise de conscience soit beaucoup plus rapide, qu’il y ait un électrochoc.
Les vraies faillites ? On va les voir désormais avec des risques d’échec plus grands. Pour un entrepreneur, l’échelle des risques est sensiblement plus vaste. Surtout ceux qui vivent encore avec le modèle de l’économie d’hier… Cela va devenir très compliqué pour eux. Alors que certains, en période de crise, montent des projets adaptés aux circonstances, sur un univers stable puisqu’ils savent que la crise est là, comme le chômage, que la consommation n’est plus là, et qu’il faut donc concevoir un projet résistant à cet environnement. Cela devient en revanche compliqué pour ceux qui gèrent des business depuis 15 ans et se retrouvent dans la crise. Comme la Fnac. Quand un pure-player du type LDLC qui vend des ordinateurs sur Internet crée des boutiques, il les vend au prix Internet. La Fnac fait exactement l’inverse ! Le premier peut y arriver, pas le second. Donc, les vrais enjeux aujourd’hui vont se jouer entre les acteurs de l’économie traditionnelle et ceux de la nouvelle.
Le nouvel entrepreneur
Les nouveaux intègrent les potentialités des high tech, tout ce qui est facteur de changement… et surtout tous les nouveaux paradigmes de consommation, d’échange, de partage. Les anciens business models sont complexes, les nouveaux, si simples. Ainsi, vous avez des loueurs de voitures du type Avis, Europcar, énormes entreprises valant des centaines de millions d’euros, et avec 50 000 € de nouveaux entrepreneurs montent des systèmes de location utilisant les voitures des particuliers et deviennent brutalement, avec 5 000 ou 10 000 voitures à louer, plus importants qu’Europcar. Les modèles des anciennes économies vont avoir beaucoup de mal à résister. Il va y avoir un effet domino, ça tombe un par un puis puis tout d’un coup !
Créateurs kamikazes
J’ai eu la chance de créer deux entreprises, démarrées durant des années de crise terribles, 1989 et 2000. Donc je suis l’exemple statistique, je sais qu’on peut créer des succès pendant des périodes de crise. Ceux qui créent en ce moment sont un peu des kamikazes ! Des fous de la création d’entreprise, des gamins qui voient des opportunités partout. A leur échelle, ils voient comment ils consomment, vivent, regardent ce qu’on leur propose. Et constatent chaque jour que ce qu’on leur propose n’est pas ce dont ils ont besoin. Donc, ils réagissent : “Il y a une opportunité.”
Si vous me vendez des voitures avec d’énormes moteurs, alors que je veux en louer une quand j’en ai besoin, l’offre est déconnectée de la demande. Qui la connaît le mieux ? Pas ceux qui sont à la tête des entreprises, ce sont les jeunes. Ils voient comment ils veulent vivre. Ensuite, quand on a une bonne idée et qu’on sait la vendre, alors il est facile de trouver de l’argent. Certes il y en a beaucoup qui frappent à la porte avec des idées.
Après avoir expliqué que j’allais financer 25 projets de jeunes de moins de 25 ans, j’ai donné un mois pour recevoir les dossiers, j’en ai reçu 500. Ensuite, il faut trier parmi beaucoup de candidats ayant compris qu’ils n’avaient pas le choix. Ils n’ont pas de boulot, donc, autant qu’ils ouvrent leur boîte !
Carence d’entrepreneurs au féminin
C.G. : Bien qu’ayant beaucoup cherché, nous avons eu beaucoup de mal à trouver des profils d’entrepreneurs féminins avec ce type de parcours. Du coup, nous avons fait un chapitre sur : Pourquoi les femmes sont si peu présentes sur le Net ? En fait, on se rend compte qu’elles sont bien là mais qu’elles ont du mal à passer un certain stade. Sur la ligne de départ, c’est à peu près la parité : il y a autant de créations d’entreprises femmes qu’hommes sur le Net mais ensuite, elles se limitent car elles sont moins sûres d’elles et n’aiment pas prendre de risques.
M.S. : Il faut un petit grain de folie qu’elles n’ont pas. Il y en a même qui se tirent une balle dans le pied avant même que soit lancé leur projet, avec cette névrose de l’échec qui concerne les femmes, pas les hommes. Elles ont peur et n’ont pas confiance en elles, alors qu’elles devraient ! Elles ont ce petit truc qui fait qu’au dernier moment, elles freinent toujours plus tôt que les garçons dans un virage. Donc, ces derniers passeront toujours plus vite.
A l’opposé, je suis archi-convaincu que les grandes entreprises auraient infiniment moins de problèmes si elles étaient gouvernées par des femmes. Moralité : il faudrait que les hommes lancent les entreprises puis que les femmes les dirigent. Ce n’est pas le cas. Dommage. Les entreprises seraient infiniment mieux gérées car il y a un moment où elles ne doivent plus prendre de risques. D’ailleurs, il y avait énormément de femmes chez Meetic où très vite, elles se sont imposées. Le DG était un homme, mais tout le staff était composé de filles. Elles sont sans doute plus dans la réflexion, ont davantage les pieds sur terre et prennent moins de risques. Et l’investisseur que je suis les interroge souvent : “Mais qu’est-ce que tu fais, pourquoi vas-tu si doucement ?”
L’échec est subjectif
L’échec ne me fait pas peur. Mais alors, pas du tout ! D’abord, parce que le succès n’ est pas un moteur. J’en ai connu deux mais je relativise tout. L’échec dépend du moment où vous prenez la photo. Cela veut dire quoi, le succès ? Aujourd’hui, c’en est un, demain, c’est l’échec, après-demain, un succès. Et pour tous les entrepreneurs évoqués dans ce livre, c’est pareil. J’ai vendu Meetic une fortune, c’est un succès. Un an après, j’ai perdu l’argent, c’est un échec. Alors, un succès ou un échec ? Un succès certes parce que j’ai bien vendu, un échec parce que j’ai perdu, mais c’est un super succès parce que cela m’a obligé à rebondir.
Nous gérons actuellement 33 start-up pour lesquelles nous faisons du capital amorçage avec des investissements de 300 000 € pour les plus petits à 5 à 7 millions pour les plus gros. Pour l’instant, nous travaillons sur une trentaine de nouvelles entreprises, quasiment toutes dans l’Internet sauf trois exceptions, qui sont des rachats ou des réinvestissements, comme cette structure industrielle du côté de la Meuse, l’activité de lunettes, et une boîte d’électronique grand public. J’ai 17 millions d’euros et je suis encore jeune, donc je peux tenir 17 ans. En théorie, nous allons commencer à sortir des premières entreprises six ans après avoir commencé à les financer, donc dans deux, trois ans, mais nous ne fonctionnons pas comme un fonds.
On ne s’est pas donné des dates de fin. C’est mon métier pour toujours maintenant, donc, je les vendrai… quand je les vendrai. Sauf si un jour, je vends tout. De toute façon, dans 5, 6 ans, vendre des boîtes en France va être vraiment compliqué ; je me dis que je vais peut-être financer des boîtes en euros et les revendre en francs. On ne sait pas du tout où l’on va. Je peux le faire car je n’ai pas besoin de cela pour vivre. Si aujourd’hui, j’avais absolument besoin de l’argent que je mets dans ces boîtes, je ne ferais jamais ce métier, il y a trop d’échecs, il est trop compliqué.
Casser le marché de l’optique
Pour l’instant, je vends une lentille sur dix en France, ce n’est déjà pas mal ! Ce qui va faire de nous le plus important vendeur en France. On a tout le temps que je veux. Sensee ne vend pas de lunettes car on n’a pas commencé ! Pour l’instant, mon objectif est de casser le marché de l’optique, pas de vendre des lunettes. Mon succès actuel est dans les 400 articles consacrés à notre activité, pas dans les paires de lunettes que je ne vends pas, ce n’est pas le sujet puisque aujourd’hui, on ne nous livre ni verres, ni montures. Pour vendre des objets, il faut pouvoir les acheter ! Mon combat n’est pas de les vendre mais de les acheter. C’est un formidable succès car dans l’imagerie collective, les opticiens sont des voleurs. Mon projet – vendre des lunettes – va durer 10 ans, donc quand on aura réussi, Afflelou ne sera plus là. C’est un vrai sujet de santé publique, régulé, puisque l’Etat est partie prenante.
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