
«J’ai toujours rêvé de travailler chez Virgin.» Cette phrase, Benoît M., alors étudiant en école de commerce, aurait aimé pouvoir la rattraper au vol. Lâchée au beau milieu d’un entretien pour un stage estival chez… Sony, c’était la gaffe fatale. La spontanéité a son charme ? Oui, mais elle peut aussi coûter cher lors d’un face-à-face avec un recruteur. Pour ne pas ruiner bêtement vos chances, voici un tour d’horizon de ce qu’il ne faut surtout pas dire ou faire.
1. Se montrer arrogant
La publicité est un exercice difficile, surtout lorsqu’il s’agit de se promouvoir soi-même. Comment, en effet, vanter ses propres mérites sans passer pour un présomptueux, un mythomane ou un dominateur incapable de travailler en équipe et d’accepter la critique ? Tout est une question de dosage et de vocabulaire. Ainsi, pour vous mettre en avant sans donner l’impression de faire du rentre-dedans, évitez d’abuser du «je» ou du «moi je». «Gardez-vous notamment d’annoncer : “J’ai augmenté le chiffre d’affaires de 10% en deux ans”, prévient Henry de Montebello, chasseur de têtes pour Russel Reynolds. Un recruteur sait bien qu’on ne réussit jamais seul ce genre d’exploit. Je recommande plutôt de dire “nous” ou “mon équipe”.» Adaptez-vous aussi à la culture de l’entreprise. «Dans certaines PME et PMI familiales, l’humilité est une qualité particulièrement appréciée», rappelle Hugues de La Roulière, chasseur de têtes associé du cabinet nantais ABC for Value.
2. Paraître désespéré
Vous détestez qu’un vendeur vous harponne à l’entrée d’un magasin ? Dites-vous que pour votre recruteur, c’est pareil. Votre capital séduction augmentera à ses yeux si vous savez distiller habilement l’impression que vous n’êtes pas aux abois. Evitez les phrases du type : «Je suis prêt à tout pour travailler chez vous» ou «Quelle que soit votre proposition, je l’accepte.» Et prenez le temps de poser les bon nes questions avant de donner un accord de principe : votre interlocuteur y verra une preuve de votre maturité. «Votre objectif est de nouer une relation avec lui, indique Thierry Chavel, coach chez Alter & Coach. Il faut avant tout qu’il passe un bon moment avec vous.»
3. Se plaindre d’une surcharge de travail dans son ancien job
A la question «Pourquoi avez-vous quitté votre précédent poste?», ne répondez surtout pas «Je travaillais trop». C’est le plus sûr moyen d’éveiller la méfiance du recruteur : il vous suspectera d’être un paresseux qui compte ses heures et trouve toujours une excuse pour laisser un dossier en plan. Si vous avez réellement souffert d’une surcharge de travail, n’en parlez pas à ce stade. Vous aurez tout le loisir, une fois embauché, de raconter votre vie à votre nouveau boss. Et si vous devez absolument évoquer cet aspect de votre passé professionnel, rattrapez aussitôt le coup en ajoutant que vous avez gagné en productivité, en rapidité et en organisation.
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