Travailler à l’étranger : les entreprises qui aiment les Français

Ce chiffre-là préoccupe, sans doute à tort, nos décideurs. Selon une récente étude de la chambre de commerce de Paris, le nombre de Français partis travailler à l’étranger a progressé de 3% par an ces dix dernières années (lire à ce sujet : Expatriation : les pays qui ont besoin de vos compétences ). Et parmi les jeunes diplômés, 27% estiment aujourd’hui que leur avenir professionnel se trouve hors de nos frontières. Loin d’une fuite des cerveaux – les Anglais sont trois fois plus nombreux à prendre le large – cette évolution montre surtout que la mondialisation est perçue comme une opportunité par beaucoup. Ça tombe bien, les fleurons mondiaux du business, d’Audi à Apple, apprécient les CV made in France. Avis aux candidats, voici les pistes à suivre pour travailler dans ces entreprises mythiques.
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L’industrie automobile allemande tourne avec nos ingénieurs
Les amateurs de belles mécaniques s’en réjouiront. Comme toute l’industrie outre-Rhin, les constructeurs automobiles allemands sont confrontés à une pénurie d’ingénieurs. «Le pays n’en forme que 50.000 par an, alors que les besoins globaux dépassent les 80 000», analyse Dominique Cherpin, du centre d’affaires La Villafrance, à Cologne. Du coup, de BMW à Mercedes en passant par Audi, Volkswagen ou Porsche, on ne compte plus les étrangers présents dans les bureaux d’études de ces grandes marques, mais aussi chez leurs principaux équipementiers, comme Bosch ou Continental. Et les Français sont appréciés, en raison du haut niveau de nos écoles scientifiques. Nul besoin de sortir des tout meilleurs établissements. Nos voisins cherchent d’abord des compétences pointues, par exemple en génie mécanique et électronique (70% des embauches sont constituées de profils techniques).


Partout, la priorité est donnée aux jeunes diplômés ayant choisi de faire leur stage de fin d’école dans l’entreprise visée. Les candidats doivent postuler sur le site RH en n’hésitant pas à multiplier les documents (notes et attestations des enseignants, premières références professionnelles…). Puis il faudra passer un à deux entretiens téléphoniques en anglais ou en allemand, suivi d’un déplacement sur place généralement remboursé. Naturellement, les germanisants seront favorisés, tout comme ceux affichant un cursus scolaire franco-allemand. «Mais le cas contraire n’est pas rédhibitoire, assure Jean-Michel Juchet, directeur des affaires publiques chez BMW. L’important est de montrer son envie de s’installer durablement en Allemagne.»
Autre piste intéressante pour intégrer ces prestigieuses maisons : se faire embaucher par des sociétés d’ingénierie auxquelles les constructeurs font appel en sous-traitance. Il en existe des dizaines, comme MBtech, IndustrieHansa ou encore Ingenics, qui envoient leurs experts travailler dans les locaux des industriels. Une position idéale pour se faire connaître et être informé si un poste se libère. Côté rémunération, il faut s’attendre à une hausse de 5% en moyenne par rapport à un poste équivalent en France. Quant au rythme de travail, s’il est intense, on pratique peu les heures sup comme chez nous, la badgeuse étant même de rigueur en début de carrière ! Travailler tard le soir est un signe de mauvaise organisation, pas de professionnalisme…
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