Après une présence très remarquée au CES à Las Vegas en janvier, l’équipementier français Valeopoursuit sa plongée dans le monde des "consumer electronics" et ouvre un centre de veille en Californie, au pays d’Apple et Google.
Historiquement installé à Détroit, le centre névralgique de l’automobile aux Etats-Unis se déplace de plus en plus au Sud, dans la Silicon Valley. A l’image de Fordet sur les terres de Tesla, Valeo a décidé d’installer une petite équipe à Palo Alto, en Californie. "Le centre ouvrira dans quelques semaines, avec quatre à cinq personnes au début", explique Marc Vrecko, directeur du pôle Confort et Assistance à la conduite de l’équipementier.
"Valeo veut s’installer au cœur d’un éco-système, étudier ce que les entreprises du secteur consumer electronics peuvent apporter à l’automobile", précise Guillaume Devauchelle, directeur de l’Innovation et du développement scientifique chez Valeo. L’équipe d’ingénieurs de Palo Alto aura principalement un rôle de veille, en participant à des incubateurs de start-up ou en approchant des entreprises innovantes. "Nous pourrons ensuite nouer des partenariats, grâce à cet accès rapide dans le domaine", poursuit Guillaume Devauchelle.
BIENTÔT DES CAMÉRAS DE RECUL AUX ETATS-UNIS
La stratégie de Valeo est de devenir un acteur incontournable de la connectivité des véhicules. "Notre objectif est d’arriver à la voiture autonome, nous travaillons aussi sur la voiture connectée, car l’un ne va pas sans l’autre, analyse Marc Vrecko. Voitures autonome et connectée demandent en plus des interfaces homme-machine beaucoup plus intuitives". L’équipementier s’appuie pour cela sur sa division Confort et Assistance à la conduite. Elle se concentre sur trois grands domaines qui recoupent de plus en plus les savoir-faire du numérique : le parking automatique et plus largement la sécurité active, les systèmes d'interface homme-machine et les systèmes de connectivité. En 2013, cette division a réalisé un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros et est devenue la plus profitable du groupe, notamment grâce à la production de caméras et de capteurs.
Ce succès ne devrait pas se démentir, avec l’ouverture permanente de nouveaux marchés. Dernier en date : la NHTSA, le département américain de la sécurité routière, a annoncé début avril que les caméras de recul seront obligatoires sur tous les véhicules neufs vendus aux Etats-Unis à partir de 2018. Cette décision vise notamment à limiter les blessures sur les enfants. Plusieurs centaines sont touchés chaque année par la voiture de leurs parents lors de manœuvres.
Pauline Ducamp