On peut adhérer à un principe tout en étant prudent sur ses conséquences. C’est ce que montre le sondage réalisé par l’institut CSA pour « Les Echos » et l’Institut Montaigne sur le pacte de responsabilité et les contreparties en termes d’emplois demandées par le chef de l’Etat aux entreprises.
Si 69 % des Français approuvent les baisses de charges promises par François Hollande, comme l’indiquait notre dernière enquête du 10 janvier , ils sont 89 % à douter qu’il y ait des centaines de milliers d’emplois à la clef, du moins dans le court terme. « Les personnes interrogées savent que la capacité à créer des emplois est liée avant tout au niveau d’activité de l’entreprise, et pas à son niveau de charges, interprète Yves-Marie Cann, directeur chargé de l’opinion de l’institut CSA. La forte proportion de réponses négatives révèle ainsi la relative clairvoyance des Français sur le sujet. » Une vision partagée par le patronat, qui ne cesse de répéter que l’emploi n’est qu’une conséquence à moyen terme de la baisse des charges, et qu’il n’est pas pensable pour les entreprises de s’engager sur des objectifs chiffrés de recrutements.
« Ce chiffre de 89 % traduit aussi une forme de prudence par rapport aux effets d’annonce. Fonctionner sur des annonces est le grand travers des politiques, de l’ancienne majorité comme de la nouvelle, or les Français veulent maintenant des éléments tangibles, du concret », analyse Yves-Marie Cann.
Sur ces 89 %, 43 % jugent qu’il sera « très difficile » de créer des centaines de milliers d’emplois. Une proportion qui s’accroît avec l’âge (54 % des plus de 65 ans partagent ce fort scepticisme contre 25 % des jeunes) et selon l’appartenance politique. Chez les sympathisants de gauche, la création massive d’emplois est jugée « très difficile » par 30 % des sondés. ce taux monte à 48 % parmi les sympathisants de droite et à 58 % chez ceux du Front national.
A VOIR AUSSI :
VIDEO L’analyse dYves-Marie Cann
POUR EN SAVOIR PLUS :
DOCUMENT L’intégralité des résultats du sondage