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"Il faut regarder le gaz de schiste de manière objective",

4/2/14

L'actualité industrielle en ligne - INFO24/7 L'Usine Nouvelle



 

"Il faut regarder le gaz de schiste de manière objective", selon Wilfred Muskens

Par  - Publié le 
Gaz de schiste 
© D.R.

  Wilfred Muskens est ministre du Commerce extérieur de l’Etat américain de Pennsylvanie. Riche d’une histoire industrielle forte, la Pennsylvanie connaît une nouvelle croissance avec l’exploitation du gaz de schiste. De passage en France, le ministre vient faire valoir les exportations de son pays et cherche à attirer des investisseurs étrangers. Avec 450 entreprises tricolores installées, la France est le 5ème investisseur dans l’Etat est-américain après le Japon, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada.

L'Usine Nouvelle - Quel est l’impact du gaz de schiste en Pennsylvanie ?

Wilfred Muskens - La Pennsylvanie a toujours été axée sur l’énergie, historiquement avec le charbon. Dans les années 1970 et 1980, l’Etat a connu une période difficile et un fort chômage à cause de fermetures d’usines, notamment dans l'aciérie. Il a fallu se réinventer à partir de nouvelles technologies dans le secteur des matériaux, des logiciels, des sciences de la vie… Ce qui a été possible grâce à nos grandes universités comme Carnegie Mellon University.

 

Depuis 6 ans, nous connaissons une véritable révolution énergétique avec un très fort impact économique. Nous avons coutume de dire que nous sommes l’Arabie saoudite du gaz naturel. Le gaz de schiste nous donne un fort avantage concurrentiel et est très attractif pour les industries de la chimie, de la plasturgie, des engrais. L’impact direct lié à de nouveaux investissements dans ce secteur ou à des créations d’entreprises est estimé à 15 milliards de dollars. Les coûts de l’énergie ont diminué de 40 % pour les grands consommateurs. Et nous n’en sommes qu’au début…

Ne craignez-vous pas de graves conséquences environnementales, avec plus de 1 300 puits non conventionnels forés uniquement en 2013 ?

Il faut regarder le gaz de schiste de manière objective et le comparer aux autres sources d’énergie. L’impact d’un accident nucléaire est beaucoup plus important. La Pennsylvanie en sait quelque chose avec l’accident de Three Mile Island en 1979. Et le gaz de schiste est beaucoup moins polluant que le charbon qui a dégradé des nappes phréatiques.

Nous n’avons pas connu d’accidents majeurs avec la fracturation hydraulique, contrairement à ce qui est dit dans le film "Gasland". Nous aurions tout à perdre à détruire notre environnement, car le tourisme est l’une de nos premières industries en tant qu’Etat historique où ont été signées les déclarations d’indépendance et la constitution. Nous avons adopté une réglementation stricte avec des amendes sévères en cas d’incidents. J’invite tout le monde, journalistes et élus, à venir voir.

Peut-on parler de réindustrialisation de l’Etat ?

Non car l’industrie a toujours été présente. Mais il y a actuellement beaucoup de nouveaux projets liés directement ou indirectement au gaz de schiste, venant entre autres d’entreprises françaises commeTotalArkemaEramet, Degremont. Mais aussi de sociétés dans des secteurs très différents : agroalimentaire, réseaux, pharmacie.

Le phénomène le plus intéressant est celui des entreprises qui s’étaient délocalisées au Mexique ou enChine et qui reviennent. Je pense en particulier à ce fabricant d’équipements médicaux qui avait installé ses usines près de Pékin. Il a rapatrié tous ses équipements car, d’une part, les coûts deviennent trop élevés en Chine, et, d’autre part, ses clients préfèrent que ses produits soient "Made in America".

A l’image de la Pennsylvanie, les Etats-Unis sont sortis rapidement de la crise. Pourquoi l’Europe et la France n’y parviennent-elles pas ?

Il y a plusieurs raisons, selon moi. La première est le manque de flexibilité de l’emploi. C’est pourtant un facteur très positif pour les entreprises. Une entreprise doit pouvoir adapter sa masse salariale à son activité. Ensuite, il y a bien sûr le poids de la fiscalité. En Pennsylvanie, l’impôt sur les sociétés est à 9,9 %. Enfin et surtout, il y a la manière dont l’Etat travaille avec les entreprises. En tant que ministre du Commerce extérieur, la moitié de mon budget sert à aider le secteur privé pour créer de l’emploi. Il ne s’agit pas de créer des emplois aidés. Nous aidons les entreprises à se développer, à s’ouvrir des marchés nouveaux, ce qui, mécaniquement, crée des jobs. Nous ne forçons pas les entreprises à créer de l’emploi, nous les aidons à se vendre mieux.

Propos recueillis par Ludovic Dupin

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