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MOOCS mode ou révolution???

20/1/14


http://www.pourseformer.fr/



c : mode ou révolution ?

 
 

Proposés aujourd’hui par les universités les plus prestigieuses, les Mooc (“massive open on-line courses”), plates-formes collaboratives de cours gratuits en ligne, offrent aux candidats à la recherche de formations des ressources considérables tout en bouleversant les apprentissages.

Avis aux porteurs de projet de création de start-up : inutile de s’envoler pour suivre les cours d’entrepreneurship de l’université de Stanford, véritable pépinière de success-stories. Les recettes et conseils délivrés aux entreprises californiennes sont désormais accessibles en un clic depuis le site de l’institution…

Des séquences hebdomadaires. Dès le mois d’avril, sept programmes, du lancement de sociétés technologiques au développement de la créativité en passant par l’exploration de modes de financement innovants, seront dispensés entièrement en ligne, sous forme de séquences hebdomadaires alternant courtes présentations de fondamentaux et conduite de projets associant des apprenants du monde entier. Testée l’année dernière, cette plate-forme collaborative nommée Venture Lab a réuni 37.000 “étudiants” originaires de 150 pays…

 

Quelle validation ?

 

Cette offre gratuite n’est qu’une infime partie du catalogue de cours à distance proposé par l’établissement, qui, comme nombre d’universités américaines, surfe depuis un an sur la vague des Mooc. De leurs sites ou à partir de plates-formes privées, telles Coursera ou edX (lancées par le MIT et Harvard), elles essaiment ces cours sous forme de séries de modules de dix à vingt minutes, conçus pour être suivis en ligne et complétés, pour certains d’entre eux, par des exercices destinés à mesurer les compétences acquises.

L’obtention du diplôme en débat. Tout comme dans un amphi, le cours est dispensé pendant une période limitée. Les étudiants assidus peuvent se voir remettre des certificats, ou mieux passer, moyennant finances, des examens dont la “valeur marchande” fait débat : pourront-ils demain être convertis en crédits et dispenser les candidats qui frappent à la porte des universités partenaires des enseignements équivalents, voire permettre d’obtenir un diplôme totalement en ligne ?

Une grande diversité de cours. En attendant, la palette des thèmes est impressionnante : les sciences de l’ingénieur, et notamment l’informatique, tiennent le haut du pavé. Mais on peut, par exemple sur Coursera, s’initier à l’ingénierie financière et au management des risques avec un enseignant de Columbia, tirer parti des comportements irrationnels pour développer son business en suivant les conseils d’un professeur de l’université de Duke, appliquer des méthodes mathématiques pour résoudre des questions philosophiques en écoutant deux chercheurs de l’université Ludwig Maximilian de Munich, ou découvrir l’architecture de la Renaissance en Italie, d’Alberti à Bramante, en bénéficiant de l’expertise de l’université romaine de la Sapienza.

 

Les écoles françaises sur les rangs

 

“Parti des États-Unis, ce phénomène est en train de gagner toute la planète universitaire : chaque semaine, des colloques sont organisés sur ce thème. Les établissements sont en ébullition”, résume Jean-Marie Gilliot, enseignant à Télécom Bretagne et l’un des initiateurs d’un premier Mooc expérimental français dédié à l’apprentissage sur Internet. Coursera affiche plus de 200 cours provenant de 62 établissements partenaires, dont 29 nouveaux pour le seul mois de février. Les compteurs s’affolent aussi du côté d’edX, qui compte une vingtaine de partenaires, dont six l’ont rejoint le mois dernier. Si la plupart des cours sont en anglais, des offres en espagnol, en italien, en chinois ou en français commencent à voir le jour.

Les Suisses plus rapides. Dans l’univers francophone, l’École polytechnique de Lausanne, suivie par l’université de Genève et à partir de l’automne prochain par Polytechnique, ont tiré les premières. L’école de Palaiseau va proposer quelques cours du tronc commun (mathématiques, informatique) suivi par les étudiants qui fréquentent le campus.

X pour l'international. “Nous souhaitons répondre à une demande de francophones situés à l’étranger”, précise Frank Pacard, directeur général adjoint à l’enseignement. Aucune autre institution hexagonale n’est encore sur le point de se jeter à l’eau, mais chacune cogite, prête à passer à l’offensive. Les 2,8 millions d’“étudiants” de Coursera et les 700.000 d’edX ne laissent pas de marbre les établissements. Impossible de passer à côté d’une telle vitrine pour attirer les meilleurs éléments dans leurs filets… “Notre initiative a sans aucun doute créé un élan au sein des écoles de ParisTech”, poursuit Frank Pacard.

Le réseau des écoles centrales est lui aussi sur les rangs, comme les établissements lyonnais (École centrale, EM Lyon, École normale supérieure…), ou encore Grenoble École de management. Et les écoles de télécoms lancent des ballons d’essai destinés actuellement à leurs étudiants.

 

Convaincre les enseignants

 

Chacun aiguise ses armes, attendant de se faire courtiser par Coursera ou edX… “Ce sont en effet les plates-formes qui décident à qui elles font appel pour compléter leurs offres, souligne Jean-Pierre Berthet, directeur de la stratégie numérique de l’École centrale de Lyon. Du coup, nombre d’institutions réfléchissent à des alternatives du type plates-formes proposées par des fédérations d’écoles ou d’universités sur le modèle britannique.”

Futurelearn, la plate-forme anglaise. Dix-sept institutions d’outre-Manche viennent ainsi d’unir leurs forces, sous la férule de l’Open University, pour créer leur propre réseau, Futurelearn. Grandes absentes de cette union : Cambridge et Oxford, même si les responsables de Futurelearn, concurrent des plates-formes américaines, entendent bien faire de nouveaux émules.

Entre 20.000 et 30.000 €. Néanmoins, pour les écoles et universités qui ne veulent pas rester à quai, les freins à lever sont nombreux : “Créer un module diffusable sur ces plates-formes nécessite entre 20.000 et 30.000 €”, a calculé Marcel Lebrun, professeur à l’université catholique de Louvain et président de Claroline. Cette plate-forme, qui regroupe 13 établissements belges, français, espagnols, canadiens, marocains et chiliens, propose aujourd’hui un logiciel en open source utilisé par les partenaires pour leurs besoins internes, mais qui pourrait demain servir de support au lancement d’un Mooc.

S’interroger sur sa valeur ajoutée. Autre limite, et non des moindres : convaincre les enseignants de s’engager dans l’aventure… “L’existence des Moocs va obliger même ceux qui ne passeront pas devant la caméra à s’interroger sur leur valeur ajoutée : que peuvent-ils apporter de plus que la diffusion de savoirs standardisés si ceux-ci transitent désormais sur Internet ?” lance Pierre Guy Hourquet, doyen d’Euromed Marseille.

Pédagogie inversée. “Et même si les Mooc ne sont qu’un feu de paille, ils auront eu le mérite de nous inciter à nous pencher sur les modèles de pédagogie inversée, où ce n’est plus le professeur qui dispense son cours aux étudiants, mais les étudiants qui posent des questions aux enseignants”, conclut Marcel Lebrun. Une révolution…

 

Laurence Estival


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