Je suis conscient, en écrivant ce billet, que de très nombreux lecteurs vont en contester le contenu et prétendre que je fais un diagnostic erroné sur la réalité des RSE, Réseaux Sociaux d’Entreprise. Ce seront en priorité les éditeurs de logiciels de RSE et les responsables informatiques qui ont déployé ces solutions... sans succès, mais qui refusent d’admettre l’échec de leurs projets.
Mon objectif est clair ; éviter que les entreprises continuent à aller dans le mur, comme le font actuellement un très grand nombre d’entre elles, et en particulier les plus grandes.
- Elles poursuivent un objectif très noble : améliorer la communication et le partage entre leurs collaborateurs.
- Hélas, elles choisissent pour y arriver des solutions techniques qui mènent toujours à l’échec.
Il existe heureusement une démarche simple pour réussir la mise en œuvre d’un RSE avec une probabilité raisonnable de réussite :
- Ne jamais choisir un logiciel « dit professionnel » que l’on installe dans son Intranet, ce que je nommerai RSE-I, pour Intranet.
- Choisir, pour construire son RSE d’entreprise, une solution... grand public, adaptée au monde professionnel, un RSE-P, pour Public.
Comprendre la dynamique des réseaux
Il y a plus de 40 ans, Bob Metcalfe, l’un des inventeurs du réseau local Ethernet, avait proposé une loi qui a pris son nom et qui dit que :
« La valeur d’un réseau croît comme le carré du nombre d’utilisateurs. »
Cette « Loi de Metcalfe » s’appliquait en priorité aux réseaux physiques, mais on a rapidement compris qu’elle avait aussi beaucoup de pertinence pour les réseaux de personnes.
En clair, elle signifie que la valeur d’usage d’un réseau grandit beaucoup plus vite que le nombre de participants ; quand un seuil critique est atteint, la croissance du réseau devient très rapide et l’on rentre dans le cercle vertueux du succès : plus de participants, plus de services, plus de participants...
Internet, Facebook, iTunes et bien d’autres ont largement démontré la pertinence de cette analyse.
20 ans après Metcalfe, Geoffrey Moore a publié en 1991 un livre culte, « Crossing the Chasm » (traverser le gouffre) qui reprend et précise ces idées en les appliquant au marketing.
La base de son analyse est le modèle de l’innovation que j’ai souvent présenté dans ce blog. Le « chasm », c’est l’espace qui sépare les « early adopters » de la « majorité initiale », ce seuil critique que toutes les technologies n’ont pas su franchir.
Metcalfe et Moore sont d’accord sur l’essentiel : un réseau, une technologie universelle doivent, pour réussir, dépasser ce seuil critique et devenir « acceptables » par la majorité des utilisateurs.
Réseaux sociaux grand public : les quatre mousquetaires
Le nombre de réseaux sociaux qui tentent de conquérir le cœur et surtout une parcelle du temps des presque 3 milliards d’internautes est très élevé et je ne connais pas la majorité des outils représentés sur cette mosaïque de logos.
Le parle ici de « grand public » parce qu’il s’agit d’une décision d’appartenanceindividuelle, même si certains réseaux comme LinkedIn sont à vocation professionnelle.
Aujourd’hui, quatre réseaux sociaux grand public ont « crossed the Chasm » et pris l’ascendant sur tous les autres :
- Facebook, avec plus de 1 200 millions d’utilisateurs dans le monde.
- Twitter, qui c’est imposé comme la référence des échanges immédiats.
- LinkedIn, le réseau des personnes en activités professionnelles.
- Google+, le petit dernier, mais qui a la plus forte croissance.
Comme beaucoup de personnes, je suis présent sur ces « quatre mousquetaires », ce qui représente déjà un gros effort, et j’abandonne progressivement tous les autres réseaux sociaux auxquels je m’étais inscrit.
Personne ne peut, sérieusement, participer à plus de 3 à 5 réseaux sociaux.
Les trois cercles relationnels
Toute personne qui exerce une activité professionnelle peut segmenter ses contacts dans trois cercles relationnels :
- Le cercle des relations privées, des amitiés, de la famille, des partenaires de son club sportif...
- Le cercle « professionnel externe », qui permet d’échanger avec des personnes qui partagent des intérêts professionnels communs sans appartenir à son entreprise.
- Le cercle « professionnel entreprise », des personnes qui travaillent dans la même organisation que vous et avec qui vous pouvez ou devez avoir des échanges dans le cadre de vos activités.
- Sur Facebook, j’ai des échanges personnels même s’ils traitent parfois de sujets proches de mes activités professionnelles. Je n’ai pas une activité débordante sur Facebook mais je souhaite garder des contacts, même occasionnels, avec un grand nombre de personnes qui n’appartiennent pas à ma sphère professionnelle.
- Sur LinkedIn, j’appartiens, de mon propre gré, à de très nombreux groupes professionnels, souvent autour du Cloud Computing et du SaaS. J’ai dépassé la barre des 2 000 contacts directs et l’effet réseau joue à plein ; j’ai plus de 200 personnes qui attendent ma réponse à leur demande de mise en contact.
-
Je fais un usage modéré de Twitter, en essayant de ne pas saturer le millier de personnes qui me suivent d’informations que je pense peu pertinentes.
- Google+ est le réseau sur lequel j’ai le plus d’échanges, tant à l’intérieur de Revevol qu’avec des groupes qui appartiennent à mon cercle « professionnel externe ».
Me reste-t-il du temps pour participer à d’autres réseaux sociaux ? Franchement, non.
Je décline, gentiment, toutes les nombreuses invitations que je reçois pour participer à d’autres réseaux sociaux.
J’ai pris mon exemple, car il est plus facile pour moi d’en parler, mais la majorité des personnes qui ont niveau raisonnable d’usage des réseaux sociaux sont dans des situations similaires ; elles limitent le nombre de réseaux sur lesquels elles sont actives.
Pourquoi l’échec des RSE-I est inéluctable
Loi de Metcalfe + nombre limité de réseaux sociaux utilisés : ces deux éléments clefs expliquent pourquoi toute tentative d’implanter un RSE en Intranet, uniquement pour les collaborateurs de l’entreprise est vouée à l’échec.
Les mêmes phantasmes de la sécurité et de la confidentialité, de ce que j’ai appelé la « néphophobie » ou la peur du Cloud se retrouvent dans deux erreurs stratégiques d’un trop grand nombre d’entreprises :
- Construire un « Cloud Privé », qui n’a de Cloud que le nom et qui devrait être appelé « Centre de Calcul Privé ».
- Construire un RSE-I, exclusif de ses collaborateurs, à l’intérieur de l’Intranet.
Je ne mets pas en cause la qualité des outils logiciels utilisés, tels que Jive ou Yammer, racheté récemment par Microsoft. Il n’est pas très compliqué de mettre sur le marché un logiciel de RSE, comme l’atteste le fait qu’il y en a plusieurs dizaines sur le marché.
Même dans les plus grandes entreprises, avec plus de 100 000 collaborateurs, la masse critique n’est pas au rendez-vous et les usages ne décollent pas. De rares entreprises, comme la SNCF, et il faut les féliciter, ont eu le courage de reconnaître leurs échecs.
J’ai assisté à de très nombreuses conférences sur les RSE-I ; on n’y parle bien sur que de... succès. Le seul problème, c’est que, dans la majorité des cas, les personnes qui présentaient ces « succès » étaient des informaticiens ou les vendeurs de solutions.
Chaque fois que je parle avec les utilisateurs de ces RSE-I, ils sont unanimes à me dire que le niveau d’usage est proche du zéro absolu, à l’image de cette superbe plage que j’avais photographiée en Nouvelle-Calédonie.
La seule décision raisonnable à prendre, avant le début de la nouvelle année 2014, est très radicale :
Interdiction définitive d’essayer de mettre en œuvre un RSE-I.
Il existe, heureusement, une alternative... le RSE-P Réseau Social d’Entreprise Public.
RSE-P : Réseau Social d’Entreprise - Public
Loi de Metcalfe + nombre limité de réseaux sociaux utilisés : ces deux éléments clefs expliquent pourquoi la seule solution réaliste est de choisir un réseau social :
- Qui a « crossed the chasm ».
- Sur lequel de nombreux collaborateurs de l’entreprise sont déjà présents.
Comme me le disait la semaine dernière le Directeur Général d’une grande organisation lors d’un déjeuner : « tous mes chercheurs sont déjà sur LinkdedIn ».
Parmi les « quatre mousquetaires, deux me semblent, aujourd’hui, peu adaptés comme plateforme d’un RSE-P :
- Facebook, car une grande majorité des utilisateurs ne sont pas encore dans le monde professionnel et l’anonymat rend difficile un usage en entreprise.
- Twitter, car ses fonctionnalités ne sont pas, pour le moment, adaptées à un usage RSE-P.
Il reste donc deux candidats en lice, LinkedIn et Google+ : les deux solutions sont envisageables et peuvent servir de base à un projet de RSE qui aura une probabilité raisonnable de réussite.
- LinkedIn est, à la fin de 2013, la plus complète des deux solutions avec, comme principaux avantages :
- Une dimension professionnelle quasi exclusive, même si LinkedIn essaye d’attirer les étudiants. Il y a un peu plus de 250 millions de personnes inscrites sur ce réseau.
- La richesse des informations disponibles sur chaque personne et le fait qu’elles sont très à jour.
Le très grand nombre de groupes opérationnels, correspondant à ce que j’ai appelé le «Cercle Professionnel Externe». Vous trouverez des statistiques très intéressantes sur LinkedIn ici.
- Etant arrivé le dernier, Google+ avait étudié les caractéristiques des réseaux sociaux existants et a pu proposer, d’entrée de jeu :
- La fonction «cercle» qui permet de mettre ses contacts dans un ou plusieurs groupes indépendants les uns des autres.
- Une croissance exceptionnellement rapide : certains vont même jusqu’à prédire que Google+ pourrait dépasser Facebook en 2016 ; restons prudents.
- Des liens forts avec les autres produits professionnels de Google, tels que Google Drive, les communications Hang-out et, bien sur, Google Apps.
- Google vient de faire une annonce très importante, en novembre 2013 : il est maintenant possible de créer des cercles réservés aux collaborateurs de l’entreprise, pour prendre en compte ce que je définis comme «Cercle Professionnel Entreprise».
Alors, pour construire son RSE-P: lequel choisir ? LinkedIn ? Google+ ?
Et si la bonne réponse, pragmatique était : les deux !
Sur ce graphique, la solution proposée comprend :
- Google+ comme fondation du Cercle Professionnel Entreprise. Les responsables du projet RSE-P disposent d’un outil opérationnel, très économique (gratuit pour tous les clients de Google Apps) qui a fait la preuve de sa performance dans le grand public, et qui dispose maintenant de toutes les fonctionnalités nécessaires pour garantir un niveau de confidentialité suffisant pour tous les cercles professionnels internes qui le demandent.
- LinkedIn, comme base du Cercle Professionnel Externe. Chaque collaborateur peut, grâce à son profil LinkedIn, participer à des groupes qui vont lui apporter des informations externes très utiles. Il peut aussi faire profiter son entreprise de son «réseau externe» chaque fois que nécessaire.
Il restera bien sur à organiser les liens entre ces deux espaces externes et les autres usages de l’entreprise : CRM, annuaire... mais tout cela est aujourd’hui raisonnablement rapide à organiser, avec l’aide des connecteurs et API disponibles.
L’entreprise laisse bien sur à chaque collaborateur la possibilité d’utiliser, pour son «Cercle Relations Privées», le réseau social de son choix et en autorise l’accès depuis les locaux de l’entreprise, cela va de soi !
Synthèse
Il ne faut pas oublier une dimension préalable au succès d’un RSE, la culture de l’organisation et sa capacité à accepter, favoriser ces modes de fonctionnement innovants, en réseau. Cela reste, heureusement, la question la plus importante à se poser avant de démarrer un projet de RSE.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est aujourd’hui possible de choisir une solution informatique «grand public» pour construire un RSE-P avec une très bonne probabilité de réussite, la réussite se mesurant au niveau d’usages par les collaborateurs de l’entreprise.
J’ai souvent parlé dans ce blog de la convergence entre le monde du grand public et celui de l’entreprise. Ce qui va se passer pour les RSE sera une preuve de plus de l’importance de ce mouvement de fond : les solutions d’entreprise qui vont s’imposer seront proches de celles qui ont fait leur preuve dans le grand public.
Heureux de lire de telles conclusions.
J'avais émis des hypothèses du même acabit dès la fin de l'année dernière (passant pour un illuminé en interne ou chez mes clients), en comparant les RSE interne à des 'prisons'.
Les RSE Intranet ne marche pas. Mais est ce que ceux basés sur des grosses plate-formes centralisées marchent ? J'ai de sérieux doutes là-dessus.
Je peux comprendre l'intérêt des réseaux sociaux pour le grand public. Il y a en effet une envie de communiquer d'une manière horizontale et de voir ce qui disent des personnes qu'on ne voit pas souvent. Mais dans le cas d'une entreprise, il est beaucoup plus facile de créer des occasions de communiquer directement si besoin il y a (face à face, email, etc). Pour ce qui est de la diffusion à grande échelle, il y a déjà les mailing-list. Donc hormis la fiche de présentation (inutile d'utiliser un réseau social pour cela) et la colatitude/toutLeMondeLeFait, je ne comprends pas trop l'intérêt d'un réseau social pour une entreprise.
"phantasmes de la sécurité et de la confidentialité" (fantasmes s'écrit avec un "f")
Le programme PRISM ? Mon bon monsieur, c'est juste contre l’anti-terrorismehttp://www.bfmtv.com/international/nsa-premiere-compagnie-petroliere-bresil-surveillance-598790.html
Les conséquences sociales ? Business is businesshttp://www.numerama.com/magazine/27437-nsa-snowden-le-vrai-debat-de-fond-demande-du-courage-politique.html
Mais les politiques vont nous protéger. Ah bon ?http://www.zdnet.fr/actualites/pourquoi-la-loi-de-programmation-militaire-2014-2019-est-dangereuse-39796152.htm
L'indépendance technologique ? Pauvre vieux chnoc https://www.gnu.org/philosophy/who-does-that-server-really-serve.fr.html
Je ne dit pas que les solutions libres, décentralisées et auto-hébergées sont parfaites. Elles permettent néanmoins la transparence, l'indépendance et un accès non global par une personne/entité malveillante. En termes de sécurité et de confidentialité, ça me parait bien mieux. Si on se fiche de ces aspects, les plate-formes propriétaires centralisées NSA/GCHQ/DGSE-friendly sont effectivement formidables. https://www.youtube.com/watch?v=1tSTtmX3v3w
"Le seul problème, c’est que, dans la majorité des cas, les personnes qui présentaient ces « succès » étaient des informaticiens ou les vendeurs de solutions."
"Google+ est le réseau sur lequel j’ai le plus d’échanges, tant à l’intérieur de Revevol qu’avec des groupes qui appartiennent à mon cercle « professionnel externe »."
"Run your business on the Cloud with Google"http://revevol.eu/
"Louis Naugès [...] Créateur en 1980 du mot et de la société Bureautique SA, en 2004 de Microcost et en 2007 de Revevol."http://www.cio-online.com/contributions/bio-expert-louis-nauges-11.html
Vous êtes également un bel exemple d'indépendance... Croire en ses produits/solutions est une chose, mais accuser ses concurrents d'enjoliver leurs produits/solutions quand on fait la même chose...
@Alexis
Maintenant, nous sommes au moins 2 à défendre cette idée.
Il faudra encore beaucoup de temps pour qu'elle soit acceptée par la majorité des responsables informatiques et métiers...
@Rydroid
Le besoin de partage est universel, que ce soit dans :
Le cercle personnel,
Le cercle professionnel externe : j'ai beaucoup d'échanges sur Linkedin dans des groupes "non Revevol".
Concernant le Réseau Social Interne, si l'entreprise n'y voit pas d'intérêt, pour quelle que raison que ce soit, inutile d'essayer d'en implanter un. Par contre, ce que je défends comme idée dans ce texte, c'est que pour réussir un projet, il faut utiliser les solutions grand public.
Concernant vos inquiétudes sur la sécurité et la confidentialité, comme je l'écrit elles dépassent largement le monde du réseau social et je respecte les personnes qui sont "néphophobes". Dans ces cas là, je pense raisonnable de n'avoir ni profil Facebook, ni compte LinkedIn ou Twitter et d'ignorer Google+
Concernant mon appartenance à Revevol, c'est dans ma signature en haut du blog, difficile d'être plus clair ! J'ai mis à égalité Google+ et LinkedIn, alors que je n'ai aucun lien métier avec ce deuxième acteur.
Bonjour M. Naugès,
Merci de faire de la pub pour la Nouvelle Calédonie, même si elle recèle des plages plus belles que celle-ci ! (ou était-ce le mauvais temps ?) :)
Plus sérieusement, votre billet est, comme à l'accoutumé, très intéressant. Etant moi-même plongé actuellement dans cette thématique (avec SharePoint car c'est la plateforme déjà installée depuis quelques années chez mon client), je suis sensible à vos arguments toujours aussi percutants et franchement j'aimerais faire un saut en avant dans le futur pour voir si vous avez raison.
Je suis juste gêné aux entournures par quelques petits points :
- Votre relation étroite avec Google, ce qui introduit une part de doute quant à la complète neutralité de vos propos (même si vous parlez aussi abondamment de LinkedIn j'en conviens)
- Je ne suis pas du tout anti-Google mais pour l'instant je ne constate pas une utilisation massive de Google+ dans ma modeste sphère privée et professionnelle (sauf pour quelques "early adopters") : le fait que le nombre d'inscrits soit en forte croissance ne veut pour autant pas dire qu'ils l'utilisent au quotidien, et sur ce point précis Facebook conserve plus qu'une longueur d'avance ! Mais en même temps ça n'a pas valeur de statistique, et il est bien connu que chez nous on a toujours un peu de retard par rapport à la Métropole ;)
- L'exemple que vous donnez de la SCNF pointe un échec non pas à cause d'un seuil d'utilisateurs non atteint mais je cite pour des problèmes "d'usage complexe" et de "problèmes techniques récurrents". D'ailleurs ils sont repartis dans un "RSE-I" pour la 2ème solution et les utilisateurs semblent adhérer.
Bref, à part ces petits points, je mets vos arguments dans un coin de ma tête et je resterai vigilant sur l'évolution du marché du RSE. En attendant merci pour tous ces articles qui me font beaucoup apprendre :)
Hideki NAOI-BRACQ
Au dela d un constat general que je partage je me permet de preciser le manque de maturite et la resistance. Aux changements face au travail collaboratif
Bonjour
Le seul petit HIC c'est que les 4 RSE que vous citez peuvent être sont "Contrôlé" par la NSA. Toutes vos données peuvent servir économie américaine et desservir la notre : DANGER pour notre industrie.
Comme indiqué sur Twitter hier : les gens vont là où il y a du sens et de la valeur sur un contexte donnée. Que ce soit un réseau grand public ou interne importe peu au final (cela peut faciliter certes mais en aucun cas garantir le succès sans même parler de NSA, Patriot Act, etc).
Parler d'outil, c'est se tromper de débat.
Je vous invite à lire notamment le dernier billet de Bertrand Duperrrin pour éclairer votre lanterne : http://www.duperrin.com/2013/12/10/social-business-et-entreprise-2-0-en-2013-limpasse/ ; les autres billets sont recommandés aussi.
Bonjour,
Merci Mr LOUIS NAUGéS pour votre sens d'analyse et de partage,
Au SUD de la terre et entre l'Est et l'ouest de l'Europe les reseaux sociaux sont sociaux au "bon" et au "mauvais" sens puisque les couples HUMAINS produisent plus d'êres humains et ils ont du mal à partager les richesses produites...la croissance de l'économie viendra automatiquement...les règimes politiques vacillent pour suivre les JEUNES et les chaumeurs...Zutenberg en est conscient puisqu'il propose son serveur SANS INTERNET dirtectement avec le PROVIDER Telecom.
Bonjour,
Merci pour cette analyse très intéressante et, vous avez raison, assez décalée par rapport aux messages habituels.
Si je peux apporter ma pierre, je dirais que le RSE n'est pas que social. Il sert aussi à travailler :-) Et j'insisterai sur ce point pour la réussite des projets.
Comme vous le démontrez bien, il est difficile d'atteindre la masse critique à l'intérieur de l'entreprise... si on ne parle que de social.
Comme je l'avais écrit dans un billet il y a un an (http://ducontenuauclient.fr/2012/11/09/les-reseaux-sociaux-dentreprise-sont-lavenir/) en réponse à un article de Marc Devillard, j'aimerais que les salariés se connectent d'eux mêmes les uns aux autres dans une immense fraternité. Mais notre éducation, nos modes de fonctionnement dans l'entreprise, ne nous ont pas éduqué pour ce partage, cette visibilité, c'est à dire tout le contraire d'obéir, faire son job et rentrer chez soi.
La solution, que nous pratiquons dans l'entreprise dans laquelle je travaille, n'est pas de faire du social, mais de faire du business, de l'opérationnel.
Convaincre une personne en ne l'aidant pas à faire mieux son travail quotidien qui lui permet de gagner son salaire, de garder son emploi et de payer ses factures, là est l'illusion.
IL faut à travers des actions ciblées montrer que le RSE améliore son travail, réduit ses couts, lui fait gagner des affaires, ... et rentre dans ses 120% de charge quotidienne.
Et ce n'est pas facile tous les jours.
C'est d'ailleurs exactement la même chose sur les réseaux sociaux publics que vous citez. La masse des dirigeants et des salariés, commencent à y aller quand ils voient un intérêt, un impact ou un problème business. Sinon ils considèrent cela au mieux comme un truc de jeune, au pire comme un truc de com' .
Au plaisir d'en discuter.
Frédéric Abella
@Hnaoi
Effectivement c'était un jour de mauvais temps, mais la plage était très belle quand même.
Concernant Google+
Effectivement Revevol travaille beaucoup avec Google, mais c'est parce que nous sommes persuadés que c'est un acteur très innovant de l'informatique professionnelle.
Le niveau d'usage de Google+ est inférieur à celui de Facebook, oui.
Par contre, ce que je constate, c'est que ce sont des échanges plus professionnels et au contenu plus riche, en tout cas dans mon cas.
SNCF : je ne connais pas les résultats de la nouvelle solution, mais je serais surpris qu'ils soient tels que l'on puisse parler de succès.
Vous avez raison : c'est ce que j'ai rappelé à la fin de mon billet : un RSE c'est avant tout un sujet organisationnel et l'acceptation d'une culture collaborative est un préalable indispensable.
@Juilien
Vous évoquez le problème plus général du Cloud.
"Contrôlés par la NSA? " Non, mais il peut arriver que la NSA y accède, le plus souvent sans l'autorisation des prestataires du Cloud. La NSA accède beaucoup plus facilement, vraiment beaucoup plus, aux serveurs internes de 99 % des entreprises.
Si vous êtes "néphophobe", ce que je respecte, alors n'utilisez pas Google, Facebook, Twitter, Linkedin, Azure, Amazon....
@ Nicolas
Je connais bien Bertrand Duperrin et estime beaucoup ses écrits.
Nous sommes tous d'accord sur le fait que la culture du management et de l'entreprise est l'élément clef du succès ou de l'échec d'une démarche collaborative.
Par contre dire que l'outil est neutre est à mon avis une très grave erreur.
Le choix d'un outil mal adapté peut faire échouer les meilleurs projets, et c'est ce qui se passe avec les RSE-I, toujours.
@ Frédéric
Merci de votre commentaire
Vous avez bien sur raison : faire un RSE pour faire du collaboratif, parce que tout le monde en fait, c'est aller dans le mur.
Ces outils sont, parfois, des accélérateurs de la performance de l'entreprise et de ses collaborateurs, et c'est comme cela qu'on les utilise chez Revevol.
LinkedIn l'a très bien démontré : on peut faire du "business" avec un réseau social et ses performances en bourse sont spectaculaires, bien meilleures que celles de Facebook.
Je suis un peu géné par ces propos, parce qu'ils ne traitent pas de toutes les facettes du sujet. D'un coté, nous sommes d'accord, mettre en place un RSE et le faire vivre et croitre n'est pas simple. Mais ce n'est pas à mon avis une histoire de RSE-I ou RSE-P. C'est une question de besoin fondamental des collaborateurs à la base, de culture d'entreprise, de métier aussi (les ingénieurs sédentaires adhèrent plus facilement que les acteusr en mobilité sur le terrain), pas une question d'outil. Oui, la taille critique est un facteur important, mais pour moi, le seuil critique pour la survie est située à 40 utilisateurs, pas forcément à des milliers. Et bien souvent, on sait d'avance que telle ou telle communauté naissante ne va pas aller loin... parce qu'elle ne répond pas à certains critères fondamentaux...
Ils y a des RSE qui existent depuis des années (2009) et qui sont en croissance constante, en suivant évidemment la fameuse courbe de Hype. D'autres échouent. Mais en déduire qu'on devrait les interdire est juste un poil provocateur ;))
@Fabrice
Nous sommes tous d'accord sur le fait que les dimensions organisationnelles sont prioritaires.
Le succès des réseaux sociaux dans le grand public montre bien que ce besoin d'appartenance à des groupes est universel et il n'y a aucune raison pour que cela ne se produise pas dans les entreprises.
Un RSE ne peux pas regrouper plus de personnes que de collaborateurs dans l'entreprise, c'est une évidence et le RSE de Revevol ne peux pas concerner plus de 120 personnes. Raison de plus pour s'appuyer sur des réseaux à très grande diffusion comme LinkedIn et Google+ car le niveau d'activité est élevé, car partagé dans les trois cercles.
Vous avez raison sur le fait d'appuyer cette Loi qui est de bon sens et qui se vérifie encore ajourd'hui.
Cependant je me permet ce point : "« Cloud Privé », qui n’a de Cloud que le nom et qui devrait être appelé « Centre de Calcul Privé ».".
Il y a un réel marché, moins important certe mais bien éxistant et demandeur.
Certaines entreprises n'ont que faire d'avoir un Public Cloud. Par contre ed'autre entreprises (je pense aux R&D, à l'industrie, etc.) qui ont de forte valeur ajoutée à leurs données, ne peuvent claiement pas ce permettre ça.
D'un manière générale avec ou sans RSE, un Public Cloud oui car beaucoup d'avantages pour peu d'inconvéniants. Mais ça n'est pas non plus pour tout le monde.
Ca m'étonnerais qu'un jour Dassault préconise gDrive, Skype, Hangouts, DropBox ou SkyDrive pour leurs ingénieurs.
Et comme Microsoft a une implantation solide en entreprise (il faut leur reconnaitre tout de même un savoir-faire technique), leur différent rachats de RSE mais parait plutôt cohérant.
Bien sur leur principal défaut et la mise en place (fléxibilité) qui est bien plus longue mais taillée sur-mesure.
A mon sens il n'y a pas le même niveau de criticité entre faire un calcul météorologique ou stocker des factures de restaurant, que de faire un calcul moléculaire ou nucléaire.
Enfin bon, ça n'est que mon avis.
@Patrick
Vous évoquez deux problèmes très différents
- Cloud public vs privé pour les données dites sensibles. Sur ce débat qui va encore durer des années, similaire à celui de l'argent sous le matelas ou à la Banque de France, je ne vais pas chercher à vous convaincre que les clouds publics professionnels sont beaucoup plus surs que 99,999 % des clouds privés.
Vous parlez de Dassault Systèmes : ils devraient, je le pense, proposer rapidement leurs services dans le cloud !
Gdrive, Box, Dropbox... ont des versions professionnelles très performantes et sécurisées.
Concernant le RSE, vous ne répondez pas à ma critique principale pour ceux qui sont installés en Intranet, c'est la taille insuffisante du nombre de participants pour que le volume d'échanges soit réel.
De plus en plus de collaborateurs des entreprises de pointe ont des profils LinkedIn et/ou Google+ : utiliser ces mêmes profils pour des échanges internes sera, de plus en plus, la bonne démarche de création d'un RSE.
Bonjour,
Ah justement j'ai pensé à tout ça hier soir et finalement je me suis dis que vous aviez probablement raison.
A part quelques cas particuliers, ces réseaux RSE prendrons forcément le pas à terme.
On vois bien la force que peut avoir une grande communauté d'utilisateurs, comme par exemple Windows qui était au départ au travail et qui a fini dans les foyer par "habitude" des gens.
Pour les réseaux communataires plus "humains", ça va à terme aller dans l'autre sens pour le développement. C'est une vision réaliste en effet.
Quelque soit la qualité d'un produit, on peut constater dès à présent la force d'une communauté sur la séléction de l'un plutôt que de l'autre.
La force du réseau est finalement assez impressionnante.
Merci pour votre réponse.
Je ne retrouve pas dans le fil le post déposé hier soir
Louis bonjour,
Votre article est très intéressant et fort documenté. Je suis a contrario partiellement d’accord avec votre vision des choses et je m’en explique ci-après.
En premier lieu, oui, les RSE à ce jour dans les grands comptes démontrent des succès très relatifs, voire des échecs cuisants. D’ailleurs, leur communication est toujours portée sur le quantitatif (après un mois déjà 12.000 membres…certes mais pour quoi y faire ou produire ?). Néanmoins, est-ce que le fait même d’être une technologie RSE ou un Intranet collaboratif est une donnée pertinente au regard de ces insuccès ? Je ne le crois pas.
Concernant le déploiement d’outils informatiques, la vraie mesure du succès est avant tout l’appropriation de la solution technique par des non informaticiens. Depuis les années 80 (en gros depuis le passage du mainframe aux applicatifs client/serveurs), l’informatique se confronte à ce paradigme : il y a des utilisateurs des systèmes et ils ne sont pas d’emblée compétents en ce domaine.
La littérature là-dessus et les retours d’expérience depuis plus de 20 ans sont unanimes. La solution ne porte pas en elle sa propre faculté à l’appropriation. Au mieux, son ergonomie va aider cette composante, mais pas plus. Si cela était vrai, SAP n’aurait pas autant de parts de marché sur la base d’une ergonomie aussi peu user-friendly…Le produit SAP avait-il intrinsèquement de meilleurs atouts qu’Oracle Application ou JD Edwards ? Microsoft Office a-t-il gagné pendant 30 ans sur le marché pour la raison unique d’une capacité des utilisateurs à prendre en main cette solution ? Je crois plus à l’effet de commercialisation agressive et de positions quasi monopolistiques, boosté par la vente interne des structures informatiques imposant aux utilisateurs ces applicatifs.
Pour le Web social ou 2.0, là c’est différent. Les utilisateurs eux-mêmes dans les sphères privées ont produit, mis à disposition et permis l’appropriation de solutions beaucoup plus « user centric » c’est un fait, et cela influence à ce jour les usages professionnels et c’est tant mieux.
La loi de Metcalfe en ce sens est pertinente. Twitter en est un bon exemple. Sur la base d’un produit lancé on ne se sait pas trop pour quoi faire, l’explosion des membres a créé l’usage, notamment en termes d’aide à la veille.
A contrario, dans un cadre strictement professionnel interne, cette loi n’opère en rien et la croissance même exponentielle des membres en connexion dans l’entreprise ne créera pas l’usage, tout au moins pas si facilement que vous le décrivez. L’expérience prouve même un peu le contraire, car les vrais succès des RSE en entreprise sont portés par des structures modestes comme par exemple un département ou une fonction disséminée à l’international de 250-300 collaborateurs pour laquelle il est nécessaire d’apporter une facilitation de connexion et de partage. Et puis, dans ce cas, l’échelle humaine est gérable. Je dis souvent à mes clients « quel intérêt de connecter tous les collaborateurs de l’entreprise ? » c’est l’entreprise elle-même qui détient ce rôle par sa culture, son histoire, son organisation, sa marque, sa notoriété. Pas besoin d’outils pour cela.
Au-delà, il est une lapalissade de prétendre que c’est de conduire le changement en entreprise qui fait le succès de ce type de projet, et vous savez d'expérience parfaitement cela. Un vrai sponsor (visible et actif !), de vrais objectifs et un vrai projet bien pensé feront le succès. Car partager, collaborer, capitaliser, créer de l’intelligence collective ne vient pas tout seul et ne se décrète pas. Il s’agit en ce sens de créer des usages, les outils y aidant, rien de plus.
En conclusion, RSE-I, RSE-P, Intranet Collaboratif, CMS, GED et tous les « Social Washed Applications »… ce n’est pas le problème et encore moins la solution. Tous les produits que l’on connait (JIVE, BlueKiwi, Alfresco, Elgg, Yammer, Sharepoints, Google + & Drive…) sont des bons produits qu’il est possible d’amener au succès s’il on s’y prend bien, ou à l’échec si on fait tout pour...
Un dernier point. Google + est une excellente solution du marché. Et comme il était stratégiquement bien vu d’être aux côtés de Microsoft dans les quelques 25 dernières années, le choix qui est le vôtre d’accompagner Google + dans son déploiement sur les années qui viennent est un excellent choix stratégique. Les clients ont aussi tout à y gagner, notamment financièrement. Mais ne confondons pas les qualités propres à cet applicatif et un succès d’usage professionnel par trop présupposé.
Je serai ravi de continuer cet échange avec vous sur cette thématique.
Fred
@Fred
Je suis heureux que votre problème de publication de votre texte ai été réglé car vos commentaires sont passionnants.
Sur l'essentiel, nous sommes d'accord, la dimension organisationnelle est la plus importante et de très nombreuses grandes organisations ont déployé des RSE, RSE-I en priorité, soit pour espérer changer la culture soit, et c'est hélas un cas fréquent, parce que c'est "à la mode" ou qu'un éditeur est venu les convaincre de déployer ces outils.
Par contre je ne partage pas votre opinion sur la "neutralité" des outils. Usages et outils de sont pas indépendants, et les bons outils, tels que Twitter que vous citez, ont permis l'apparition de nouveaux usages.
La raison pour laquelle les RSE-P peuvent mieux réussir en entreprise est très simple : ils ont déjà démontré leur succès dans le grand public en attirant des centaines de millions de personnes qui s'en servent sans que personne ne les y oblige.
S'appuyer sur ces outils pour son réseau professionnel entreprise augmente donc beaucoup les probabilités de réussite d'un projet RSE. Ce n'est pas une condition suffisante de réussite, c'est une condition .... nécessaire.