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Le management à la française, un exemple à suivre ?

11/12/13



http://www.leblogexpectra.fr/


Le management à la française, un exemple à suivre ?

À la fin des années 80, la prestigieuse Harvard Business Review faisait l’éloge du management à la française.

Trente ans après, ce modèle hexagonal jouit-il toujours de la même aura ? La « french touch » de nos managers continue-t-elle de s’exporter à l’étranger ? Deux experts partagent leur point de vue.

OUI, un modèle qui laisse place à l’innovation

Le management « à la française » a plus d’un tour dans son sac. C’est en tous cas l’avis soutenu par Marc Le Vernoy, président-directeur général du groupe Numen, spécialisé dans l’externalisation de services.

Le management à la française, un exemple à suivre ?

Contrairement au management anglo-saxon où des indicateurs sont associés à chaque objectif et où la prise de risque est relayée par un plan d’action immuable, le management hexagonal laisse place à la créativité », avance-t-il.

Une particularité qui peut devenir une véritable force lorsque les équipes doivent faire face à des obstacles ou des imprévus.

« Les managers français vérifient en permanence si leurs actions répondent bien aux objectifs. Lorsque ce n’est pas le cas, ils n’hésitent pas à changer de cap, à sortir des process établis et à rebondir en proposant des solutions imaginatives. »

Cette liberté de décision a toutefois tendance à irriter les managers étrangers, peu habitués à court-circuiter leurs supérieurs.

« Lorsque les entreprises françaises collaborent avec des multinationales basées aux Etats-Unis, elles mettent parfois les managers américains en porte-à-faux par rapport à leur hiérarchie », confirme Marc Le Vernoy.

Si le management français se distingue des autres modèles étrangers, c’est également parce qu’il n’est pas adepte du « quick and dirty ».
Ce concept, qui consiste à élaborer un protocole rapidement avant de l’améliorer progressivement, est très populaire aux Etats-Unis.

« Les managers français sont trop perfectionnistes pour adopter cette stratégie », estime le PDG du groupe Numen .« Lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes et qu’ils doivent prendre des décisions stratégiques dans de courts délais, ils gardent cette capacité à prendre du recul et à se dégager du temps pour se consacrer à la réflexion. Parfois, il est vrai, au détriment de la vitesse d’exécution. »

Même si pour certains dirigeants étrangers, cette caractéristique signifie que le management français reste trop figé dans ses traditions, elle peut tout à fait faire office de modèle à l’international.

NON, un style qui manque de réactivité

Si le management hexagonal était tenu pour référence à l’échelle internationale il y a encore quelques années, cela ne semble plus le cas aujourd’hui.

Le management à la française, un exemple à suivre ?Une enquête, réalisée en janvier 2011 par l’institut BVA pour BPI Group, va même jusqu’à dévoiler que la confiance portée par les salariés français à leurs managers ne cesse de s’étioler. Ils ne sont en effet que 19 % à avoir une très bonne opinion de leurs supérieurs hiérarchiques. Contre 33 % des Américains et 22 % des Italiens.

Si les managers hexagonaux ne remportent plus les faveurs des salariés français comme étrangers, c’est certainement parce qu’ils manquent parfois de spontanéité.

« Les managers hexagonaux cultivent l’amour de la réflexion », illustre Philippe d’Iribarne, directeur de recherche au CNRS et auteur de l’ouvrage ” L’étrangeté française “.

Alors que les managers américains privilégient une approche plutôt empirique, les managers français accordent de l’importance aux concepts et théorisent chacun de leurs projets. Selon les situations, cette prise de distance tend à être une source de créativité conduisant à la conception de solutions originales ou, au contraire, de temps perdu. »

Par ailleurs, le leadership qui caractérise le style de management français n’a rien à voir avec le modèle anglo-saxon.

« Les managers français tendent à s’appuyer sur la compétence que chacun de leurs collaborateurs a dans son propre métier plus qu’à favoriser une synergie entre métiers », constate Philippe d’Iribarne. Enfin, lorsqu’il s’agit de faire face à un échec, les managers français sont mis à l’index.

« Un échec sera considéré comme une expérience instructive pour un manager américain et son équipe tandis qu’il laissera des traces dans celle du manager français », conclut le directeur de recherche.

Aurélie Tachot, pour Expectra

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