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Le médecin, le patient et la nouvelle donne numérique

5/11/13


http://www.lemonde.fr/


Médecin épidémiologiste, fondateur de Kappa Santé

Le médecin, le patient et la nouvelle donne numérique


jeudi 31 octobre 2013
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Dans une société en pleine métamorphose due aux usages du numérique, le monde de la santé doit s'adapter, ne plus voir Internet et les discussions des patients comme des menaces, mais plutôt comme une chance pour l'amélioration de la qualité des soins. Une récente étude souligne justement l'appétit des Français en la matière. 

 
AUTEUR
Le docteur Stéphane Schück est un médecin épidémiologiste, spécialisé dans l'évaluation du médicament. Il a fondé et dirige la société Kappa Santé où il occupe la fonction de directeur scientifique et...
 
 
 
Pour paraphraser Bob Dylan, les temps changent ! Et c'est peu dire aux vues de la métamorphose de la société et de nos activités professionnelles induite par le numérique. La médecine et le monde de la santé n'échappent pas à cet ouragan binaire, qui change les pratiques et modifie durablement les relations entre soignés, aidants et soignants. La modernisation du système de santé et sa réforme, nécessaire, passera forcément par une utilisation généralisée des technologies numériques de l'information : la télémédecine comme outil de désenclavement géographique et de lutte contre les déserts médicaux, les systèmes d'information pour l'amélioration continue des soins, l'imagerie médicale numérisée, la gestion des parcours de soins,l'ouverture (future) des bases de données médicales en sont d'autant d'exemples.

Un savoir profane, mais expert

Aujourd'hui, Internet a rendu possible l'accès immédiat aux connaissances et le partage du savoir. 80 % des internautes ont consulté le réseau pour une recherche ayant trait à la santé. Les patients communiquent entre eux sur des forums de discussion, des communautés de patients, partagent et échangent des expériences relatives à leur santé, constituant ainsi un véritable savoir, profane, mais expert, de leurs maladies. Savoir qui n'est pas toujours pris en compte par les acteurs de santé, probablement déstabilisés par cette remise en cause d'une relation médecin - patient descendante et cette nouvelle donne numérique.

Améliorer la surveillance du médicament

Concernant les effets indésirables des médicaments, des volumes d'information gigantesques sont rapportés chaque jour par les internautes dans les forums et les réseaux sociaux. Cette information n'est aujourd'hui pas analysée dans les circuits de surveillance du médicament, alors qu'elle constitue une valeur et peut venir compléter la chaîne de surveillance du médicament. L'actualité du médicament, récente ou non, les 18 000 morts annuels en France liés aux effets indésirables des médicaments montrent la nécessité de compléter et d'améliorer en permanence ce système de surveillance.

C'est pour faire suite à ce constat que nous travaillons sur le tri et l'analyse des messages des internautes, dès lors qu'un effet indésirable relié à un médicament est potentiellement évoqué. Les technologies utilisées reposent sur le "web mining" (fouille du web), le "text mining", l'analyse statistique des données textuelles et le traitement statistique de la détection de signal. Elles visent l'enrichissement des connaissances sur les effets indésirables en traitant cette source de données, non exploitée aujourd'hui. Si la tâche est d'une complexité redoutable, le principe de base, lui, reste simple : écouter le patient...

Tribune initialement publiée le lundi 8 juillet 2013



SUR LE MÊME SUJET
La santé du futurDossier médical en ligne, maison de retraite et hôpital intelligents... Le numérique est en train de révolutionner le monde de la santé. Et laisse entrevoir une médecine davantage fondée sur la prévention et les soins « sur mesure ».
 

 
 
Mots clefs :   

internet

web mining

santé

 
 
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VOS COMMENTAIRES
De Paul Zeitoun
11/02/13 - 07h52
 

La description de ses symptômes digestifs par le patient lui-même peut se faire par Internet.

Deux informaticiens motivés et compétents et moi-même, professeur de gastroentérologie, avons mis en ligne un Questionnaire digestif établi sur le mode séquentiel (http://questionnaire-digestif.paul-zeitoun.fr).

Le test  gratuit, anonyme dure 5 à 10 minutes. Il n'a pas la prétention d'indiquer le ou les diagnostics possibles à la personne qui a répondu. Il aboutit à un rapport imprimé en termes médicaux, destiné au praticien. 

Ce modèle peut sans doute aider à l'anamnèse dans beaucoup de spécialités.

Paul Zeitoun

 
10/31/13 - 17h18
 

Bonjour; La médecine, l'Ecole, toute la transmission du savoir ne sera plus jamais la même. Si vous êtes médecin votre  petit fils (H/F) ne comprendra rien à la description de ce qu'à été vos études; Les siennes ont pris 3 ans et on discute pour savoir si deux ans ne serait pas mieux (oui). 

Ce qui est désolant avec Internet est de découvrir que le "Pouvoir" n'a pas lu d'étude sur le sujet depuis très très longtemps. Comment voulez vous avoir le temps de lire 2000 études par jour ede savoir laquelle est importante pour vous? Le programme oncologique Watson le fait déjà.

Et là c'est une vue optimiste puisqu'on cherche déjà comment faire des implants de savoir et savoir faire dans le cerveau.

Nos savants nous disent que nous venons d'entrer dans l'ère géologique Anthropologique, peut-être sommes nous entrés dans l'ère Robotique. Pendez qu'un chirurgien travaille au mm, un robot travaille au dixième de millimètre. Et cette phrase évite de poser la bonne question, pourquoi est-ce qu'un robot voudrait nous réparer?

Ce monde change si vite que peut-être nous n'arrivons pas à nous accrocher aux wagons.

Au fait nous servons à quoi nous les hommes ? (H/F)

 
De Vincent Mangematin
10/31/13 - 16h15
 

L'article de S. Shuck "le médecin, le patient et la nouvelle donne numérique"  est intéressant car il soulève un débat qui va très largement dépassé le monde médical. Les médecins et les autorités sanitaires utilisent les données du web pour le suivi des épidémies et on sait depuis environ 5 ans que Google est l'un des prédicteurs les plus puissants en termes de diffusion des épidémies. il s'affranchit des frontières et le repérage des mots clés est précis. 

L'entrée par l'épidémiologie est sans aucun doute importante. Elle ouvre la porte à trois changements qui vont bouleverser la médecine de demain :

-       Le bien portant devient la clé d’entrée dans le système de santé et le corollaire est que le bien être est central. Hier on proposait un médicament pour soigner une maladie. Aujourd’hui chacun gère son capital santé pour maximiser son bien être tout au long de sa vie

-       Le bien portant est aussi central car les outils sont disponibles. Il s’agit bien sûr du web pour avoir accès à l’information, des communautés sur internet où les personnes échangent entre pairs les informations et conseils, des avis sur le traitement le médecin ou l’utilité de telle ou telle prescription ou pratique alimentaire ou sportive. Web et applications sur smartphones permettent de dialoguer en temps réel et d’adapter au fil des dialogues entre pairs un profil individuel et un profil de suivi qui inclut sport régime, sommeil et parfois médication et recours à la médecine ;

-       Les outils sont disponibles. Le mouvement autour de « Quantified Self » touche chacun d’entre nous. Que ce soit le sportif qui suit ses performances ou s’assure qu’il ne pousse pas trop loin ses limites physiques, que ce soit les femmes enceintes qui suivent leurs grossesse s et dialoguent avec d’autres femmes sur leurs questions, ceux qui suivent un régime ou qui ont des problèmes de sommeil, chacun dispose de capteurs et d’appareils intelligents qui donnent un état de santé, des pistes pour améliorer le bien être et bien vivre.

Ces évolutions impliquent de profondes transformations du monde de la santé et sont susceptibles de transformer la structure des dépenses de santé. Il s’agit tout d’abord de bien être dont chacun est responsable. Il s’agit ensuite d’une expertise individuelle et instrumentée dont chacun dispose et qui devra être reconnue par le monde médical. Il s’agit enfin d’acteurs économiques importants, souvent français qui présentent de réelles promesses pour améliorer notre bien être. Les modèles économiques émergent. Beaucoup reste à inventer pour rendre ses acteurs viables et partenaires à part entière d’un monde médical qui reste trop souvent hermétique. C’est à cette condition que de réelles économies dans le système de santé peuvent être réalisées.

Vincent Mangemantin, Professeur à Grenoble Ecole de Management, vincent.mangematin@grenoble-em.com

http://www.scoop.it/t/global-health-and-well-being


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