27/10/2013 | Les grands groupes français ont besoin de forts besoins en recherche et développement et recherchent de plus en plus d'ingénieurs doctorants ou docteurs.
"Nous avons besoin de compétences pointues dans l'énergie, les matériaux, la corrosion pour inventer la voiture de demain... Il nous faut donc des ingénieurs docteurs", a lancé aux étudiants de l'ENSAM Bordeaux Martine Monin, responsable métier caractérisation et validation des matériaux et procédés à PSA (Peugeot-Citroën), qui était descendue de Paris pour l'occasion. A cet effet, PSA a créé ces dernières années des Open Lab en France pour renforcer ses liens avec Arts et métiers. A Herakles, qui travaille sur les fusées Ariane V, les enjeux technologiques aussi sont importants. L'une des contraintes est notamment de réduire le bruit. "Avec les CMC (Composites à matrice céramique), nous avons un gain de 3O%", a expliqué Bernard Reignier, responsable de la recherche appliquée à Herakles. A Astrium, "nous travaillons sur des plateformes pour sécuriser l'espace et "nettoyer" les satellites hors service", a révélé, de son côté, Philippe Briant, responsable du laboratoire matériaux et procédés composites à EADS Astrium.
Un an après la thèse, 76% des docteurs ont un emploi
La demande de doctorants au sein de ces grandes entreprises est réelle. Chaque année, Bernard Reignier accueille 20 thésards dans son laboratoire, "avec des propositions d'intégration dans le groupe Safran". C'est pourquoi, "nous avons l'ambition de développer une formation doctorale", a déclaré Ivan Iordanoff, directeur général adjoint de la recherche et de l'innovation à l’ENSAM Paris Tech. "Nous avons 10 millions d'euros de contrats avec les industriels", a-t-il rappelé. "C'est une première expérience professionnelle qui nous permet d'acquérir une excellente méthodologie", a témoigné un jeune docteur, Jeremy Jallageas, qui travaille aujourd’hui à Aquitaine sciences transfert. "Tout ceci stimule le tissu économique régional", a fait remarquer, pour sa part, Annabel Sibé, chargée de mission développement technologique à la direction de la recherche du Conseil régional d’Aquitaine. "Le salaire minimum d'un doctorant est de 23 484 euros par an. Cela peut aller jusqu'à 52 000 euros", a précisé Clarisse Angelier, chef du service Cifre à l'ANRT (Association nationale de la recherche et de la technologie). Les débouchés sont là : "à N+1, 76% des doctorants Cifre ont un emploi, hors 14% de post-doctorat. Un tiers sont entrés dans les entreprises, où ils étaient en doctorat". 68% d'entre eux sont en CDI. "Avoir réalisé une thèse a été très bénéfique pour ma carrière", a conclu, Martine Monin.
Nicolas César
Crédit Photo : Arts et métiers Paris Tech