Atlantico : Le burn-out toucherait 10% de la population active française et se caractériserait par un sentiment de vide intérieur proche de la dépression. Face au nombre alarmant de cas, de plus en plus de professionnels se battent pour faire reconnaître le burn-out comme une maladie professionnelle. Le burn-out est-il le mal du 21ème siècle?
François Baumann : Oui je pense que le burn-out est l'un des maux du 21ème siècle car il correspond bien à notre mentalité, à l’accélération de la vie que l’on ressent tous. Ce n’est pas par hasard que ce mal se prononce maintenant. Il s'agit de la dernière maladie en date qu’on ait découvert, elle touche l’individu somatiquement, elle touche à la société, au psychisme. Il s’agit d’une maladie "multicentrée".
La culture du résultat et de la performance propre à notre société a-t-elle encouragé ce phénomène ou existait-il déjà ?
Progressivement, on a vu ce phénomène apparaître et on a finalement mis un nom lorsque beaucoup d'individus ont été touchés. Le problème de la performance est inhérent à notre société : on n’a pas le droit aux défauts, il faut des résultats en permanence, tout cela contribue à faire du burn-out une maladie de notre société.
Quels sont les facteurs objectifs du burn-out ?
Il y a avant tout un épuisement de l’individu. Celui-ci se brûle de l’intérieur. On compare souvent la personne souffrant de burn-out à un immeuble dont seule la façade resterait mais qui serait entièrement brûlé de l’intérieur. Les gens qui souffrent de burn-out ne semblent pas épuisés mais ne peuvent plus rien faire. Cette maladie ne s’identifie pas tout de suite et les personnes s’enfoncent de plus en plus dans cette maladie.
Quel est le profil-type du salarié exposé aux risques de l’épuisement professionnel ? Y a-t-il des professions plus touchées par ces risques psychosociaux ?
Les professions les plus touchées sont les professions d’aide à l’autre comme les aides-soignantes, les médecins ou les policiers mais aussi des personnes qui aident des handicapés ou un proche malade par exemple. On commence à s’intéresser à l’empathie car le burn-out a révélé qu’il s’agit d’une maladie de l’attention à l’autre.
Le profil-type est souvent celui qui en veut trop. Une ambition démesurée peut conduire au burn-out. Le problème de la non responsabilisation est aussi un facteur : si on fait faire beaucoup de choses au salarié alors qu’il ne les domine pas.
D’autres pays comme le Japon reconnaissent le burn-out comme maladie professionnelle. Pourquoi la France n'en fait-elle pas autant ? Est-ce dû à son invisibilité et au fait qu’il s’agit davantage d’un processus que d’un état ?
Au Japon, certains meurent de burn-out. Celui-ci a une action sur le corps et peut provoquer des insuffisances rénales aiguës c’est-à-dire que les hormones du stress sont épuisées et qu’on ne peut plus y faire face. En France, on prend moins au sérieux ce genre de cas et on n’a pas la même culture du travail et de l’attachement à l’entreprise. Cependant, on commence à l’avoir.
Le burn-out est d'abord un processus, puis devient un état au bout d’un certain nombre d’années. Si on veut le repérer, on le peut mais les personnes qui en souffrent ne veulent pas se l’avouer. Ceci illustre la contradiction des salariés qui veulent travailler toujours plus et qui lorsqu’on leur dit de s’arrêter, refusent. Les symptômes du burn-out sont les mêmes que ceux de la dépression nerveuse, c’est pour cela qu’on a souvent confondu ces deux maladies.
Quelles sont les mesures de prévention aujourd’hui mises en place pour prévenir le burn-out ? Sont-elles efficaces ? Pourquoi ?
Les mesures de prévention se situent dans la réorganisation du travail. Le problème est surtout de préparer les gens à leur travail, ne pas leur demander des choses qu’ils ne peuvent pas faire, reconnaître leur travail constituent des éléments très importants.
On ne peut pas mettre un psychologue derrière chaque salarié mais il faut réaliser que les enjeux sont importants.
Propos recueillis par Karen Holcman
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Si au moins ce gouvernement de bras cassés pouvait se choper un gros burn out.........Çà prouverait qu'ils bossent un peu......
Jamais vu un fonctionnaire en burn out......... j'ai cherché pourtant......
Le burn out est la conséquence des 35h........merci Aubry et Strauss...
Il est juste lamentable de voir un pays avec 5 semaines de vacances + des artt + 37h par semaine (d'où les artt) et tout çà pour finir en burn out ?
Mais le Burnes-out est un délit sexuel.
Ni reçu un seul d'ailleurs ! Ca a fait le tour de l'entreprise, j'ai même été convoqué. J'ai demandé qu'on me liste les problèmes advenus : Néant. Ce qui signifie qu'il ne faut pas confondre bosser avec brasser.
Cet article est un tissu de conneries. Le "burn out" est la dernière fumisterie à la mode. Les petits mecs et nanas qui ont fait culte de briller n'ont trés souvent pas les épaules pour supporter les fardeaux qui les écrasent et dont, cependant, ils se sont avidement chargés ! Pour ma part, s'il m'est arrivé (trés rarement) de me voir reprocher rendement ou implication, la réponse a été cinglante, ferme et définitive : "Cherchez moi donc un remplaçant". Et puis, on n'est pas OBLIGE de s'impliquer dans son travail jusqu'à s'en rendre malade. Vous êtes payé(e) pour un certain volume, vous le remplissez et ne vous souciez pas du reste. Quant aux "réunions" à 19 heures le soir, laissez-moi rire ! Pour ma part, malgré des responsabilités à un certain niveau, je suis TOUJOURS allé déjeuner à midi et n'ai JAMAIS quitté mon bureau aprés 18h00. Pourquoi ? Mais parce que ça ne sert à rien. Et inutile de me téléphoner entre midi et 14h00, le soir ou le week-end. Pour la même raison. En août 2000 et pour la PREMIERE et unique fois de ma carrière de cadre (c'est pourquoi je me souviens de la date !), je suis parti en congé trois semaines. Je n'ai pas donné UN SEUL coup de fil au bureau.
de mon temps on bossait e usine entre 48 et 60 heures par semaine !
de mon temps on faisait des efforts physiques au boulot !
de mon temps les cadres , eux aussi, avaient des horaires à rallonge
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de mon temps on pouvait prendre des initiatives , par ex transformer ou adapter son poste de travail sans problème
de mon temps l’ascenseur social fonctionnait le facteur de promotion n'était pas le diplôme mais l'efficacité !
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CHERCHEZ L'ERREUR ! ! !
Oui surtout vers l'age de la retraite.
@vspatrick : votre commentaire n'est pas très constructif et vraiment injuste. Si vous êtes jaloux des fonctionnaires, rien ne vous empêche de postuler! Perso, j'ai travaillé dans le public et dans le privé et je risque plus le burn-out dans le public... La bonne question est comment fait-on la différence entre une dépression et un burn-out? Comment l'éviter?
La fonction publique est immunisé.