« En formation, si le cours est trop magistral, le niveau d’assimilation est faible et les apprenants s’ennuient ». Partant de ce constat, Patrick Maddalena vient de publier un guide pratique constitué de 76 fiches utiles, pour aider les enseignants à dynamiser leurs formations et rendre leurs stagiaires actifs.
Divisée en cinq grandes parties, cette bible de la formation suggère un choix complet d’outils et de conseils pour mettre en place des formations ludiques et attrayantes. Entretien avec Patrick Maddalena, également fondateur du site www.formations-actives.com.
Comment vous est venue l’idée d’écrire ce livre ?
Au départ je suis informaticien. J’ai beaucoup travaillé sur les utilisations de l’informatique dans l’enseignement et la formation (jeux, quizz en ligne). Depuis cinq ans, je suis responsable pédagogique de formation dans un organisme qui s’adresse surtout à des ingénieurs et à des techniciens de l’industrie pétrolière. Je me suis aperçu que les cours donnés par les formateurs étaient souvent très magistraux. Or, d’après moi, un cours trop sérieux suscite de l’ennui de la part de l’apprenant et le niveau d’assimilation est forcément très faible.
Je pense que l’informatique, les outils numériques et interactifs (MOOCs, e-learning, Serious Game) sont destinés à faciliter « l’acte d’apprendre ». Ayant moi-même participé à la conception d’outils de ce genre, l’idée de rédiger un guide pratique pour les formateurs d’aujourd’hui et de demain, me paraissait intéressante.
Selon vous, quel est l’intérêt de proposer des formations ludiques ?
En formation, ce qui est stimulant, c’est lorsque l’apprenant doit agir. Il faut alterner la transmission d’informations par des cours magistraux et des activités pratiques. Utiliser les nouvelles technologies sans faire participer l’apprenant n’aura pas forcément d’impact. Le stagiaire doit être acteur de sa formation. L’essentiel est de le rendre actif et réceptif avec des moyens simples. Il n’est donc pas forcément nécessaire d’avoir recours à de gros budgets.
Pouvez-vous citer quelques exemples ?
Les apprenants ont naturellement tendance à varier leurs méthodes d’apprentissage, à la fois par plaisir et par recherche d’efficacité. Dans ce livre, je propose donc plusieurs types de conseils sous forme de jeux ou d’activités pratiques : cela va des exercices pour impliquer les participants (système de quizz, jeux interactifs, études de cas, méthodes pour capter l’attention) aux outils pédagogiques utilisés (documents imprimés, diaporamas, vidéos ou encore e-learning). Un exemple simple de pédagogie active : le jeu « Question Réponse ». Les stagiaires sont divisés en deux groupes et les uns posent des questions aux autres sur le thème de la formation en cours. Ce système permet souvent de mettre les apprenants en situation active et de mémoriser plus facilement les informations.
Quels conseils donneriez-vous à des formateurs ?
Il y a une chose essentielle qu’on oublie très souvent : c’est le plaisir d’apprendre. Lors d’une formation, si le stagiaire a le plaisir d’apprendre et le formateur le plaisir d’enseigner, il est certain que ce sera bénéfique pour chacun. Les formateurs qui font de la pédagogie active ont souvent plus de satisfaction à enseigner que ceux qui se contentent de faire uniquement des cours magistraux. Le tout est d’utiliser la pédagogie active au bon moment et avec le bon public.
De plus, comme les besoins des apprenants ne cessent d’évoluer, il faut en permanence réexaminer ses contenus de formation pour être en adéquation avec leurs demandes. Les années qui viennent vont certainement bouleverser beaucoup de choses dans les façons d’apprendre avec les réseaux sociaux, les blogs et la diffusion rapide des informations. En tant que formateur, il faut déjà s’y préparer.