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La chasse aux stagiaires est ouverte !

29/9/13


Education

 

On connaissait les cabinets de "chasseurs de têtes". Certains cabinets chassent désormais les étudiants pour les mettre en stage, notamment dans les PME.

Le stagiaire est une espèce considérée comme de plus en plus précieuse par les entreprises, pourvu qu’il soit qualifié et bien encadré. (DR)

Le stagiaire est une espèce considérée comme de plus en plus précieuse par les entreprises, pourvu qu’il soit qualifié et bien encadré. (DR)

D'abord le cliché : le stagiaire est un étudiant un peu gauche, errant dans les couloirs d’une entreprise à la recherche d’une photocopieuse (il a 1.254 copies d’un rapport à effectuer dans l’après-midi). La réalité ensuite : le stagiaire est une espèce considérée comme de plus en plus précieuse par les boîtes, pourvu qu’il soit qualifié et bien encadré. Certaines sont prêtes à casser leur tirelire pour en attirer, via des cabinets de "chasseurs de tête" d'un nouveau genre, réservés aux stagiaires : StagoraHays ou AJ stage comptent parmi cette engeance bien dans l’air du temps.

AJ Stage, qui s’adresse aux étudiants de bac+3 à bac+5, a été créée en 2010 : "Nous sommes partis d’un constat tout bête, explique son président, Amaury Montmoreau, un jeune diplômé d’Audencia Nantes. D’un côté, il y a énormément d’étudiants qui ne trouvent pas de stages longs, de quatre à six moins, parce qu’ils contactent tous un panel très réduit d’entreprises célèbres, déjà prises d’assaut. De l’autre, beaucoup de sociétés ne parviennent pas à trouver les troupes dont elles ont besoin."

Mouton à cinq pattes

Ces sociétés sont à une écrasante majorité des PME, trop petites et peu connues pour attirer les candidats et qui ont parfois du mal à bien identifier les profils qu'elles recherchent – c'est le fameux effet "moutons à cinq pattes", ce stagiaire qu’on ne trouvera évidemment jamais parce qu’on lui réclame un impossible catalogue de compétences, dont on utilisera qu'un dixième. "Si AJ Stage est évidemment gratuit pour les étudiants, les entreprises nous paient [autour de 1.000 euros, NDLR]pour trouver des profils bien en adéquation avec leurs attentes", précise Amaury Montmoreau, dont le cabinet compte cinq salariés.

Et aussi, souvent, de futurs salariés dont les compétences auront été testées. Deux tiers des stages de fin d’étude proposés par AJ Stage se terminent d’ailleurs en proposition d’embauche, jure le cabinet. Une manière d’attirer des étudiants issus de grandes écoles de commerce, d’ingénieurs ou des cursus sélectifs de la fac (type master), pas toujours faciles à pécher.

Turn over

Evidemment, il est possible d’imaginer à quels abus peuvent donner lieu les prestations de ces chasseurs de stagiaires : notamment à faire tourner des cargaisons de précaires dans certaines entreprises préférant ce turn over à des embauches fermes.

Mais Amaury Montmoreau jure la main sur le cœur qu’AJ Stage se montre vigilant : "Nous refusons par exemple qu'un stagiaire remplace une personne en congé maternité, car ce serait du travail déguisé, ce qui est illégal. De même, si un client refuse manifestement d’embaucher des stagiaires, nous ne travaillons plus avec lui. Il n’est pas dans notre intérêt d’avoir l’image des pourvoyeurs de précaires". D’autant que tout CDD ou CDI conclu rapporte au cabinet parisien entre 800 et 1.500 euros.

Arnaud Gonzague - Le Nouvel Observateur


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