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La recette magique de Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, pour rendre le monde meilleur

28/8/13


http://www.challenges.fr/high-tech/20130827.CHA3282/la-recette-magique-de-mark-zuckerberg-le-patron-de-facebook-pour-rendre-le-monde-meilleur.html#!


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D'après le PDG de Facebook, connecter à internet les deux tiers de la population qui n'y ont pas accès permettrait de réduire les inégalités. Et ça ne devrait pas faire de mal au chiffre d'affaires du réseau social...

Mark Zuckerberg, fondateur et PDG de Facebook. (SIPA)

Mark Zuckerberg, fondateur et PDG de Facebook. (SIPA)

Mark Zuckerberg a fait un rêve: connecter à Internet les deux tiers de la population mondiale qui n’y ont pas accès. D’après le PDG de Facebook, il s’agit ni plus ni moins qu’un "droit de l’homme", et il représente "le plus grand défi de notre génération". Pour parvenir à son objectif, le jeune milliardaire a monté le projet "internet.org", lancé la semaine dernière, un consortium d’industriels comprenant, outre le réseau social, six grandes entreprises internationales de la high-tech: Ericsson, Mediatek, Opera, Samsung, Nokia et Qualcomm. Elles veulent mettre en commun leurs ressources intellectuelles et financières pour améliorer l’accessibilité mondiale à internet, l’efficacité de la bande passante en diminuant la consommation de données et changer les modèles d’affaires du secteur – leurs trois ambitions affichées.

Immédiatement, Zuckerberg le missionnaire a été raillé pour son cynisme. Vouloir connecter plus d’êtres humains à internet, c’est surtout vouloir élargir la base clients de Facebook, faire progresser le cours de l’action du réseau social et, au passage, la fortune personnelle de son fondateur. On remarquera d’ailleurs que le projet "internet.org" n’associe aucun des grands rivaux actuels de Facebook, Google, Apple, Microsoft ou Twitter…

Dans une interview au magazine américain Wired, publiée lundi 26 août, "Zuck" répond à cette accusation. Bien sûr, concède-t-il, Facebook "profite théoriquement de cette initiative". Mais, ajoute-t-il, "cette critique est un peu folle. Le milliard de personnes qui utilisent déjà Facebook ont beaucoup, beaucoup plus d’argent que les 6 autres milliards réunis. Si nous voulions simplement gagner de l’argent, la meilleure stratégie serait de nous concentrer sur les pays développés et les gens qui utilisent déjà Facebook, en faisant progresser leur engagement plutôt qu’en essayant d’attirer de nouveaux utilisateurs. (…) Cet investissement, je veux le faire parce que pense que c’est une bonne chose pour le monde."

Passer d'une économie industrielle à une économie de la connaissance

Dans un bel élan d’utopie et de grandiloquence, auquel on n’est pas obligé d’adhérer, le PDG de Facebook détaille sa vision. "L’histoire du siècle à venir est celle d’une transition entre une économie industrielle, basée sur les ressources, à une économie de la connaissance", explique-t-il. L’enjeu n’est plus, d’après lui, la possession des richesses physiques, comme le pétrole, qu’il considère comme un "jeu à somme nulle", mais le partage de l’information, où tout le monde est gagnant. "Si vous savez quelque chose, alors vous pouvez le partager – et le monde entier devient plus riche", assène Zuckerberg. D’où la nécessité de connecter les 5 milliards d’êtres humains qui n’ont pas accès à internet aujourd’hui.

L’ex-étudiant à Harvard, qui n’a visiblement pas peur des raccourcis, va plus loin. La réalisation de son ambition est, pour lui, la meilleure façon d’en finir avec les inégalités mondiales: "les 500 millions d’êtres humains les plus riches ont beaucoup plus d’argent que les six autres milliards réunis. On peut résoudre cela en connectant tout le monde à internet et en entrant dans l’économie de la connaissance". Il précise toutefois être conscient que tout cela n’arrivera pas d’un coup de baguette magique: "la Révolution industrielle n’a pas eu lieu en une décennie…"

Confrontation avec les opérateurs télécoms

Au-delà des bonnes intentions proférées, c’est la façon dont Zuckerberg compte parvenir à son objectif qui est intéressante. Le point-clé n’est pas, d’après lui, le coût d’acquisition d’un smartphone mais le coût d’accès aux données. En cela, le PDG de Facebook est raccord avec les opérateurs télécoms du monde entier, qui ont compris ces derniers mois qu’ils referaient leurs marges grâce à l’explosion des data. Toutefois, Zuckerberg esquisse une idée originale: puisque l’accès aux données coûte cher, essayons, nous, acteurs du secteur internet, de produire des services moins gourmands en données! "C’est un enjeu critique pour les quelques milliards de personnes qui n’ont pas accès à internet", explique-t-il. Et tant pis pour le business model des opérateurs télécoms…

Aucun d’entre eux ne fait d’ailleurs partie du consortium à l’origine du projet "internet.org". Ce n’est pas un hasard. Derrière les grandes questions soulevées avec naïveté et/ou mauvaise foi par Zuckerberg, se cache le problème majeur qui va se poser dans les années à venir: qui fournira l’accès à internet? Les fréquences hertziennes seront-elles ouvertes par les gouvernements à de nouveaux acteurs? Alors que Google teste des solutions plus ou moins folkloriques aux Etats-Unis et en Afriqueet que les opérateurs télécoms sont en souffrance sur leurs marchés nationaux, Facebook vient officiellement, avec "internet.org', de se placer dans la course, avec des partenaires industriels de poids, via un projet à l’apparence généreuse. Car, bien sûr, ce qui est bon pour le monde est bon pour Facebook. A moins que ce ne soit l'inverse.


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