Pierre Gattaz, le nouveau président du Medef, doit rencontrer jeudi 25 juillet, "les Dupés", un collectif de patrons de PME réclamant des réformes susceptibles de "redonner le goût de créer de l'emploi".

Le préisdent du medef, Pierre Gattaz, se rend jeudi 25 juillet à Saint-Etienne pour y rencontrer un collectif de patrons en colère baptisé "Les Dupés".
Reuters/Philippe Wojazer
Lancé en mai, le collectif "Les Dupés" rassemble 3 700 patrons. Tous ont signé le manifeste des 11 fondateurs du mouvement qui se qualifient de "Dirigeants Ulcérés par la Politique Economique et Sociale menée par la France depuis plusieurs décennies".
Dominique Jabouley, l'initiateur de cette action, dirige l'entreprise éponyme de fabrication de biais et de système d'agrafage de soutien-gorge située à Saint-Etienne. Pierre Gattaz, président du Medef, s'y rendra jeudi 25 juillet, après un passage par le siège social de Casino et celui du Medef Loire.
Bousculer le patronat
Ce dirigeant d'une vieille entreprise familiale de 180 personnes assure que le mouvement de mécontentement qui monte dans les TPE et PME doit servir à "bousculer le patronat et sa pratique du politiquement correct", afin qu'il obtienne des pouvoirs publics "les réformes nécessaires pour redonner le goût de créer de l'emploi".
"C'est dramatique d'entendre des chefs d'entreprise dire: putain il va falloir que j'embauche! Car le système actuel amène à avoir peur de le faire", explique le porte-parole de cette grogne.
Alléger le Code du travail
Il fixe comme priorité "la diminution par deux en deux ans du poids du Code du travail, en respectant les droits essentiels de salariés". "Le Petit livre rouge est trois fois plus lourd qu'en 1978, année où il s'établissait à 500 grammes", affirme-t-il, balance à l'appui.
"D'ici là nous demandons l'arrêt de toute nouvelle négociation entre les partenaires sociaux", explique Dominique Jabouley, qui dénonce l'attitude de co-gestion observée, selon lui, par les organisations patronales avec les gouvernements, de droite ou de gauche, lors des dernières décennies.
"Conditions de concurrence équivalentes"
En matière de coût horaire du travail, ce représentant du patronat chrétien, juge au Tribunal de commerce de Saint-Etienne, préconise de "descendre sous celui de l'Allemagne, tout en augmentant de 20% le montant net disponible pour les salariés, sans remettre en cause la couverture sociale pour les besoins lourds".
Les Dupés comptent soumettre à Pierre Gattaz de nombreuses idées afin que les entreprises françaises évoluent "dans des conditions de concurrence équivalentes à celles de nos pays voisins".