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Autoentrepreneurs : après les Pigeons, les poussins

31/5/13

Les Echos

Par Marion Kindermans | 30/05 | 19:49 | mis à jour le 31/05 à 10:50 | 12commentaires
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La baisse du chiffre d’affaires maximal dans le cas d’un revenu d’appoint met le feu aux poudres. La grogne monte via les « poussins », qui veulent s’inspirer des « pigeons ».

Les « poussins », mouvement lancé par des autoentrepreneurs sur le net il y a quelques jours, entendent contrer la réforme du statut portée par Sylvia Pinel. - AFP
Les « poussins », mouvement lancé par des autoentrepreneurs sur le net il y a quelques jours, entendent contrer la réforme du statut portée par Sylvia Pinel. - AFP

La contestation des « poussins » fera-t-elle reculer le gouvernement comme ont réussi à le faire les « pigeons »  sur les plus-values de cession ? Ce mouvement lancé par des autoentrepreneurs sur le net il y a quelques jours entend contrer la réforme du statut portée par Sylvia Pinel. La ministre de l’Artisanat a confirmé la semaine dernière son intention de limiter dans le temps - a priori pour deux ans - la possibilité d’utiliser le régime d’autoentrepreneur pour une activité principale (les activités exercées à titre secondaire restant illimitées dans le temps).

Mais une autre annonce a mis le feu aux poudres cette semaine : la ministre a évoqué pour la première fois l’idée d’un abaissement du plafond de chiffre d’affaires pour les seules activités secondaires. « C’est encore à l’état de discussion, mais le plafond atteindrait 10.000 euros annuel pour les services et 27.000 euros pour les commerçants », indique Sylvia Pinel aux « Echos ». Ces montants représentent à peine le tiers des plafonds actuels (32.600 euros pour les services, 81.500 euros pour les commerçants). « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Jusqu’à présent, le gouvernement a justifié la limitation dans le temps par le renforcement des mesures d’accompagnement. Avec l’abaissement du seuil du chiffre d’affaires, on a un double effet guillotine. Et techniquement, c’est une usine à gaz », dénonce Grégoire Leclercq, président de la fédération des autoentrepreneurs, qui a quitté la table des discussions.

90% des autoentrepreneurs ont un chiffre d’affaires inférieur au SMIC

« Le but est au contraire de détecter plus tôt les entreprises qui ont un potentiel de développement, et ainsi, lorsqu’elles basculent dans le régime principal, de mieux les accompagner vers la croissance », défend l’entourage de la ministre. La réforme prévoit en effet de mobiliser les chambre des métiers et les chambres de commerce dans la formation des créateurs. « Il faut lever cette forme d’auto-censure qui fait que les entreprises ne veulent pas développer leur chiffre d’affaires par crainte de perdre les avantages du régime », explique encore Sylvia Pinel, qui veut « encourager l’esprit entrepreneurial ». A l’heure actuelle, sur les 900.000 autoentreprises existantes, un peu plus de la moitié dégagent un chiffre d’affaires, et 90% de ces dernières ont un chiffre d’affaires inférieur au SMIC.

Les critiques portent aussi sur le fait que la réforme est portée par Sylvia Pinel, obligée de donner des gages aux artisans, qui sont en guerre contre le régime depuis sa création (ils dénoncent une « concurrence déloyale ». « Le bâtiment ne représente que 12 % des autoentreprises », fustige Grégoire Leclercq.

Cette grogne pourrait prendre de l’ampleur si les « poussins », qui accusent Bercy de « tuer les projets dans l’oeuf », montent en puissance. Leur pétition en ligne a déjà recueilli près de 10.000 signatures. « Alors que les chiffres du chômage sont catastrophiques (...) cette mise à mort programmée du statut est irresponsable », fustige Adrien Sergent, initiateur du mouvement, soutenu par Jean-David Chamboredon, à l’origine des « pigeons ». « Je suis totalement solidaire du mouvement. Cette réforme va encourager le travail au noir et développer le chômage », estime ce dernier. Une chose est sûre : ce conflit brouille le message de Bercy qui multiplie par ailleurs les gestes pour démontrer que le gouvernement est pro-entreprises.

 
 

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