Bruxelles, bureau européen
"Etant donné la situation économique, il serait raisonnable de prolonger de deux ans le délai." C'est par ces quelques mots qu'Olli Rehn, le commissaire européen chargé des affaires économiques et monétaires, a officiellement annoncé, vendredi 3 mai, qu'il entendait accorder un délai de deux ans à la France pour ramener son déficit en deçà du seuil des 3 % du produit intérieur brut (PIB), non plus en 2013, mais d'ici à 2015 (Le Monde du 4 mai).
"Un changement de doctrine", s'est empressé de souligner, dans la foulée, Pierre Moscovici, le ministre des finances, à propos de cette décision préparée dans la plus grande discrétion ces derniers jours. Et, de fait, l'initiative illustre le tournant esquissé par les Européens pour adapter les politiques de rigueur afin d'éviter une récession de longue durée, et donner la priorité aux réformes structurelles, plutôt qu'à l'assainissement budgétaire à tout prix.
Pour M. Rehn, une récession prolongée en France, deuxième économie de la zone euro, risque d'avoir un impact dévastateur pour ses...