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Comment les réseaux sociaux nous font toujours "liker" et positiver

20/3/13

Publication: 20/03/2013 05:00
 
 

RÉSEAUX SOCIAUX - Que vous le vouliez ou non, vous n'avez pas beaucoup d'options à part "j'aime" pour cet article.

Dans un article récent du New York Times, "Les bonnes nouvelles battent les mauvaises dans les réseaux sociaux", John Tierney a examiné une série d'études en neuroscience et en psychologie sociale ayant enquêté sur le contenu partagé en ligne. Dans leur ensemble, les résultats suggèrent que les bonnes nouvelles se transmettent plus rapidement et à plus de gens, que les informations déprimantes; et Tierney de passer en revue plusieurs explications psychologiques et scientifiques concernant notre comportement, y compris l'imagerie cérébrale, notre besoin d'excitation et des théories sur notre conscience sociale.

Mais il existe un autre facteur clé en jeu que Tierney ne considère pas: les réseaux sociaux sont construits pour faire partager les trucs positifs.

Les réseaux sociaux ont une infrastructure conçue pour distribuer des "tope-là" et des bravos numériques, il n'est donc pas étonnant que ce soit les bonnes nouvelles qui se répandent si vite et si loin.

Il suffit de regarder le vocabulaire des sites de réseaux sociaux les plus populaires sur Internet. Le langage et les symboles se lisent comme s'ils avaient été écrits par des pom-pom girls soumises à une dose abusive d'amphét' : c'est une avalanche de cœurs, d'étoiles et de pouces levés, assortis d'encouragements du genre "j'aime", "favori" ou "digg", et ce quel que soit le contenu. Bien sûr, les gens peuvent poster ce qu'ils souhaitent sur les pages blanches de sites comme Twitter, Tumblr et YouTube, mais les outils pour le partage instantané de contenus joyeux et le langage élogieux ne conviennent guère pour transmettre de tristes nouvelles comme un décès, un viol, ou des catastrophes naturelles.

Après tout, pourriez-vous vraiment "liker" de bonne foi un article à propos de violences conjugales pour le poster sur Facebook? Les sites d'information, y compris le Huffington Post, auront souvent tendance à remplacer le "j'aime" de Facebook avec la touche "recommander" pour les articles au contenu plus sensible, mais même en ce cas, les lecteurs semblent pouvoir "recommander" un empoisonnement alimentaire fatal ou un terrible tsunami - je me suis aussi rappelée d'une fois, il y a quelques années, où un ami avait posté la nouvelle de sa séparation sur Facebook. Quelqu'un avait alors "liké". "C'est embarrassant" avait commenté mon ami fraîchement célibataire.

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Twitter qui, encore plus Facebook, a inventé sa propre terminologie pour partager son contenu, propose aux gens les mêmes options apparemment inoffensives pour tweeter: "favori" ou "retweet". Or, la touche "favori" -une petite étoile qui s'allume en jaune- n'a pas de sens associée à un tweet évoquant, par exemple, une fusillade dans une école ; et de fait, les gens s'en prennent souvent aux twitteurs qui taguent « favoris » des tweets offensants ou controversés. Les retweets en revanche, sont devenus tellement synonymes de louanges que des bios innombrables de Twitter comprennent l'avertissement: "Les retweets ne signifient pas approbation". Re-poster la mauvaise nouvelle de quelqu'un relève plus de l'exploitation que de l'empathie.

C'est surtout le site communautaire Reddit, qui est sous le feu des critiques pour abriter un contenu répugnant à propos de fantasmes de viol, ou plutôt qui semble avoir le jargon le plus neutre de tous: le "vote".

Bien sûr, sur des sites comme Facebook, YouTube, Twitter et Tumblr, il y a toujours la partie "commentaires" -le réceptacle pour les autres réactions, le petit carré qui révèle tous vos autres sentiments par rapport à une histoire, au-delà du "j'aime". Cependant, l'impact fort et éphémère de nos interactions sur les réseaux sociaux freine encore plus la propagation d'histoires tristes, lesquelles demandent tout simplement plus de temps pour être considérées, partagées et discutées. Il n'existe pas d'abréviation genre LOL pour "vraiment bouleversé par ça" (VBPC ?)? Même pour les gens nés dans l'ère digitale et les accros des réseaux sociaux pros des abréviations Internet, une émoticône ou un emoji à côté d'un post évoquant un scandale, une maladie ou un décès paraît mal venu.

Dans l'ensemble, les médias sociaux se sont surtout efforcés de nous fournir des outils pour transmettre nos succès, faire en sorte que des vidéos rigolotes fassent le buzz, et partager des moments "OMG", tout en ignorant généralement les éléments complexes, et déprimants, qui ne peuvent pas recevoir de cœur ou de pouces levés.

Tierney, et les recherches qu'il cite, auraient aussi tendance à nous attribuer un peu trop de mérite quand à ce que nous décidons de partager, étant donné que les sites communautaires sont socialement conçus pour les choses positives. Leur business model en dépend: il est certain que les marques préfèrent afficher leurs marchandises et leurs slogans à côté de posts à propos de découvertes sensationnelles ou d'animaux surdoués, plutôt que jouxtant des liens sur des fusillades d'école ou des accidents de voiture.

Le triomphe des bonnes nouvelles on-line sur les mauvaises a autant à voir avec ce que les réseaux communautaires souhaitent qu'avec ce que nous voulons.

Après tout, cela fait des années que les utilisateurs de Facebook réclament une touche "j'aime pas". Leur seule façon de la revendiquer passe d'ailleurs par l'affirmatif: la page Facebook "touche J'aime pas" qui réclame de pouvoir utiliser un pouce vers le bas sur les posts des amis, détient plus de 54 000 "J'aime".

http://www.huffingtonpost.fr/bianca-bosker/reseaux-sociaux-like_b_2913404.html
 
 

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