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Et si mes peurs étaient mes alliées ?

12/2/13

Point de vue – Rémi Tremblay

Rémi Tremblay a été président d’Adecco Québec et d’Adecco Canada. Il est l’auteur de trois ouvrages : "Découvrez le bonheur au boulot", "Les fous du roi" et "J'ai perdu ma montre au fond du lac". Depuis 2004, il accompagne les dirigeants qui souhaitent repousser les frontières de leur leadership.

 

Cette article fait suite à la série Leadership de conscience avec Rémi Tremblay.  Vous pouvez visionner l’entrevue avec Rémi ici.

J’ai mis beaucoup de temps à accueillir mes peurs et à les regarder en face. Vous savez, un gars du Saguenay, ça n’a pas peur. La peur, c’est pour les faibles !
J’ai commencé à les accepter le jour où j’ai compris qu’elles étaient des alliées derrière lesquelles se cachent parfois des intuitions. Par exemple, si vous n’avez pas peur du feu, vous allez vous brûler.

La peur, dans sa sagesse, vous indique de fuir le feu ou de l’éteindre. Elle est donc votre alliée.  Pendant toutes les années où j’ai refusé de voir mes peurs, j’ai aussi refusé d’entendre celles de mes collègues ; par conséquent, j’ai perdu des occasions d’éviter des erreurs. Je me rappelle quand Linda m’a dit : « Je doute qu’on fasse le bon choix. J’ai peur qu’on soit en train de se tromper ». Je lui ai répondu de me faire confiance, et j’ai même ajouté qu’elle devrait probablement réfléchir à sa capacité de gérer le changement. Trois mois plus tard, on frappait un mur ! Si j’avais accepté d’entendre la peur que Linda avait exprimée et si j’avais fait appel à notre intelligence collective au lieu de nier sa perception, j’aurais évité bien des dégâts…

Tant que nous nions nos peurs, ce sont elles qui nous gèrent. Elles nous envahissent, nuisent à notre capacité d’observer, de sentir, et même d’analyser. J’ai moi-même connu des moments de panique immobilisante ou, au contraire, des moments frénétiques où j’entreprenais des actions dans toutes les directions. Je ne suis certainement pas le seul à avoir connu de telles expériences.

Quand on ose nommer ses peurs, quand on dit : « J’ai peur », elles perdent rapidement leur aspect flou. On peut les regarder en face et entreprendre de gérer avec elles, au lieu d’être géré par elles.

Pour assurer la réussite d’une organisation, il importe donc d’oser nommer ses peurs, afin de découvrir les intuitions qu’elles cachent. De plus, on découvre souvent que l’on est rarement seul à avoir peur. Et quand la moitié d’un comité de direction a peur, il est crucial de revoir la stratégie !

On a longtemps cru qu’un bon leader se devait d’être fort et de ne pas insécuriser ses troupes. Je crois plutôt qu’oser exprimer ses doutes et sa vulnérabilité est une preuve
de courage et d’intelligence.  D’ailleurs, on a bien moins peur ensemble, croyez-moi ! C’est comme en forêt : seul, la nuit, des yeux de loups nous regardent de partout, mais ensemble, le jour, on n’a même pas conscience que des loups habitent la forêt.

Je ne suis plus de l’école qui affirme qu’on doit lutter contre ses peurs et tenter de les vaincre.  La vie peut être tellement plus douce ! Maintenant, j’essaie simplement de les accueillir sans jugement, et je tente de saisir ce qu’elles ont à me dire.

Ce que j’ai aussi appris, c’est que lorsque je partage mes peurs et que personne autour de moi n’y trouve de fondement, elles s’évanouissent habituellement d’elles-mêmes. Ce n’était peut-être finalement que mon ego qui voulait attirer l’attention, cette partie de moi qui cherche parfois à me maintenir dans le connu, dans la sécurité du statu quo…

Qu’est-ce qui vous inquiète pour votre organisation en ce moment ? Aurez-vous le courage de le partager ?

Rémi

« Tant que nous nions nos peurs, ce sont elles qui nous gèrent.  Elles nous envahissent, nuisent à notre capacité d’observer, de sentir, et même d’analyser. »

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