ENTRETIEN Loïc Liétar, le président du pôle de compétitivité Minalogic, répond au "Questionnaire de Proust" de L’Usine Nouvelle.
L'Usine Nouvelle - Votre dernière visite d’usine ?
Loïc Liétar - La ligne de production pilote du CEA Liten à Grenoble, sur laquelle des start-up de Minalogic produisent leurs prototypes. Un condensé du meilleur de l’innovation partenariale entreprise –État –collectivités locales.
Votre premier geste, le matin, en arrivant au bureau ?
Échange en roue libre autour de la machine à café, lieu emblématique de l’innovation.
Dans votre journée de travail, la tâche la plus agréable ?
Rencontrer des entrepreneurs qui me convainquent du projet de leur start-up.
Votre concurrent le plus estimable ?
Israël. En à peine trente ans, ils ont construit, à force de pragmatisme, une « start-up nation ».
Votre qualité numéro un ?
La pensée non linéaire, mélange d’intuition et de rationalité.
Celle que vous recherchez chez les autres ?
La droiture, qui fonde la confiance. Sans, on construit sur du sable. Avec, chacun contribue à l’édifice.
Votre pire cauchemar professionnel ?
L’échec improductif. L’échec est un mode d’apprentissage accéléré et profond pour peu qu’il soit assumé et digéré. Pas encore assez français.
Votre meilleur souvenir ?
Le sentiment progressif d’enracinement à Grenoble grâce à Minalogic. Dans une grande entreprise, on est partout dans le monde et pourtant nulle part à la fois.
La technologie qui vous fascine ?
La rencontre de la microélectronique et de la médecine, et la promesse d’une médecine à la fois plus efficace, plus douce et moins coûteuse.
Celle que vous détestez ?
La technologie pour la technologie, sans valeur sociétale ou émotionnelle.
L’autre métier que vous auriez aimé exercer ?
Chercheur en sciences sociales.
Un inventeur, un patron ou un scientifique pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Qui sait encore qui est sur les billets ? Les "role models" ne se décrètent plus.
Le dernier livre que vous avez lu ?
"Le Salon des berces", de Gilles Clément, un jardinier universel.
Pour votre pot de départ, la phrase que vous aimeriez entendre ?
Pas de pot, mais la continuation de l’échange, au-delà du feu de l’action.
Propos recueillis par Ridha Loukil