Comment accompagner à moindre coût les TPE et PME vers les numérique ? En formant les conseillers TIC des chambres de commerce avec des contenus fournis par les industriels du secteur. Une association, Transition numérique Plus (ATN+), vient d’être créée pour servir d’interface
C’est l’un des grands chantiers de Fleur Pellerin, ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Economie numérique : aider les TPE et PME du pays à passer au numérique. Dans ce domaine, la France pointe péniblement à la 10e place de l’Union européenne (en 2010) et à la vingtième mondiale. Pas terrible. Alors elle a eu une idée, semble-t-il soufflée par quelques grands industriels des secteurs : former les 400 conseillers TIC des chambres de commerces, dont c’est le métier, avec des contenus pédagogiques fournis par les acteurs du secteur actifs en France. Le programme Transition numérique était né. Restait à le mettre en musique. Mais en période de diète budgétaire, aucun moyen. Pas grave. L’interface se fera via une association, Transition Numérique Plus (ATN+), pilotée par un consultant informatique et un stagiaire, et financée par ses membres : les entreprises du secteur, qui fournissent les contenus et peuvent en échange, communiquer intelligemment sur leur solution (promis la charte interdit la publicité et les contenus doivent avoir une valeur d’usage) et valoriser leur démarche en arborant "Partenaire Transition Numérique". Les contenus sont accessibles via un portail Web, ou lors de conférence web thématiques, des webinars.
LES ACTEURS DU SECTEURS À LA MANOEUVRE
Créée en janvier 2013, officiellement lancée le 12 février, ATN+ démarre avec une trentaine de membres, dont Microsoft, Google, Solocal (ex-Pages Jaunes), et quelques petits éditeurs. C’est bien, mais pas suffisant. "Les PME sont beaucoup confrontées à des problèmes de matériel. Il nous manque des constructeurs, comme HP, Dell, Samsung et surtout Apple", reconnaît Laurent Pontégnier, délégué général de Transition Numérique Plus. Les autres, rompus à l’exercice, ont déjà des contenus pédagogiques disponibles, sur les outils bureautiques, la mobilité, les web conférence, le cloud… Une aubaine d’autant que la cotisation n’est pas prohibitive : 3000 euros pour les entreprises présentes en France depuis plus de 3 ans, 1000 euros entre un an et 3 ans, et 500 euros pour les start-up. La solution est d’ailleurs plébiscitée par toute la filière. Des associations et syndicats professionnels comme le Medef ou le Syntec numérique siègent même au bureau de l’association. Mais cette initiative, aussi bonne soit-elle, risque de ne pas suffire à faire remonter la France dans les classements. Il en faudra plus.
Aurélie Barbaux