INNOVATION UN ENJEU MAJEUR POUR LA FRANCE
Ce rapport a été placé en rubrique -R-25-
INNOVATION UN ENJEU MAJEUR POUR LA FRANCE
AvAnt-propos
Alors que l’an 2000 avait longtemps sollicité les imaginaires, le XXIe siècle a d’abord semblé
s’inscrire dans la continuité du bouillonnant XXe siècle, consolidant les industries et les
pays en place, sans apporter apparemment de ruptures majeures. En un peu plus de dix
ans, cette perception initiale s’est révélée fausse, face à un véritable bouleversement mondial : à
des titres divers, le développement économique accéléré des pays dits émergents, leur présence
de plus en plus prégnante dans le champ de l’innovation, les nouveaux enjeux sur la rareté
des ressources, la concentration des investissements dans les mégapoles, la démocratisation
de l’accès au savoir et aux données via le réseau internet, la globalisation ascendante des
initiatives ou encore la vélocité des technologies sont, entre autres, autant de faits majeurs
d’un monde qui se réinvente plus vite que l’on ne peut le penser, plus vite même que l’on ne
peut le structurer. Face à cette accélération et à cette complexification des enjeux, les politiques
publiques paraissent parfois démunies, souvent désordonnées.
Le monde se réinvente, et au cœur de cette transformation, soutenir l’innovation devient
un enjeu crucial pour les États. L’innovation, cette faculté à porter le nouveau, à changer les
paradigmes technologiques, mais aussi organisationnels, économiques, parfois sociétaux,
structure les économies, les sociétés, les futurs.
Comme l’a décrit Louis Gallois dans son rapport de novembre 2012 « Pacte pour la compétitivité
de l’industrie française », la compétitivité de l’industrie française régresse depuis 10 ans, et
entraîne ainsi une perte de compétitivité globale de l’économie française. Si les constats sont
inquiétants (« la cote d’alerte est atteinte »), la capacité de la France à saisir les opportunités
des nouveaux enjeux de l’innovation est là : l’effort de la recherche française est significatif, les
écosystèmes de l’innovation au premier rang desquels les pôles de compétitivité ont montré
leur capacité à fédérer les acteurs de l’innovation, les instituts Carnot ont été lancés, et enfin,
le programme des investissements d’avenir doit donner les moyens d’un sursaut. Les succès de
jeunes entreprises innovantes françaises, souvent mal connus, dans le numérique, la vidéo, le
design, l’énergie, l’ingénierie, ou encore les biotechnologies, sont des signes très encourageants
du potentiel de la France.
De nombreuses initiatives, souvent pertinentes, ont été prises pour favoriser le développement
de l’innovation, en particulier à partir de la recherche publique. Elles l’ont souvent été en regard
d’un système de valorisation de la recherche, jugé trop faible, et finalement peu tourné vers la
création d’entreprises à forte croissance, en capacité de créer des emplois. Il en a résulté une
accumulation et une diversité de dispositifs, de structures, tant au niveau national que régional
ou local, peu lisibles, dont l’efficacité globale, économique, industrielle et sociale (en terme de
création d’emplois), reste à démontrer.
C’est donc bien d’une politique d’ensemble cohérente et s’inscrivant dans la durée que la
France a besoin pour soutenir et encourager l’innovation.
Mais il n’y a pas de modèle unique de l’innovation. Il est en effet vain de penser que l’on puisse
exporter le modèle d’écosystème de Boston, celui de la Silicon Valley, de Shanghai, ou de
Jérusalem dans telle ou telle région française. En revanche, des invariants existent dans tous ces
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