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La France va-t-elle être envahie par les robots ?

26/11/13



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La France va-t-elle être envahie par les robots ?

  
leadimg

Cher lecteur,

J’espère que vous n’avez rien contre la machine car dans les jours et les semaines qui viennent, je risque de beaucoup vous parler de robots. La raison en est simple : je viens de terminer le nouveau numéro de Défis & Profits qui est entièrement consacré à la robotique. Et j’ai trouvé le sujet absolument fascinant.

De la naissance de la robotique industrielle ou de défense (saviez-vous que des robots militaires ont été utilisés par les Allemands dès 1940 ?) aux robots compagnons de vie ou chirurgiens, le monde de la robotique est aussi prometteur que passionnant. Je ne sais pas ce que j’ai trouvé le plus intéressant entre Kirobo, le petit robot inventé pour tenir compagnie aux astronautes japonais dans l’espace et leur permettre de parler un peu… en japonais, Telos l’exosquelette digne d’Iron Man sur laquelle travaille l’armée américaine ou encore Da Vinci, le robot capable de vous opérer de la prostate… Les exemples sont nombreux et à chaque fois, je sens ma mâchoire se décrocher.

Manifestement, je ne suis pas la seule à m’être laissée séduire par le formidable potentiel des robots : les Etats misent eux aussi sur la robotique pour stimuler la croissance de leur économie. En juin 2011, alors qu’il annonçait un grand plan d’investissement dans la robotique, Barack Obama a même fait cette déclaration (que je trouve) fracassante : “les robots peuvent sauver les Etats-Unis”. Rien que cela… Et de décider que 70 millions de dollars seront consacrés chaque année à la recherche et au soutien de l’industrie robotique. Parmi les objectifs de cette National robotics initiative, faciliter le travail collaboratif entre humains et robots et développer de nouveaux champs d’application de la robotique.

La bataille de la robotique n’est pas nouvelle. Depuis 2003, la Corée a fait de la robotique un de ses principaux axes d’investissement et de R&D. En 2009, le pays a ainsi lancé le Korean Robotics Basic doté de 750 millions de dollars et affiche clairement ses ambitions : devenir le numéro un de la robotique d’ici 2018. A Taïwan, un programme de soutien à la robotique, l’Intelligent Robotics Industry Development, a été décidé en 2005 et au Japon, les grands groupes investissent dans le secteur à coups de millions.

Face à l’Asie et aux Etats-Unis, l’Europe est en retard. Enfin, pas toute l’Europe. Des pays comme l’Allemagne ou l’Italie sont déjà largement entrés dans l’ère de la robotisation en particulier grâce à leur industrie automobile, grosse utilisatrice de robots industriels. En Italie, des mesures de défiscalisation des investissements dans la robotique ont été instaurées entre 2005 et 2008 et l’Etat allemand soutient largement le secteur.

Mais la France est à la traîne. Si l’Allemagne peut se targuer de posséder 167 000 robots industriels, et l’Italie 100 000, l’Hexagone n’en compte lui que 37 000. La culture robot a dû mal à se faire une place en France.

Dans L’Usine Nouvelle, Jean-Hugues Ripoteau, président du groupe robotique au Symop, avance plusieurs éléments d’explication : “D’abord, l’héritage psychologique, quand on associait robot et suppression d’emplois. Ensuite le coût des robots, mais aussi la difficulté de recruter des ingénieurs spécialisés — c’est pourquoi nous concevons aujourd’hui des robots dont l’installation ne nécessite pas forcément la présence d’ingénieurs. Enfin, il faut pouvoir remettre en question les process de fabrication“.

Et pourtant la robotique est un atout de taille pour soutenir la croissance, en premier dans l’industrie. “Grâce aux robots, il est possible de produire en France avec un très haut niveau de qualité et à un coût réel de l’ordre de celui de la Chine“, explique toujours Jean-Hugues Ripoteau.

Reste la question de l’emploi. Un vieux débat qui n’en finit pas de renaître de ses cendres — et que je me sens incapable de trancher. Cependant, une étude publiée en février dernier par l’International Federation of Robotic conclue que “les emplois ont augmenté dans les pays qui utilisent le plus les robots industriels. Pour tous les emplois perdus dans la fabrication, d’autres emplois ont été créés dans la distribution et le service… Plus de deux millions d’emplois vont être créés dans les huit prochaines années par les robots.”

Difficile en tout cas de résister à l’attraction des robots. Le marché de la robotique industrielle représente déjà 8,5 milliards de dollars. Et celui de la robotique en général (avec la robotique de service et de défense) était estimé à 12,7 milliards de dollars en 2011 et devrait atteindre 200 milliards d’ici 2020.

Et la France dans tout cela ?
Si la robotique ne faisait clairement pas partie des objectifs prioritaires du gouvernement, les choses sont en train de changer. Dans le grand mouvement du “redressement productif”, les robots sont enfin arrivés dans le radar de l’Etat français, qui a annoncé en mars dernier le France Robots Initiatives par la voix d’Arnaud Montebourg. Son objectif est de faire de la France un leader de la robotique de service d’ici à 2020.

Hum… sauf que malgré l’enveloppe totale qui devrait être allouée à ce plan (100 millions d’euros), celui-ci semble un peu léger. Pas de grande initiative nationale mais différentes mesures qui saupoudrent les aides ici et là : un peu à la recherche, un peu aux PME pour les inciter à investir dans la robotisation, un peu pour la création d’une fonds spécialisé, un peu pour structurer le secteur et tenter une coordination nationale…

En octobre dernier, rebelote, la robotique fait partie des 34 plans de réindustrialisation de la France annoncés par Arnaud Montebourg. Mais toujours sans grand plan d’investissement majeur.

Pas vraiment de quoi nous faire espérer une grande fièvre robotique qui s’abattrait sur la France.

Et pourtant, l’Hexagone n’est pas complètement à la ramasse en matière de robotique : R&D, entreprises innovantes… c’est ce que je vous propose de découvrir dès demain.

En attendant, mauvaise patriote que je suis, dans Défis & Profits, c’est sur une société américaine leader de la robotique de service que je vous propose d’investir. A découvrir dès aujourd’hui dans votre boîte e-mail pour ceux qui sont abonnés à Défis & Profits

   
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