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L'école Polytechnique lancera au mois d'octobre et en décembre trois premiers Moocs.

1/11/13



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Par Les Clés De Demain

Frank Pacard : "Chaque établissement peut faire évoluer la définition des Moocs"


jeudi 26 septembre 2013
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L'école Polytechnique lancera au mois d'octobre et en décembre trois premiers Moocs.Interview de Frank Pacard, son directeur de l'enseignement et de la recherche.
Initiée en 2008 par l'Université de Stanford, la révolution des Moocs (pour Massive Online Open Courses) vient seulement de traverser l'Atlantique pour bousculer l'enseignement français. Si quelques initiatives ont déjà vu le jour dans l'Hexagone l'année dernière, le mouvement semble prendre un peu plus d'ampleur en cette rentrée scolaire. L'École polytechnique fait partie des quelques établissements français (L'Université Paris 1 Panthéon - Sorbonne, l'ESCP Europe et l'École Centrale de Lille)... à faire le premier pas. Frank Pacard, son directeur de l'enseignement et de la recherche répond à nos questions.

En quoi un Mooc se différencie d'un simple cours en ligne ?

D'après moi, la définition des Moocs n'est pas encore figée dans le marbre. Les différents établissements qui s'essayent à l'exercice n'ont pas encore fini d'explorer toutes les possibilités offertes par les nouvelles technologies. Chaque établissement peut donc faire évoluer la définition du Mooc. 

Pour comprendre ce que sont les Moocs, il me semble pertinent de les comparer aux anciens cours captés en amphithéâtre où l'on installait une caméra pour filmer et ensuite diffuser les cours. Les Moocs sont des cours qui sont dès le départ pensés et conçus pour être suivis en ligne. Tout doit donc être très cadré et, contrairement aux cours en amphitéâtre, cela laisse très peu de place à l'improvisation. Par ailleurs, les Moocs sont caractérisés par des séances de cours qui sont courtes, de 5 à 20 minutes, et qui sont ponctuées par des sessions d'exercices ou des QCM. D'autres matériels viennent aussi s'ajouter comme des vidéos d'expériences en laboratoires ou des programmes informatiques permettant de réaliser des simulations.

Ce dispositif est également accompagné de forums de discussions, alimentés par les différents apprenants et professeurs. Enfin, soulignons que les Moocs ne sont pas disponibles 24h/24 et de manière illimitée. Chaque Mooc a un début et une fin pour chaque programme ce qui permet d'imposer une certaine assiduité et un rythme de travail aux différents apprenants que ce soit des étudiants, des chercheurs ou des salariés des entreprises.

Pourquoi l'École polytechnique a-t-elle fait le pari de se lancer dans les Moocs ?

D'anciens élèves, qui avaient suivi des Moocs aux Etats-Unis, sont venus me solliciter à ce sujet en m'expliquant que le format des Moocs correspondait parfaitement au rythme de vie des salariés qui souhaitent découvrir ou approfondir un thème ou une discipline. Je me suis rapidement rendu compte qu'il ne s'agissait pas d'une simple mode passagère mais d'un véritable mouvement de fond dont l'École Polytechnique se devait d'être un acteur. J'ai également été motivé par l'idée de pouvoir proposer les cours de l'École polytechnique à un public plus large et notamment à un public francophone. Le fait de se lancer a également eu un impact positif auprès de nos partenaires du campus Paris-Saclay.

Une grande majorité de Moocs sont proposés gratuitement. Quel est l'intérêt pour une école de proposer ce type d'enseignement ?

Réaliser des Moocs demande beaucoup de moyens, énormément d'énergie et notamment un très gros investissement de la part des enseignants. Nous n'avons pas encore évalué le coût d'un Mooc mais il est certain que l'ensemble des ressources humaines mobilisées pour produire les contenus pèse énormément dans le budget. Pour l'instant, les Moocs offrent une rentabilité indirecte notamment en terme de renommée. Notre expérience et nos investissements techniques pourront être réutilisés en interne pour nos propres programmes de e-learning à l'attention de nos élèves ou pour des offres de formations professionnalisantes. En revanche, pour l'instant, nous n'envisageons pas de délivrer des certificats ou des diplômes pour rentabiliser financièrement nos Moocs.

Comment expliquer le retard de la France par rapport aux Etats-Unis, où plus de 500 Moocs sont déjà recensés ?

Dans le monde de l'Internet, la Silicon Valley a souvent un temps d'avance sur nous. Mais, d'après moi, ce qui freine le lancement des Moocs en France c'est la peur de l'échec. Aux États-Unis, l'idée de se lancer puis de s'améliorer grâce aux feedback des apprenants est très naturelle. Les Américains n'ont pas peur de ce développement en mode "lean start-up". Toutefois, je pense que les établissements français ont désormais pris conscience de l'importance de ce mouvement. Les enseignants ont compris que les Moocs ne remplaceront pas les cours en présentiel mais qu'ils constituent un outil complémentaire au service de l'enseignement. D'ailleurs, le gouvernement envisage le lancement d'une plateforme française pour appuyer et soutenir ce mouvement.

Quels Moocs va proposer l'École polytechnique ? Quels sont vos objectifs et vos projets en la matière ?

Nous allons lancer deux premiers Moocs fin octobre puis un troisième début décembre. Il s'agira d'un cours de mathématiques appliquées qui constitue une introduction aux probabilités, d'un autre cours de mathématiques sur la théorie des distributions, inventée par Laurent Schwarz qui était Professeur à l'École polytechnique, et d'un cours d'informatique sur les algorithmes. Chaque cours représente à peu près 10 semaines de travail assidu. Aujourd'hui nous comptonsplusieurs milliers d'inscrits. Nous n'avons pas d'objectif précis, mais l'idée est de s'adresser à un public relativement large, incluant étudiants, professionnels et chercheurs, et pas uniquement aux étudiants. Côté projets, nous avons pas mal de choses dans les cartons et d'autres Moocs sont actuellement en cours d'élaboration.


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