Emlyon Business School met en ligne un MOOC, cours gratuit en ligne, dédié à l’entrepreneuriat. Une approche qui met à l’honneur l’observation sur le terrain et l’expérience partagée entre entrepreneurs.
L'entrepreneuriat n'est pas réservé à une élite ayant fréquenté les écoles de commerce, ni aux fils et filles de chef d'entreprise. « Nous sommes tous capables d'entreprendre ! lance Philippe Silberzahn, professeur à̀ Emlyon Business School, une structure dédiée à l'apprentissage du management entrepreneurial et international tout au long de la vie. Mais contrairement à ce que l'on peut imaginer, il ne suffit pas d'attendre l'idée géniale ou de construire le business plan imparable pour mettre en route un projet d'entreprise.». Cet expert de la création d'entreprise croit fortement à la force de l'exemplarité. Selon lui, celle-ci ne peut s'incarner que sur un mode collaboratif entre entrepreneurs déjà en activité et ceux en devenir.
Et c'est là que le MOOC entre en scène. Cet acronyme, qui signifie “massive open online course”, est éventuellement francisé sous l'appellation CLOM ou “cours en ligne ouverts et massifs”. Il s'agit d'un nouvel outil d'apprentissage ouvert à tous et gratuit, où le savoir est partagé entre les participants sur le principe de l'interactivité. Cette initiative consiste à rompre avec l'image figée de l'enseignant dispensant ses cours à une classe de cinquante élèves passifs. Elle vise au contraire à ouvrir la connaissance au plus grand nombre, qui peut alors atteindre des milliers de personnes.
Cette méthode, basée sur l'observation – ou “effectuation”, dans le jargon entrepreneurial –, s'appuie sur le terrain et défend l'idée d'unentrepreneuriat accessible à tous. Elle invite les “élèves” à s'interroger sur leurs pratiques, et les créateurs d'entreprise ainsi que ceux qui les accompagnent à découvrir d'autres méthodes de pensée et d'action. « Elle permet d'affiner les idées, de les modifier, de les faire évoluer grâce à cet échange permanent. L'entrepreneuriat ne reste pas dans des concepts figés mais devient une matière vivante, prend vie dans la pratique du quotidien », promet Philippe Silberzahn.
Cette approche séduit. Elle ne donne pas un mode d'emploi mais montre, par l'exemple,une façon de faire que peuvent s'approprier les autres entrepreneurs et les appliquer à leur projet. Une véritable source d'inspiration !
Comment cela fonctionne-t-il ? Les premiers cours en ligne concoctés par Emlyon Business School commencent dès le 4 novembre et durent cinq semaines. Ils débouchent sur l'obtention d'un certificat. Ce module comporte la formule classique de vidéos, découpées en sept à huit thématiques d'une durée de dix minutes, « temps maximal pour capter l'attention », précise le formateur. Un questionnaire permet, à la fin, de valider les acquis.
Le deuxième volet est ancré, lui, dans l'interactivité, un moment où les entrepreneurs vont se mettre en réseau, étudier des cas d'entreprises, se corriger mutuellement, se donner des conseils, et même soumettre leur projet afin d'obtenir le retour des participants. Du concret et rien que du concret !
« C'est une démarche qui facilite et ne décourage pas l'envie d'entreprendre », complète Philippe Silberzahn. Également, une formule idéale, selon lui, pour tous ceux qui veulent monter un projet au sein de leur entreprise, même en tant que salarié, ou bien un projet associatif au cœur de leur quartier, et qui n'ont pas le temps de s'investir dans la création autrement que le soir ou les week-ends. Une souplesse qui plaît : même si elle ne garantit pas la réussite, elle augmente les chances d'y accéder.
Mais que devient alors la place du professeur dans ce magma de connaissances on-line ? Derrière l'anonymat de son écran d'ordinateur, il surveille le bon déroulement du processus, jette un œil aux échanges entre participants, intervient si nécessaire dans les corrections. « Les participants peuvent parfois commettre des erreurs d'appréciation : soit ils corrigent trop gentiment, soit trop sévèrement. J'interviens alors pour rectifier le tir, valider ou non certains retours. »
Si vous manquez le module de novembre, pas de panique ! Le prochain aura lieu en février. Car pour progresser, le principe reste l'assiduité... comme à l'école !