Arnaud Montebourg admet que l'industrie est la solution de l'écologie. C'est dire! Personnellement je ne cesse de le répéter. La croissance verte est une réalité, n'en déplaise aux grincheux mais il ne s'agit pas de s'amuser à multiplier les installateurs de panneaux solaires chinois ou à se battre contre des rouages administratifs compliqués (les éoliennes en sont un bonne exemple). C'est trop décourageant !
Nous avons des ingénieurs et des chercheurs inventifs. Les Français créent des produits et des services uniques en leur genre. C'est le cas d'Orège et son système de traitement des boues sans précédent. Les États-Unis lui font les yeux doux mais il espère pouvoir produire en France. Et voilà à présent Sunpartner et Carbios qui font la une de l'actualité. Ce ne sont pas des contes de fée, mais une réalité économique.
Erik Orsenna devient administrateur de Carbios, pépite de la chimie verte qui a inventé les plastiques qui s'auto-détruisent. La PME est en plein développement. Faire du déchet une ressource, c'est très à la mode. On nous parle à tout-va d'économie circulaire. Certains font travailler leurs neurones et mettent en place un éco-système.
C'est le cas également de Sunpartner et cette idée de génie: créer des films solaires pour téléphone portable et même pour tout type de vitrages. Produire de l'énergie ou recharger, tout est possible. L'activité de Sunpartner explose. Elle vient de signer un contrat avec 3 grands noms de la téléphonie dont le chinois TLC Communications. Objectif: produire à grande échelle en 2015. Sunpartner veut fédérer toute une filière française autour de lui. Et il avance prudemment. Réindustrialiser, c'est donc possible. On y croit !
Sunpartner: le pouvoir de l'innovation française
Arnaud Montebourg estime que "notre nouvelle frontière est une nouvelle frontière écologique. Ce n'est pas une France sans usine, sans voiture, sans TGV, sans éolienne, c'est une France qui se réindustrialise, qui tire parti de cette puissance verte". Certains entrepreneurs n'ont pas attendu pour avoir des idées qui révolutionnentl'économie. C'est le cas de Sunpartner. La jeune entreprise passe à la vitesse supérieure et montre la voier
Le 04/09/2013 à 12:54
Imaginez ce jour où n'importe quel support en surface pourra produire lui-même de l'électricité. Ce n'est pas de la science-fiction. En 2009, Ludovic Deblois a eu une idée de génie. Et c'est ainsi que la technologie Wysips a vu le jour: un réseau de microlentilles assemblées sur une mince couche photovoltaïque qui peut être intégrée sur ou sous l’écran tactile.
L'application idéale pour recharger un téléphone: connecté à une puce qui convertit et gère l’électricité produite à partir de la lumière du jour, le film peut recharger l’appareil en quelques heures. Ludovic Deblois en a immédiatement compris le potentiel. En 2015, l’industrie mondiale devrait produire 570 millions de smartphones, dont la moitié au moins sera équipée d’un écran tactile. Le film solaire est donc la clé.
Il a fallu tout mettre en place, déposer plus d'une trentaine de brevets, mais l'aventure prend des allures de success-story, au point que c'est désormais une firme chinoise qui fait les yeux doux à Sunpartner. Un accord vient d'être conclu avec TLC Communication, 7e fabricant mondial de téléphones portables. Deux autres partenariats ont été conclus, mais Sunpartner ne cite pas les noms par souci de confidentialité. L'industrialisation s'organise. Les premières licences de marque pourraient être signées l'année prochaine.
Développement à l'international
S'appuyer sur les plus grands à travers le monde, c'est la force de sa stratégie. Il faut dire que la PME a un argument de vente séduisant: le film solaire est bon marché, il ne coûte qu’un euro par unité et permet de réduire de 20 % la taille des batteries. Ludovic Deblois, le co-fondateur et président de la PME, compte bien produire à très grands volumes d'ici à deux ans, et vise un marché de près de 100 millions d’euros à cet horizon.
Pour accélérer son développement, l'entreprise vient de lever au total 4 millions d'euros, provenant à la fois de fonds d’investissement (le Crédit Agricole, la Compagnie Photovoltaïque de l’Est), des family office, dont Jean-Pierre Gloton, co-fondateur de Gemplus, et des actionnaires historiques. Et ce n'est qu'un début. Sunpartner compte lever bientôt 8 millions d'euros supplémentaires pour se développer notamment à l'international, avec des bureaux en Asie ou encore aux États-Unis.
Créer une filière française
Les perspectives sont infinies. La PME travaille sur des applications solaires à intégrer dans des vitrages dits intelligents. C'est ainsi qu'elle vient de conclure un accord de licence avec la branche aéronautique de la société lyonnaise Vision Systems. Sa technologie Wysips Glass devrait être intégrée à des hublots d'avion qui s'auto-obscurcissent, devenant ainsi complètement autonomes pour leurs besoins en énergie. Un premier prototype est attendu pour la fin de l'année.
Et pourquoi pas à l'avenir des textiles photovoltaïques ? Cette innovation pourrait déboucher sur des vêtements capables de générer de l’électricité lorsqu’ils sont exposés à la lumière.
Mais Ludovic Deblois voit plus loin. Il compte bien mettre en place une filière industrielle, rassembler des fabricants de panneaux et de semi-conducteurs. C'est d'ailleurs chez St Microelectronics qu'il a mis en place une ligne de production. "Le vitrage est un produit qui ne s'exporte pas", explique-t-il. "La France a donc des atouts pour devenir un producteur central en Europe". Sunpartner a déjà doublé ses effectifs en un an, part sur la même lancée pour l'année prochaine, et pourrait bien fédérer tout un éco-système.