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Une Ecole pour l'Entrepreneuriat, pour quoi faire?

5/9/13


http://www.huffingtonpost.fr/marcarthur-gauthey/conseils-creer-entreprise_b_3859714.html#!


 
Marc-Arthur Gauthey

Publication: 04/09/2013 06h00

 
 

Entreprise Jeunes
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Marc-Arthur Gauthey, 27 ans, est entrepreneur. Il est le créateur des Journées du Patrimoine des Start-ups

La semaine dernière, dans une interview au Figaro, Fleur Pellerin proposait de créer "une école de l'entrepreneuriat". Ce lundi, un espace de consultation publique a été ouvert sur le site internet du minisère du redressement productif.

En fait, c'est moins d'une école dont il est question que d'un portail d'accès. Un centre de ressources en ligne, un MOOC (massive open online classes) de l'entrepreneuriat. L'idée semble intéressante. Reste que lorsque l'on discute entre entrepreneurs, nous sommes globalement d'accord pour dire que les qualités principales et essentielles pour réussir ne s'enseignent pas : le travail, la passion, l'envie, l'imagination, la persévérance, l'humilité...

Alors, avant de créer une école de l'entrepreneuriat et de dépenser des sommes astronomiques dans une usine à gaz avec l'argent du contribuable, posons-nous une question simple : pour quoi faire ?

1. Les démarches administratives de création ne sont pas si compliquées. 
Evidemment, ces démarches sont un frein. Mais selon une étude de Ernst & Young publiée par Challenges, la France est le pays du G20 où il est le plus facile de créer son entreprise. Ayant moi même créé une nouvelle entreprise il y a quelques mois, je dois dire que les formalités ont été réglées vraiment vite, et que j'ai été pris en charge au CFE par des des gens particulièrement serviables et compétents. Finalement, ces démarches ne sont rien par rapport aux diverses galères que l'on rencontre une fois que l'on s'est lancé... Et les véritables turbulences administratives deviennent une réalité face à laquelle aucune école ne peut rien (avec une mention spéciale pour la clôture de votre premier exercice comptable qui a tout d'un viol cérébral collectif) ! Alors on pourrait presque dire que ces démarches servent de filtre, de bizutage ou de rite initiatique. Car il faut bien se rendre compte que l'enjeu n'est pas tant de se «lancer dans l'aventure» que de la faire perdurer dans le temps. Une entreprise sur deux n'existe plus au bout de cinq ans.


2. La culture d'entreprendre ne s'enseigne pas.

« L'Entrepreneuriat, ça ne s'apprend pas à l'école. Comme beaucoup de choses d'ailleurs: avoir des amis, être heureux, être patient ou apprécier un bon armagnac».
 
 

Dans une conversation que nous avions entre entrepreneurs, l'un d'entre nous disait 
« L'Entrepreneuriat, ça ne s'apprend pas à l'école. Comme beaucoup de choses d'ailleurs: avoir des amis, être heureux, être patient ou apprécier un bon armagnac». On peut en revanche transmettre une envie : celle de créer des choses, de se prendre en main, de réaliser ses rêves. C'est d'ailleurs tout le travail de Philippe Hayat avec l'association 100.000 entrepreneurs, qui permet aux classes de collège et de lycée d'accueillir des entrepreneurs qui témoignent de leurs parcours.

 

Il existe de nombreuses formations à l'entrepreneuriat où l'on enseigne les notions essentielles de comptabilité, de marketing, de communication et de gestion. On y décortique tous les financements imaginables, on y apprend à faire un business plan, on vous met parfois en situation. Mais la seule véritable école de l'entrepreneur, c'est la réalité du terrain : il n'y a qu'en se jetant à l'eau qu'on apprend à nager.

3. Les ressources existent et sont déjà disponibles
Il existe déjà à peu près tout sur internet. De façon plus ou moins dispersée, tout est globalement disponible et gratuit : les bases du marketing, de la finance, de la comptabilité, du code, du référencement web. Par exemple, on trouve gratuitement sur Coursera un cours d'initiation à la programmation en JAVA proposé par l'université de Lausanne. Et vous trouverez sur Udacity un cours de Steve Blanck sur comment créer une start-up. Certains affirmeront que le fait que ces ressources sont souvent en anglais est un frein. Mais est-ce bien le véritable problème ? En France, on nous enseigne l'anglais dès la classe de sixième.

4. Le meilleur professeur de l'entrepreneur, c'est l'entrepreneur. 
En créant ma première entreprise, j'ai eu la chance d'aller échanger avec beaucoup d'autres entrepreneurs plus expérimentés. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir un réseau. Mais les entrepreneurs sont partout autour de nous. Et d'une façon générale assez ouverts lorsqu'il s'agit de donner des conseils, et de partager leur expérience : leurs succès autant que leurs erreurs. Et pour ceux qui le souhaitent, les 12, 13 et 14 ont lieu les Journées du Patrimoine des Start-ups : plus de 300 entrepreneurs ouvrent leurs portes pour partager leur quotidien, leur expérience, leur parcours avec tous ceux que cela intéresse.

5. L'idée ne vaut rien, le reste non plus. 
On ne le répètera jamais assez : une idée, ce n'est rien. Ce qui définit le mieux l'entrepreneur, ce qui fait son succès, c'est l'exécution : faire, agir, créer, tester, modifier, refaire... L'idée d'une école pour entrepreneur ne vaut rien non plus tant qu'elle n'existe pas. Il y a mille façon de la faire, et la première ne sera surement pas la bonne. Il faudra alors tenter des modifications, apprendre des utilisateurs, leur demander ce qu'ils en attendent, ce qu'ils aiment, ce qu'ils n'aiment pas.. Et la faire évoluer de jour en jour. On appelle cela la méthode lean.

De plus, s'il est bien une dépense de l'Etat qui devrait être pensé dans une logique de rentabilité, c'est celle là. Avant d'investir dans la création d'une plateforme et de son contenu, peut-être pourrions-nous nous poser la question du retour sur investissement. Entendons-nous : combien d'entrepreneurs seraient formés, quelle richesse seraient-ils capables de créer, et même, quel revenu l'Etat engrangerait-il à travers les divers impôts auquel ces nouvelles entreprises seront soumises ? Car c'est là l'enjeu de la création de valeur et d'emplois.


6. Ce qu'il manque en France ce n'est pas tant une école qu'une culture. 
Il faut une certaine inconscience pour créer sa boîte, un soupçon de folie et une bonne dose de rêve. Vous n'avez aucune garantie de succès, vous allez travailler dur, vous ne savez pas quand vous allez pouvoir vous payer, vous investissez du temps et de l'argent, vous vous exposez socialement. Cette folie est totalement irrationnelle et pourtant, il faudrait l'encourager dès le plus jeune âge. Intégrer la gestion de projet, l'engagement associatif dans la scolarité, cultiver ce terreau, valoriser l'ambition. Ce sont les emplois de demain et l'avenir économique de la France qui sont en jeu.

A l'origine de chaque entreprise, il y a une personne qui s'est levée un matin en disant : voilà ce que je vais créer, voilà comment je vais changer le monde, et voilà comment je vais faire. Si vous avez cela, vous avez l'essentiel.

A chaque fois qu'on vous demandera si vous pouvez faire le travail, répondez : "Bien sûr que je peux". Ensuite travaillez à savoir comment le faire. Theodore Roosevelt

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