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MANQUE DE RECONNAISSANCE ?

2/9/13


http://bernard-romain.over-blog.com/


Dimanche 1 septembre 2013








Jamais la société occidentale n’a apporté autant de bienfaits matériels à la plupart de ses membres : multiplication des biens accessibles, protections de toutes sortes, par exemple au niveau d’un habitat confortable par rapport à ce que les plus anciens ont pu connaître (eau courante, chauffage, propreté, facilités venant des appareils de lavage, de réfrigération, de cuisine...). La durée de vie n’a jamais été aussi longue, grâce aux progrès de l’hygiène, de la médecine et de la chirurgie ; et ainsi nous échappons à nombre de maladies ou d’accidents qui en d’autres temps étaient fatals. Nous disposons de moyens inouïs pour accéder à la culture par un système d’éducation ouvert à tous, mais aussi par les livres, l’audiovisuel, l’internet, la mise à notre disposition de bibliothèques, médiathèques, cinémas, théâtres, concerts.

Aussi malgré l’ingratitude à l’égard de tant de biens dont nous avons tendance à croire qu’ils vont de soi, il faut avouer que jamais la vie humaine n’a été autant honorée et son épanouissement rendu possible.

Que souhaiter de plus ?

Or ce monde qui se présente comme un grand chantier, ce monde où se mettent en application les découvertes des sciences, les progrès de la civilisation, ce monde semble de plus en plus incapable de rendre l’homme vraiment heureux.

Pourquoi ?

· Malgré les dernières découvertes scientifiques, il y a toujours quelque chose qui échappe aux chercheurs. L’origine de l’univers nous échappe toujours. Plus nous avançons dans les découvertes, plus nous observons une complexification croissante. La création du monde et la théorie du Big Bang en sont un exemple. Dans les sciences, il n’y a de vérité que provisoire. Au même moment, nos Parents ont connu la bombe atomique et la découverte de la pénicilline.

Avec la mondialisation, la crise profonde des systèmes d’éducation, la pollution, le sang contaminé, la vache folle, les catastrophes climatiques.... se dissipe l’illusion que les progrès scientifiques parviendraient pour l’essentiel à améliorer la condition humaine.

Le monde ne peut délivrer l’homme de la souffrance. Face à la souffrance, la raison n’apporte aucune explication satisfaisante. Le monde peut perfectionner ses techniques thérapeutiques en différents domaines, l’homme paraît seul devant cette absurdité, qui reste déconcertante, révoltante, incompréhensible.

· Les hommes cherchent le bonheur, mais le plus grand malheur vient de ce qu’ils ne font pas reposer leurs espoirs de bonheur là où il le faudrait. Tout repose sur la possession, le plaisir et le pouvoir. Or la vraie vie est ailleurs. Le monde est en manque de repères : il cherche sa route.

Nous observons une société où il est tentant de privilégier l’immédiat et le fragmentaire ;

une société tentée par le prestige et la publicité, la puissance et le pouvoir ; une société où se développe un sentiment largement partagé d’une profonde impuissance à résoudre les problèmes lancinants qui l’assaille ;

une société qui n’a pas la faculté de donner un bonheur absolu.

Nous assistons à une sorte de démoralisation généralisée, source de beaucoup de désarroi et de souffrances, une crise sociale due au vide de sens, à la perte des valeurs et à la morosité générale. Tout le monde s’accorde à reconnaître qu’il existe un « déficit de sens ».

· Autrefois, les structures portaient solidement les personnes, aujourd’hui les personnes, souvent sans soutien institutionnel, sont comme livrées à elles-mêmes et cela donne le vertige, le vertige de celui qui se découvre seul et responsable.

Notre monde est en panne de transmission.

Où trouver des points d’appui et des points de repères qui permettent de tenir dans l’existence ?

· La prospérité dont il a été question plus haut, est incontestablement un bienfait. Elle ne peut se développer que sur la base d’un large échange de biens et de services, par un brassage permanent des connaissances. Elle suppose une invention permanente de nouveaux savoirs et savoir-faire qui remplace les acquis anciens et les rends désuets. Le libre-échange est devenu notre référence tacite. Mais cet échange généralisé a pour contrepartie que tout peut....s’échanger, que tout a un prix ou un coût.

Le paradoxe le plus frappant tient dans le fait que sous ces réalités de prospérité se dissimulent de nouvelles formes de mépris.

Le vieil humanisme attribuant une valeur sacrée à toute personne a fait son temps.

Nous vivons dans un monde moderne de plus en plus artificiel où l’homme a été transformé en machine à gagner de l’argent pour assouvir de faux besoins, pour de fausses joies.

L’homme se laisse avoir par ce qu’il possède alors que son premier besoin est d’être estimé et reconnu.

· L'accélération des rythmes, la surabondance des informations, la multiplication des interlocuteurs et la complexité des questions, donnent le sentiment de subir les événements plus que de les provoquer. D'où un « mal-vivre » vécu par certaines personnes qui se replient sur elles et ne peuvent plus répondre à cette question : à quoi je sers ?

Autour de nous, certaines personnes se plaignent de mal-être, d’épuisement. Il me semble que c’est le sentiment de n’être pas reconnues, de n’être comptées pour rien qui les fait désespérer.

· L’origine de ce malaise vient que nous nous reposons pour résoudre nos difficultés sur nos propres forces. Comme si on pouvait à soi seul, faire face à l’immensité de sa tâche.

L’origine de ce malaise vient que nous attendons de la reconnaissance alors que notre premier devoir est d’abord de reconnaître l’autre, d’écouter avant d’être écouté, de chercher à comprendre avant d’être compris. Les thérapeutes nous enseignent que ceux qui ne pensent qu’à eux-mêmes perdent la santé physique et morale.

· Que faire ?

Développer la disponibilité et le dialogue qui sont une preuve de respect et des facteurs indispensables pour qu’une personne se sentant humiliée puisse reprendre confiance.

N’oublions jamais qu’il y a plus de plaisir à donner qu’à recevoir.


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