Ingénieurs et Scientifiques de France représentent un million d’ingénieurs, 200 000 scientifiques. Ces professionnels engagés dans les entreprises et dans la recherche sont infiniment moins entendus que d’autres professions bien moins nombreuses. Julien Roitman, président d’IESF, invite ingénieurs et scientifiques à prendre la parole dans les débats actuels, alors que la France traverse une période très difficile.
Il faut que les ingénieurs se fassent entendre. « On ne peut pas se plaindre de ne pas être entendu si on ne parle pas, de ne pas être vu, si on ne se montre pas ». Le message de Julien Roitman, après l’assemblée générale de l’Union régionale des Ingénieurs et scientifiques Ain Rhône est clair. Ingénieurs et scientifiques doivent sortir de la réserve où les confine leur culture, mais aussi les responsabilités techniques et économiques qui sont les leurs.
Plus d'un million de professionnels
Pourtant les ingénieurs et scientifiques représentent une population importante : plus d’un million d’ingénieurs, 32 000 nouveaux diplômés chaque année, et 200 000 scientifiques, c’est à dire titulaires d'un diplôme scientifique universitaire. Les médecins ne sont que 240 000, les avocats quelques dizaines de milliers. Mais ils sont largement sous-représentés en politique, au Gouvernement, au Parlement, dans les collectivités. Le Gouvernement ne compte plus d’ingénieurs, le Parlement seulement 12, et rares sont les ingénieurs parmis les élus locaux.
Pour faire entendre les professionnels, l’IESF a organisé des comités sur divers secteurs : chimie, biotechnologie. Ces experts produisent des documents et l’IESF a publié il y a quelques mois un rapport sur la transition énergétique.L’IESF intervient, par exemple à l’Assemblée nationale, toujours en évitant de « tomber dans la langue de bois ». IESF a engagé des discussions avec la Conférence des Présidents d’Universités, pour combler le fossé entre les formations universitaires et les formations « ingénieur ».
Améliorer la représentation politique
IESF entend aussi accroitre la représentation sociale de la profession, sans corporatisme. Les ingénieurs sont très attachés à leur école, mais il faut qu’ils aient un sentiment d’appartenance plus large. " L’école c’est votre prénom, ingénieur c’est votre nom " rappelle Julien Roitman.
Aux Etats-Unis, les ingénieurs appartiennent à trois grandes associations nationales qui imposent un examen de contrôle tous les cinq ans. En Finlande, les ingénieurs doivent repasser leur diplôme tous les dix ans, pour prouver qu’ils sont toujours à la hauteur. Visibilité sociale, apport de compétences dans les débats technologiques et scientifiques, formation permanente, déontologie: IESF et les Unions régionales ont un programme chargé.