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Faire des efforts peut rendre heureux

13/6/13



Par Eric Albert, psychiatre | 07/06/2013
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Demander à un salariés de se dépasser et une façon, s'il réussit, de lui faire ressentir du plaisir au travail. Plus optimiste, le salarié n'en sera que plus motivé.

 

Eric Albert
Eric Albert est président de l'Institut français d'action contre le stress (IFAS).

 

On dit les Français moroses. Outre les considérations sur la météo, il suffit d'écouter les médias pour prendre un coup au moral. Les invités, qu'ils soient politiques ou experts, les uns à la suite des autres, rivalisent d'images et d'explications pour montrer combien la France va mal et pour longtemps. Tout cela se termine par une conclusion sur un ton contrit et sincèrement désolé : « Il va falloir faire des efforts. »

Un défi pour être heureux

Et si c'était justement ça la bonne nouvelle ! La psychologie positive montre que la perception de bonheur suppose d'avoir à se dépasser. Ce qu'on appelle les expériences optimales sont des situations où sont perçus des défis élevés avec des capacités adéquates pour y faire face. Ces expériences permettent aux individus d'associer un fort niveau de concentration, d'engagement, de sens donné à l'action dans un état affectif positif. C'est parce qu'il y a un défi que cet état est possible. Mais c'est aussi parce que les acteurs ont la perception qu'ils ont les moyens de le relever, et surtout que c'est enthousiasmant de le faire.

 

D'un point de vue managérial, on constate que l'on donne souvent du sens à l'action par défaut. Il faut faire des efforts pour éviter une situation catastrophique sans être d'ailleurs sûr qu'elle ne va pas se produire quand même. De plus, on montre à ses équipes qu'on doute de leur engagement ou de leurs capacités en multipliant les contrôles et en enfermant leur marge d'action dans un cadre rigide. Ce qui rend l'effort franchement plus pénible.

Être optimiste pour mieux vivre

 

 

Ajoutons la dimension collective, les efforts demandés sont mesurés sur un mode individuel avec une mise en rivalité des individus où l'enjeu est de faire mieux que les autres. Et, même si le discours est « tous ensemble », chacun constate que c'est plutôt « chacun pour soi ». L'isolement qui en découle n'oriente pas l'effort vers un épanouissement personnel qui repose en grande partie sur l'harmonie relationnelle et sociale. Enfin, la psychologie positive montre aussi qu'il est indispensable d'être optimiste pour vivre des expériences optimales et se sentir heureux.

 

Comme l'optimisme est contagieux, on pourrait proposer de sélectionner les dirigeants et les porte-parole de tout bord de passer un test d'optimisme avant de s'exprimer.


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