L’Insee le confirme ce mardi matin : l’année 2012 restera comme une année historique en matière de consommation. Confrontés à un très net recul de leur pouvoir d’achat (lire l’encadré ci-dessous), les Français ont freiné leurs dépenses, celles-ci se repliant de 0,4% l’an dernier, même si les ménages ont moins épargné pour maintenir un certain volume de dépenses. « C’est la seconde baisse des dépenses de consommation enregistrée en 60 ans », constate l’Insee, après une première historique lors de la récession de 1993, année durant laquelle la consommation avait reculé de 0,2%.
Au-delà de ces données macroéconomiques (dont la publication de ce mardi n’est qu’une conformation), l’étude montre surtout que tous les postes de dépenses n’ont pas été logés à la même enseigne. Certains affichent même une forte croissance quand d’autres sont en net repli.
Passage en revue des plus fortes hausses et plus fortes baisses :
Sans surprise, le secteur de l’automobile est celui qui a le plus souffert. Après avoir renoués avec une légère croissance en 2011, les achats d’automobiles ont chuté de 10,1%. « Une telle contraction n’avait pas été observée depuis 1997 », constate l’Insee. Entraînée par la baisse de la consommation en essence, la dépense en carburants et lubrifiants continue de décroître (– 2,3 %).
Les Français font des arbitrages et les dépenses liées à la culture et les loisirs trinquent. Ce sont les premières à pâtir de la baisse du pouvoir d’achat, reculant globalement de 1,5%. Face aux nouveaux modes d’information, la désaffection des ménages envers la presse et les livres « s’accentue », note l’Insee, avec une consommation (y compris en papeterie) en baisse de 3,6 % en volume. Après avoir atteint des records en 2010 et 2011, la fréquentation des salles de cinéma s’essouffle, constate aussi l’institut statistique. Après deux années de croissance, soutenue par la baisse de la TVA dans la restauration, les dépenses de consommation dans les hôtels, cafés et restaurants se contractent de 1,4 %. « Cette baisse affecte principalement la restauration, les dépenses en services d’hébergement étant stable », note l’Insee.
L’arrivée de Free a visiblement aiguisé l’appétit des consommateurs. Les dépenses en« biens et services de l’économie de l’information » (dixit l’Insee) ont augmenté de 3% en volume (mais baissé de 3,6% en valeur). Le secteur est porté par le marché des téléphones mobiles, en lien avec l’essor des smartphones (+ 66,5 % en volume), et par les services télécoms (+ 7,1 % en volume). L’Insee constate que les ménages ont davantage orienté leur consommation vers des achats de mobiles sans engagement. Ces derniers représentent près de la moitié des achats, contre un tiers en 2011. Suite à l’arrivée de Free et face à la généralisation des offres illimitées, les prix des services téléphoniques « se replient plus fortement que les années précédentes (– 11,3 %) ». L’appétence des Français pour les tablettes a également engendré une forte hausse des achats informatiques (+9,8% en volume).
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C’est typiquement le genre de dépenses sur lesquelles les ménages peuvent difficilement influer à court terme. Les dépenses en logement ont augmenté de 1,7% l’an dernier. Après des températures douces en 2011, les Français ont consommé davantage pour se chauffer et s’éclairer (+6,2% en volume).