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La révolution des programmes en école de management

28/5/13

Les Echos Business

Par Valérie Landrieu, journaliste | 27/05/2013
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Les cursus pur sucre commerce-gestion-finance ont fait long feu. Transdisciplinarité, culture générale et échanges d'expériences sont venus les enrichir.

 

écoles management programme transversalité
Crédits photo : Faustine Sayagh pour « Les Echos »
Les écoles de management ouvrent leurs programmes aux sicences de l'ingénieur et aux valeurs de développement durable.

 

Les « business schools » françaises ont considérablement élargi la palette de leurs enseignements fondamentaux. Aux traditionnels cours de gestion, finance et marketing se sont ajoutées au fil des années de nouvelles disciplines. Généralistes, ces écoles s'enorgueillissent désormais de produire - ou tout de moins de vouloir produire - « l'honnête homme du XXIesiècle ». Si l'un des objectifs pédagogiques d'HEC est de « sensibiliser les élèves à un ensemble de disciplines connexes aux matières fondamentales », il s'agit aussi d' « insuffler aux étudiants d'autres modèles de développement et de revisiter le management », expose Eloïc Peyrache, directeur délégué d'HEC. Preuve de cette volonté, notamment, le lancement, en 2006, de la majeure « Alternative Management ».

 

Aujourd'hui, les programmes grande école (PGE) accessibles après les classes prépa - qui constituent de bons standards - suivent deux mots d'ordre, « fertilisation croisée et globalisation », diagnostique Bernard Belletante, directeur général d'Euromed Management et président du Chapitre des grandes écoles. Voici une sélection de quelques enseignements différents et différenciants qui font les tendances.

Relier management, technologie et arts

 

 

La fertilisation croisée qu'évoque Bernard Belletante, on la retrouve bien sûr en filigrane dans les multiples alliances nouées entre établissements, dont celles avec les écoles d'ingénieurs particulièrement. Mais pas seulement : un élève de première année d'HEC peut aujourd'hui intégrer, s'il le souhaite, un parcours en sciences cognitives à Ulm. « L'exposition en "terre d'ouverture " doit être forte », explique Eloïc Peyrache.

 

Alors qu'elles détaillaient il y a peu les modalités de leur rapprochement, Audencia et Centrale Nantes ont annoncé une prochaine jonction avec l'Ecole d'architecturepour « compléter le dispositif » et ajouter la création à ces compétences croisées d'ingénieur-manager. L'initiative n'est pas isolée. La business school nancéenne ICN a une certaine antériorité en la matière.

 

Avec son programme « Artem », l'ICN a très rapidement (1999) voulu relier les sciences et technologies, le management et les arts. « Ils ont eu du mal à imposer l'idée », observe un concurrent. « Ils ont probablement eu raison trop tôt... » Mais aujourd'hui,cette alliance entre une « business school », une école d'ingénieurs (Mines Nancy) et une école d'art (Ecole nationale supérieure d'art de Nancy) inspire à plusieurs titres. L'idée ? Donner une formation tridimensionnelle (manager - ingénieur - artiste) et ouvrir les uns aux univers des autres. Ces programmes sur trois ans, cogérés par les enseignants des établissements, nécessitent de « trouver un langage commun », avertit Jérôme Caby, directeur général d'ICN. « Nous avons notamment dû gérer quelques incompréhensions en matière de recherche », confie-t-il.

Les nouveaux contours de l'international

Autre tendance, la globalisation. Incontournable, la mention « International » ne s'envisage plus sous le seul aspect des classiques « marchés internationaux », mais sous le prisme des « territoires d'avenir » à l'échelle de la planète. « Depuis quatre ou cinq ans, la notion d'internationalisation est décentrée. L'Europe n'est plus au cœur du sujet », analyse Bernard Belletante (qui prendra la direction générale de Kedge en juillet ).

 

Tandis que « la réalité économique asiatique est envisagée dans toutes ses dimensions », Kedge, l'école issue de la récente union de BEM (Bordeaux) et d'Euromed (Marseille), développe ainsi depuis peu un « track Asie » (parcours Asie) qui est mené en anglais et en chinois. Cette option est accessible aux étudiants, dès la première année. Euromed avait signé une convention avec l'université chinoise de Renmin en juin 2010 ; depuis la fusion, ce partenariat est ouvert à BEM. Pour former ces étudiants qui ont « vraiment l'intention d'aller travailler en Asie », un véritable plan de bataille a été mis sur pied : « 180 heures de droit commercial chinois, de management des systèmes d'information en Asie, de culture d'entreprise chinoise et de cultures comparées auxquelles viennent s'ajouter quelque 300 heures de cours de langue chinoise », détaillent d'une seule voix Bruno Camus, directeur des programmes et Claude Spano, responsable du programme PGE de Kedge.

 

Lancé il y a six ans, le cours de géopolitique de Grenoble école de management est lui aussi la traduction de cette nouvelle façon d'envisager les marchés internationaux. Devenue la marque de fabrique de la « business school », la géopolitique est tout à la fois un tronc commun des trois années du programme grande école et une option et fait l'objet d'un double-diplôme, parrainé par le directeur de l'Iris, Pascal Boniface. « Les enjeux de la discipline sont multiples pour les entreprises, et pas seulement les multinationales », diagnostique Jean-François Fiorina, directeur de l'ESC Grenoble. Plus de 70 étudiants suivent actuellement ce cursus, qui mêle approche des conflits, analyse de risques pays, mondialisation vue de Chine et contexte africain des affaires.

Généralisation du développement personnel et « expérienciel »

Développement personnel... La promesse a de quoi séduire de futurs élèves essorés par deux années de prépa. Et le sujet est devenu un point fort des grandes écoles de management en France, coaching individuel ou collectif mais aussi ateliers de divers types devant contribuer, ici, à l'expression de la créativité, là, à la gestion du stress. HEC a même lancé,il y a deux ans, des séminaires dont le but est faire vivre aux élèves « des expériences fortes » à visée professionnelle.

 

Avec ces académies obligatoires en première et deuxième années, les élèves sont plongés dans des contextes inhabituels et invités à réaliser des productions personnelles. A la clef, une vingtaine de sessions thématiques qui alternent cours théoriques et ateliers pratiques. Prendre la mesure des enjeux décisionnels de l'urgence ? L'académie HEC urgences, montée en partenariat avec le Samu 77, invite les étudiants à explorer l'univers de l'urgence médicale, au sein de divers services hospitaliers (Samu/Smur, urgences, réanimation, maternité). Gérer une crise ? Le GIGN témoigne... « Les allers et retours entre théorie et pratique sont aujourd'hui un enjeu fort des écoles de management », commente Eloîc Peyrache.

 

N'y a-t-il cependant pas risque de dispersion ? Parle-t-on d'enrichissement effectif des cursus ? Les établissements assurent que les entreprises ne devraient pas être perdantes...


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