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L'économie du Japon repart : une leçon pour l'Europe ?

18/5/13

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Pour soutenir son économie, la Banque du Japon a lancé un programme d'injections massives de liquidités, provoquant une dégringolade du yen.

 

Edito du "Monde". Bonne nouvelle : l'empire du Soleil-Levant se réveille. La troisième économie du monde paraît sortir d'un long sommeil. C'est du moins ce que laisse espérer, cette semaine, la première batterie de statistiques optimistes que le Japon enregistre depuis bien longtemps. Et qui interpelle l'Europe : y a-t-il une leçon à chercher à Tokyo ?

On s'est habitué depuis plus de quinze ans à l'image, très réelle, d'un Japon encalminé dans la déflation – cette pression sur les prix à la baisse qui plombe la croissance. Le Japon était synonyme d'un pays jamais vraiment remis d'une monumentale crise bancaire. Lesté d'une dette publique pesant pour quelque 245 % de son produit intérieur brut, le Japon courait en vain après la reprise. Au point qu'on oubliait cette autre réalité : il reste l'un des pays les plus riches du monde.

Revenu au pouvoir en décembre dernier, le premier ministre de droite Shinzo Abe (Parti libéral-démocrate) jure de sortir le Japon de l'anémie. Il veut en finir avec l'obsession de la stabilité des prix et du yen fort. Il ordonne au patron de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, de faire de l'inflation – c'est plus de 2 % de hausse des prix ou la porte !

M. Kuroda obéit. Pour inonder le marché de liquidités, il lance un programme d'achat massif de bons du Trésor, à un rythme mensuel de 21 milliards de dollars. L'objectif est double. D'une part, il s'agit d'obliger les investisseurs à délaisser des obligations d'Etat, au rendement de plus en plus bas, pour placer l'épargne ailleurs – notamment en Bourse. Pour créer un effet de richesse qui doit les décider à dépenser plus, il faut faire monter en valeur le portefeuille boursier des épargnants japonais. D'autre part, il faut provoquer une baisse du yen pour donner un coup de pouce aux exportateurs japonais - cela ne peut pas faire de mal !

Pari réussi, si l'on en croit les chiffres publiés jeudi 16 mai à Tokyo : le taux de croissance de l'économie a été de 3,5 % en rythme annuel lors du premier trimestre 2013. Les deux tiers de la hausse sont attribués à la relance de laconsommation intérieure. Entre-temps, le yen a perdu 20 % de sa valeur par rapport au dollar depuis novembre 2012, s'est déprécié face au won coréen et au dollar australien, ce qui n'a pas dû chagriner les exportateurs.

Un marché d'actions à la hausse, une monnaie qui baisse, des prix qui montent : la martingale Kuroda devrait intéresser la Banque centrale européenne. Si la recette japonaise n'est pas exportable telle quelle, elle peut tout de même être une source d'inspiration.

Car l'Union européenne – où l'inflation est de 1,2 %, comme dans le Japon pré-Abe - pourrait être à son tour menacée d'une longue phase de déflation. La BCE reste obsédée par la stabilité des prix, ce qui est conforme à ses statuts, pas forcément aux besoins de l'Union en ces temps de récession. Et si la BCE n'est pas totalement maître du taux de change de l'euro, nombre des Dix-Sept jugent que la monnaie unique est surévaluée. Bref, il ne serait pas inutile que M. Kuroda vienne faire à Francfort une présentation à Mario Draghi


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